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Assia Djebar élue à l’Académie française

9 août 2009

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Elle fait désormais partie des “immortels”

Assia Djebar élue à l’Académie française

Par :Djamel Belayachi

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En posant sa candidature, l’écrivain avait  “réfléchi (…) par rapport à l’Algérie et par rapport aux années noires, à la décennie noire de 1990 où tant d’amis à moi francophones l’ont payé de leur vie”. 

C’est la première personnalité maghrébine à se frayer une place parmi les “immortels”. Assia Djebar, écrivaine de grand talent et cinéaste, porte-voix de l’émancipation de la femme en Algérie, a été élue jeudi dernier à

le prestigieuse Académie française —devançant de quelques voix l’écrivain Dominique Fernandez —, où elle occupe désormais le fauteuil du constitutionnaliste Georges Vedel, mort en 2002. Son élection a été saluée hier, dans un communiqué,  par le président français Jacques Chirac qui s’est “réjoui de ce choix qui dit aussi notre attachement à tous ceux pour qui notre langue demeure symbole de liberté et de fraternité”. Déclaration relayée par celle du Premier ministre, Dominique de Villepin, qui y voit “la juste reconnaissance du talent d’une femme de cœur”. De ce côté-ci de la Méditerranée, jusque dans l’après-midi d’hier, aucune réaction officielle n’a été enregistrée. L’écrivain Waciny Laredj, cité par l’AFP, a regretté le fait que les officiels algériens gardent le silence devant cette “fierté nationale”. “Le traitement de cette information par la Télévision nationale comme un fait banal m’a sidéré”, a-t-il déploré, en estimant que “les pouvoirs publics, en premier lieu le chef de l’ةtat, devraient réagir”. Saïd Boutajine, critique littéraire et auteur en langue arabe, qui s’est dit “très heureux pour l’Algérie et pour Assia qui a une dimension colossale, de la même lignée que Mohamed Dib”, a souhaité, pour sa part, que cette reconnaissance “ne sera pas exploitée politiquement, notamment pour le compte de la francophonie ou par les adversaires de la langue française pour dénigrer les auteurs s’exprimant dans cette langue”. Intervenant sur les ondes de France-Info, Assia Djebar s’est dit “contente” de faire partie des 40 membres de la plus vieille institution française du genre “pour la reconnaissance que cela implique pour la littérature francophone de tous les autres pays, y compris évidemment du Maghreb, (…), mais aussi de tous les pays africains”. Au moment où elle a accepté de répondre favorablement à la proposition de poser sa candidature, l’écrivaine avait “réfléchi effectivement par rapport à l’Algérie et par rapport aux années noires, à la décennie noire de 1990, où tant d’amis à moi francophones l’ont payé de leur vie”. Assia Djebar a été une pionnière bien avant d’être la première femme maghrébine à occuper un fauteuil à l’Académie française. En 1955, elle avait été la première femme algérienne admise à l’ةcole normale supérieure de Sèvre. Revenue avec un doctorat de l’Université de Montpellier, elle intègre la faculté d’Alger aux premières heures de l’Indépendance, où elle enseigne l’histoire jusqu’en 1965, puis la littérature française et le cinéma entre 1974 et 1980. De son vrai nom, Fatima-Zohra Imalyène, née en 1936 dans la petite localité balnéaire de Cherchell, à l’ouest d’Alger, elle publie son premier roman, La Soif, à l’âge de 19 ans, en 1955, ce qui lui valut la comparaison par la critique d’alors avec Françoise Sagan. Après avoir sorti deux romans en 1967, Les Enfants du Nouveau Monde et Rouge l’Aube, elle réalise son premier long métrage, Nouba des femmes du mont Chenoua, qui a reçu le prix de la Critique à la Biennale de Venise en 1979. ہ partir de 1980, elle s’installe à Paris où elle entame la rédaction de Femmes d’Alger dans leur appartement, recueil de nouvelles, devenu depuis sa sortie un classique dans de nombreux pays francophones, réédité en 2002 avec des indédits.
La même année est sorti son dernier roman La Femme sans sépulture, hommage à une héroïne de la guerre d’indépendance dont les enfants n’ont jamais pu enterrer le corps. Traduite dans une vingtaine de langues, l’écrivaine a été consacrée en 2000 par le prix de la Paix des éditeurs et libraires allemands pour son engagement “en faveur des femmes des sociétés musulmanes” et a “frôlé” le prix Nobel de littérature en 2004. ةlue en 1999 à l’Académie royale de Belgique, elle est nommée Commandeur des Arts et des Lettres en France et a reçu la Grande médaille de la francophonie en 2001. Vivant entre Paris et les ةtats-Unis, l’écrivaine enseigne actuellement la littérature à l’Université de New York. Durant la décennie noire, elle  s’était rendue une seule fois en Algérie, c’était pour l’enterrement de son père.

Djamel Belayachi

Samedi 18 Juin 2005

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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2 Réponses à “Assia Djebar élue à l’Académie française”

  1. Samira Salhi Dit :

    Assia Djebbar, a été mon premier contact avec la littérature maghrébine et algérienne notamment.Son accession à l’Académie française n’est que l’aboutissement de ce long parcours de grande dame de lettres.Ce n’est que justice! Quelle giffle pour tous ces universitaires à la noix de coco qui avaient tenté quatre decennies durant à occulter ses travaux , à minimiser ses romans,à l’ignorer royalement parce que femme en premier lieu, historienne de formation, romancière et artiste accomplie . Depuis qu’elle est entrée à l’Académie française, qu’elle est en outre nobélisable, son nom revient sur toutes les bouches,et ,est évoqué dans tous les départements de Français; notamment à Constantine: ASSIA DJEBBAR par-ci Assia Djebbar par là..!!!

  2. rafife Dit :

    moi aussi elle est plus ,elle est une deesse

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