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MUSTAPHA MOHAMMEDI

9 août 2009

M. MOHAMMEDI

L’Algérie profonde

NOIR ET BLANC

Par : MUSTAPHA MOHAMMEDI

 

Elle n’est pas prête d’oublier Fort Camerone la Légion française. Il lui restera comme une arête au travers de la gorge. Cette débâcle a été pour ce ramassis de soudards ce que Waterloo a été pour Napoléon.


Ajoutez-y la bérézina et vous ne serez pas loin du compte. Et si ces centurions, recrutés pour la plupart près de leur vomis ou dans un lupanar un soir de grand délire, ont roulé pendant longtemps des mécaniques à Sidi Bel-Abbès, c’est parce que les fiers Beni Ameur avaient déserté la plaine.
Cette “ligiou” fera tellement parler d’elle que des cinéastes français conquis par le short kaki et les chaussettes blanches de la coloniale lui consacrèrent plusieurs films pour magnifier ses exploits, au besoin lui en créer.Même Fernandel avec Un de la légion réalisé dans les années 1950 se prêtera à la grand-messe de la promotion de l’empire. Dans ces productions noir et blanc de piètre qualité où le son a des trémolos dans les amplis, le légionnaire est, bien sûr, costaud comme un Turc et beau comme un ange, cuit à point par le soleil des djebels, et sa compagne aux yeux de biche allongés en forme d’amande a curieusement tout de la Moukhère. D’ailleurs, les vrais Moukhères, on ne les verra pas dans ces films, pas plus que le reste des indigènes. Pas même leurs silhouettes.Comme si ces navets avaient eu pour décor le Poitou-Charente.
C’est une vieille tradition chez les intellectuels de droite au temps des colonies. Ils zappaient l’indigène. Ils le muraient. Il avait le droit de garder le silence mais on lui refusait le droit à la parole.
Il pouvait se taire si cela lui convenait mais il était tenu de suer du burnous, de raser les murs et, accessoirement, de faire le moins de bruit possible. Pour ne pas déranger la France qui somnole.
Pour tous ces brasseurs d’opinion, élèves au sein d’une littérature belliqueuse et jacobine qui sublimaient à tour de manivelle la grandeur de la France, l’indigène n’était qu’un sous-homme. Il partait du bougnoul d’Afrique au métèque des îles et jusqu’au Chintok du Tonquin.
Y a bon Banania !

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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