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Béatrix Beck en 1998
Née le 30 juillet 1914 en Suisse, à Villars-sur-Ollon, Béatrix Beck a très tôt perdu son père, l’écrivain Christian Beck, mort à la guerre en 1916, puis son mari, en 1940. Elle a fait divers petits métiers (ouvrière d’usine, femme de ménage, employée de bureau) avant de devenir secrétaire d’André Gide en 1950.
De nationalité belge, elle fut naturalisée française en 1955. C’est qu’on lui devait, et qu’on lui doit toujours, «Léon Morin, prêtre», qui reçut le prix Goncourt en 1952 et fut adapté au cinéma par Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo dans le rôle-titre, et Emmanuelle Riva dans celui de la jeuve veuve de guerre d’un communiste (à découvrir ici en vidéo).
Par ailleurs membre du jury Femina (dont elle démissionna en 1960), elle n’était pas la femme d’un seul livre. Elle a également publié de nombreux récits, romans et recueils de textes poétiques. Et notamment, chez Gallimard: «Barny» (1948), «Une mort irrégulière» (1951) et «Contes à l’enfant né coiffé» (1953), «Des accommodements avec le ciel» (1954), «le Muet» (1963), «Cou coupé toujours» (1967); aux éditions du Sagittaire: «l’Epouvante, l’émerveillement (1977), «Noli» (1978), «la Décharge» (1979); et aux éditions Grasset: «Devancer la nuit» (1980), «Josée dite Nancy» (1981), «Don Juan des Forêts» (1983), «l’Enfant-chat» (1984) ou encore «Plus loin mais où» (1997) et «Confidences de gargouille» (1998).
Partie vivre aux États-Unis en 1966, elle enseigna notamment à Berkeley, en Virginie, puis au Canada à Sherbrooke et à l’université Laurentienne. Cette expérience universitaire lui inspira «la Décharge», un roman récompensé à l’époque par le Prix du livre Inter. Sa petite-fille, Béatrice Szapiro, a annoncé ce 30 novembre qu’elle s’est éteinte dans la nuit de samedi à dimanche dans sa maison de retraite de Saint-Clair-sur-Epte (Val d’Oise).
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C’est la petite-fille de l’écrivaine, Béatrice Szapiro, qui a annoncé le décès de Beatrix Beck dans la nuit de samedi à dimanche. L’auteure, prix Goncourt en 1952 pour Léon Morin Prêtre, vivait dans une maison de retraite du Val d’Oise.
Elle laisse une trentaine d’oeuvres, des romans pour l’essentiel, mais aussi des contes, poèmes et pièces radiophoniques. Léon Morin Prêtre l’avait rendue célèbre en lui permettant de décrocher le prix Goncourt en 1952.
Ce roman qui évoque le dialogue sous l’Occupation entre la jeune veuve de guerre d’un juif communiste et un prêtre, réflexion sur la vie, la beauté et la grâce, sur fond de conversion, avait été porté avec succès à l’écran par Jean-Pierre Melville, avec pour rôles principaux Jean-Paul Belmondo et Emmanuelle Riva.
Mme Szapiro, elle-même écrivain et fille de Jean-Edern Hallier, a évoqué avec tendresse une grand-mère qui avait conservé non seulement « toutes ses capacités intellectuelles mais aussi cette fantaisie, ce sens du merveilleux qu’elle tenait de sa mère irlandaise et qui lui avait fait répondre un jour alors qu’on lui demandait à quoi elle pensait: ‘à ce que peuvent faire les fées dans leur bulle’ ».
« Le goût des mots, le sens de la féerie, le refus des concessions »: Mme Szapiro a évoqué une créatrice à l’esprit libre, quelque part citoyenne du monde. Née en Suisse d’une mère irlandaise et d’un père belge, mi-letton mi-italien, elle-même de nationalité belge, Béatrix Beck était devenue française en 1955. Des emplois de professeur l’avaient conduite aux Etats-Unis et au Canada dans les années soixante, une matière dont elle nourrira son oeuvre.
Mme Szapiro souligne également « l’attachement à l’idéal communiste » que sa grand-mère avait manifesté jusqu’à ses derniers jours. Elle s’était mariée avec un juif apatride qui périra durant la guerre, la laissant veuve avec une petite fille.
Beatrix Beck, qui avait collaboré à L’Express de Françoise Giroud, avait publié son premier roman, « Barny », en 1948, à la suite de quoi elle deviendra quelque temps la secrétaire d’André Gide. Outre « Léon Morin, prêtre », son oeuvre phare popularisée par le cinéma, elle laisse de nombreux romans et recueils de nouvelles souvent à connotation autobiographique: « Des accommodements avec le ciel » (1954), « Cou coupé court toujours » (1967), « L’épouvante, l’émerveillement » (1977), « La décharge » (1979) qui lui avait valu le Prix du livre Inter, « Grâce » (1990), « Guidée par le songe » (2001).
Editée successivement chez Gallimard, au Sagittaire et chez Grasset, Béatrix Beck avait obtenu le prix Prince Rainier de Monaco et le prix de l’Académie française pour l’ensemble de son oeuvre.
(AFP)
Dimanche 30 novembre 2008
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