Mohamed Benchicou, incarcéré depuis juin 2004 à la prison d’El-Harrach, recevra le 18 avril prochain à New York (Etats-Unis) le prix Pen International Barbara Goldsmith décerné chaque année par l’Organisation mondiale des écrivains lors d’une soirée de gala officielle au Musée d’histoire naturelle.
Le second lauréat de ce prix est Rakhim Esenov, journaliste et écrivain Turkmène, dont les œuvres considérées comme offensantes au Président sont interdites. Selon un communiqué de Pen International, la cérémonie de remise des prix sera présidée par Ron Chernow, son président, Michael Roberts, directeur, et Tina Brown, chroniqueuse du Washington Post. La soirée sera animée par Diane Sawyer, présentatrice de la célèbre émission “Good morning America” sur ABC News.
Pour cette 20e édition, Pen International annonce la participation de prestigieux noms de la littérature mondiale parmi lesquels Billy Collins, un poète émérite dont la lecture des poèmes a réuni à guichets fermés un auditoire de 27 000 personnes à la salle des concerts Arlene Schnitzer de New York en janvier 2004. Une autre personnalité non moins prestigieuse, David Remnick, rédacteur en chef du New Yorker, lauréat du prix Pulitzer, auteur de La Tombe de Lénine sera également présent.
On dit que le rêve de ce Stakhanov américain est de disposer de trente heures par jour… “Pour que Remnick vous accorde enfin une interview de 10 minutes par téléphone, il faut négocier avec trois secrétaires, compter deux tentatives avortées et attendre deux heures de plus que l’heure fixée”, a dit de lui un journaliste new-yorkais.
Lors de l’annonce solennelle des noms des lauréats le 27 mars dernier, Larry Siems, le directeur de programme de Pen International, leur a rendu hommage pour avoir refusé d’être contrôlé par les gouvernements de leur pays. “Mohamed Benchicou, par le biais de son journal, et Rakhim Esenov par ses romans et ses articles, ont contesté les versions officielles au prix de leur liberté. Benchicou en Algérie, un pays où les atteintes aux droits de l’Homme persistent et où la liberté de la presse se réduit, et Esenov au Turkmenistan, un pays dont les habitants sont presque totalement coupés de la communauté internationale”. “Pen est fier d’honorer ces deux collègues courageux”, a dit Larry Siems.
L’année dernière, le prix Pen/Barbara Goldsmith pour la liberté d’écrire a été décerné à titre posthume à Deyda Hydara, correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) et de Reporters sans frontières en Afrique, assassiné le 16 décembre 2004 dans la capitale gambienne, et à Ali Al Domaini, intellectuel saoudien emprisonné dans son pays et libéré depuis.
Mohamed Benchicou avait reçu en décembre dernier le Prix international de la liberté d’expression 2005 décerné par la Voz d’el Occidente, revue espagnole éditée dans les Asturies (nord de l’Espagne).
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10 août 2009
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