Denis Diderot, né le 5 octobre 1713 à Langres et mort le 31 juillet 1784 à Paris, est un écrivain, philosophe et encyclopédiste français.Diderot marque par sa culture, son esprit critique, sa puissance de travail et un certain génie. Il laisse son empreinte dans l’histoire de tous les genres littéraires auxquels il s’est essayé : il pose les bases du drame bourgeois au théâtre, il révolutionne le roman avec Jacques le Fataliste,
il invente la critique à travers ses Salons, il est le maître d’œuvre d’un des ouvrages les plus marquant de son siècle, la célèbre Encyclopédie. En philosophie également, Diderot se démarque en proposant plus de la matière à un raisonnement autonome du lecteur qu’un système complet, fermé et rigide. Rien en fait ne représente mieux le sens de son travail et son originalité que les premiers mots de ses Pensées sur l’interprétation de la nature (1753) :
« Jeune homme, prends et lis. Si tu peux aller jusqu’à la fin de cet ouvrage, tu ne seras pas incapable d’en entendre un meilleur. Comme je me suis moins proposé de t’instruire que de t’exercer, il m’importe peu que tu adoptes mes idées ou que tu les rejettes, pourvu qu’elles emploient toute ton attention. Un plus habile t’apprendra à connaître les forces de la nature; il me suffira de t’avoir fait essayer les tiennes. »
Mal connu de ses contemporains, éloigné des polémiques de son temps et des conventions sociales, mal reçu par la Révolution, il devra attendre la fin du 19e pour recevoir enfin l’intérêt et la reconnaissance de la postérité dans laquelle il avait placé une partie de ses espoirs.
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Biographie
La jeunesse (1713-1742)
Denis Diderot nait à Langres, dans une famille bourgeoise en 1713. De 1723 à 1728, il suit les cours du collège jésuite proche de sa maison natale. À douze ans, il envisage la prêtrise et, le 22 août 1726, reçoit la tonsure de l’évêque de Langres.
En 1728, il part étudier à Paris, peu intéressé par les perspectives de la province, l’entreprise familiale et la carrière ecclésiastique à laquelle son père le destine.
Ses premières années parisiennes sont mal connues. De 1728 à 1732, il suit sans doute des cours au collège d’Harcourt puis étudie la théologie à la Sorbonne. En tous cas, le 6 août 1735, il reçoit une attestation de l’université de Paris qui confirme qu’il a étudié avec succès la philosophie pendant deux ans et la théologie durant trois ans.
Les années 1737-1740 sont difficiles. Diderot donne des cours, compose des sermons, se fait clerc auprès d’un procureur d’origine langroise, invente des stratagèmes pour obtenir de l’argent de ses parents…, au désespoir de son père.
Malgré cela, ses préoccupations prennent progressivement une tournure plus littéraire. Il fréquente les théâtres, apprend l’anglais et donne quelques articles au Mercure de France – le premier serait une épître à M. Basset, en janvier 1739. Fin des années 1730, il annote une traduction d’Étienne de Silhouette de l’Essay on man d’Alexander Pope et se tourne vers la traduction.
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Les premiers écrits (1743-1749)
Au début de l’année 1743, s’opposant à son mariage, son père le fait enfermer quelques semaines dans un monastère près de Troyes. Il s’en échappe et en novembre épouse secrètement Anne-Antoinette Champion (1710-1796) le 6 novembre 1743 en l’église Saint-Pierre-aux-bœufs [2]. Ce mariage ne sera pas heureux : Diderot est infidèle (sa première liaison, avec Madeleine de Puisieux, est attestée en 1745) et son épouse très éloignée sans doute de ses considérations littéraires. Ils auront toutefois quatre enfants dont seule la cadette, Marie-Angélique (1753-1824), atteindra l’âge adulte.
La même année (1743) marque également le début de la carrière littéraire de Diderot, par le biais de la traduction. Il traduit The Grecian history de Temple Stanyan. En 1745 paraît sa traduction, largement augmentée de ses réflexions personnelles, de An inquiry concerning virtue or merit de Shaftesbury, sous le titre Essai sur le mérite et la vertu[3], premier manifeste du glissement de Diderot de la foi chrétienne vers le déisme, bientôt confirmé par la publication de sa première œuvre originale, les Pensées philosophiques en 1746. De 1746 à 1748, il collabore avec Marc-Antoine Eidous et François-Vincent Toussaint à la traduction du Medicinal dictionnary de Robert James.
En 1748, parait son premier roman, Les bijoux indiscrets, conte orientalisant parodiant entre autres la vie à la cour et ses Mémoires sur différents sujets de mathématiques. Il rencontre à cette époque Jean-Philippe Rameau et collabore à la rédaction de sa Démonstration du principe de l’harmonie.
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Vincennes (24 juillet au 3 novembre 1749)
Les positions matérialiste de sa Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient qui paraît en 1749 achèvent de convaincre la censure que leur auteur, surveillé depuis quelques temps, est un individu dangereux. L’œuvre est condamnée et Diderot est incarcéré 3 mois au château de Vincennes sur ordre de Berryer qui saisit le manuscrit de La promenade du sceptique.
Durant sa détention, Diderot reçoit la visite de son ami Jean-Jacques Rousseau qui, en chemin, a eu la fameuse illumination qui l’amènera à écrire, sans doute avec l’aide de Diderot son Discours sur les sciences et les arts. Sa pénible détention traumatise Diderot[4] et l’incite à une grande prudence dans ses publications, préférant même réserver certains de ses textes à la postérité (voir chapitre Réception de l’œuvre de Diderot, ci-dessous).
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http://fr.wikipedia.org/wiki/Denis_Diderot
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En 1769, Diderot écrit trois dialogues connus sous le titre du Rêve de D’Alembert. Cette œuvre allègre et profonde, écrite en toute liberté, met en jeu les éléments les plus fondamentaux et les plus problématiques de son matérialisme, sous l’éclairage des sciences médicales de son temps. Ils mettent en scène quatre personnes réelles : Diderot lui-même, un géomètre, son ami d’Alembert, un médecin, le Dr Bordeu et une jeune femme, Mlle de Lespinasse. L’épisode central – le délire de D’Alembert interprété par le médecin et Julie de Lespinasse – expose une cosmologie inspirée d’un monde en perpétuelle transformation compris à partir de molécules sentantes, jouissantes et souffrantes. Ces dialogues mettent en scène une grande variété de formes : l’échange savant et serré, la conversation sérieuse ou l’entretien léger, le rêve et le délire du géomètre, l’énoncé d’hypothèses audacieuses, de vues de science-fiction, de propos galants ou d’idées folles comme le mélange des espèces. La forme de l’ » Encyclopédie » a été choisie afin de traduire la richesse du contenu du Rêve de D’Alembert, tout en respectant sa forme ouverte et polyphonique. Elle contient 165 articles consacrés aux notions, images, personnes citées dans Le rêve de D’Alembert, avec indications des occurrences des termes dans quatre éditions de l’œuvre et des renvois aux articles apparentés. Cette » Encyclopédie » est l’accompagnement indispensable d’un texte majeur de la philosophie des Lumières.
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Citations
La superstition est plus injurieuse à Dieu que l’athéisme.
Les passions détruisent plus de préjugés que la philosophie.
Qu’est-ce que les caresses de deux amants, lorsqu’elles ne peuvent être l’expression du cas infini qu’ils font d’eux-mêmes ?
On rit par occasion ; mais on n’est pas rieur par état.
Je fais bien de ne pas rendre l’accès de mon coeur facile ; quand on y est une fois entré, on n’en sort pas sans le déchirer ; c’est une plaie qui ne cautérise jamais.
Il n’y a que les passions et les grandes passions, qui puissent élever l’âme aux grandes choses.
On dit que le désir naît de la volonté, c’est le contraire, c’est du désir que naît la volonté. Le désir est fils de l’organisation.
Avoir des esclaves n’est rien, mais ce qui est intolérable, c’est d’avoir des esclaves en les appelant citoyens.
L’idée qu’il n’y a pas de Dieu ne fait trembler personne ; on tremble plutôt qu’il y en ait un.
Sais-tu qui sont les mauvais pères ? Ce sont ceux qui ont oublié les fautes de leur jeunesse.
Une belle âme ne va guère avec un goût faux.
Je ne sais ce que c’est des principes, sinon des règles qu’on prescrit aux autres pour soi.
Les amis, qu’on craint moins de mécontenter que les indifférents, sont toujours les derniers servis.
Sans un immense superflu, chaque condition se croit misérable.
La voix de la conscience et de l’honneur est bien faible quand les boyaux crient. (Le Neveu de Rameau)
Tous les gueux se réconcilient à la gamelle.
Mes pensées, ce sont mes catins. (Le Neveu de Rameau)
S’il importe d’être sublime en quelque genre, c’est surtout en mal.
Que ce monde-ci serait une bonne comédie si l’on n’y faisait pas un rôle.
L’homme précoce vit, boit, mange avec les stupides qui l’environnent, mais converse avec l’avenir.
On risque autant à croire trop qu’à croire trop peu.
On n’a tant d’indulgence que quand on n’a plus d’amour.
S’il y a cent mille damnés pour un sauvé, le diable a toujours l’avantage sans avoir abandonné son fils à la mort.
C’est le sort de presque tous les hommes de génie ; ils ne sont pas à portée de leur siècle ; ils écrivent pour la génération suivante.
Le Dieu des chrétiens est un père qui fait grand cas de ses pommes et fort peu de ses enfants.
Du fanatisme à la barbarie, il n’y a qu’un pas.
Qu’ai-je fait pour exister ?
Il est bien rare que le coeur mente ; mais on n’aime pas l’écouter.
Il faut souvent donner à la sagesse l’air de la folie, afin de lui procurer ses entrées.
Le méchant n’est qu’un enfant robuste.
Il y a longtemps que le rôle de sage est dangereux parmi les fous.
Les passions sobres font les hommes communs.
On est dédommagé de la perte de son innocence par celle de ses préjugés.
La parole est une sorte de tableau dont la pensée est l’original.
Je suis plus sûr de mon jugement que de mes yeux.
La larme qui s’échappe de l’homme vraiment homme nous touche plus que tous les pleurs d’une femme.
Plus vous trouverez de raison dans un homme plus vous trouverez en lui de probité.
Qu’avons-nous fait ? Ce que vous, moi et tous les autres font : du bien, du mal et rien.
Si la raison est un don du Ciel et que l’on puisse en dire autant de la foi, le Ciel nous a fait deux présents incompatibles et contradictoires. (Addition aux Pensées philosophiques)
Qu’est-ce que la vérité ? La conformité de nos jugements avec les êtres.
Se faire tuer ne prouve rien ; sinon qu’on n’est pas le plus fort.
Il ne faut de la morale et de la vertu qu’à ceux qui obéissent.
On doit exiger que je cherche la vérité, mais non que je la trouve.
Celui qui disperse ses regards sur tout ne voit rien, ou voit mal.
L’éloquence n’est que l’art d’embellir la logique.
Il y a des hommes dont il est glorieux d’être haï.
L’argent des sots est le patrimoine des gens d’esprit.
L’indifférence fait les sages et l’insensibilité les monstres.
Il ne suffit pas de faire le bien, il faut encore le bien faire.
On ne sait de quoi se réjouir, ni de quoi s’affliger dans la vie. Le bien amène le mal, le mal amène le bien.
Celui qui sera étudié lui-même sera bien avancé dans la connaissance des autres. (Règnes de Claude et de Néron)
Il y a entre l’esprit étendu et l’esprit cultivé la différence de l’homme et de son coffre-fort. (Pensées et Fragments)
Quoi qu’on fasse, on ne peut se déshonorer quand on est riche. (Le Neveu de Rameau)
On avale à pleine gorgée le mensonge qui nous flatte, et l’on boit goutte à goutte une vérité qui nous est amère. (Le neveu de Rameau)
Notre véritable sentiment n’est pas celui dans lequel nous n’avons jamais vacillé, mais celui auquel nous sommes le plus habituellement revenus. (Entretiens)
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