Un problème d’abord culturel

Le dossier du jour Edition du 4/6/2008 Un problème d’abord culturel Education n Il ne fait pas l’ombre d’un doute que l’acquisition des principes, des bonnes manières et des habitudes se fait durant l’enfance. C’est lors de cette période que se forge la personnalité de l’individu qui sera l’homme de demain. Nous sommes presque tentés de dire que tout se joue durant l’enfance. Conscients de cela, les pays développés n’hésitent pas à investir dans les enfants et les jeunes, sachant pertinemment que ce sont eux qui seront, dans le futur, appelés à porter haut leur pays dans le gotha des nations. Un inspecteur de l’enseignement primaire nous a certifié qu’en Allemagne les enseignants travaillant dans le cycle primaire percevaient un salaire supérieur à celui de leurs collègues des autres paliers, car travailler avec des enfants est une mission des plus contraignantes. «Dans tout domaine, un bon départ est déterminant, voire capital. C’est très jeunes que les enfants doivent apprendre les rudiments de la vie. C’est pour cette raison que cette phase de la vie est des plus importantes», nous dira-t-il. Cette introduction, notre interlocuteur nous la fera pour parler des espaces verts. Pour lui, on n’inculque pas suffisamment à nos enfants la nécessité de les préserver et d’en prendre soin. Invité à donner son avis sur la question, Farid, agent d’une administration à Alger, nous indiquera que si les espaces verts à Alger (et partout ailleurs à travers le pays) sont méconnaissables (au regard de leur état lamentable) et qu’ils ont atteint un degré avancé de dégradation, c’est surtout à cause de l’absence d’une culture inhérente à la verdure et aux espaces verts de façon générale. «Les gens ne réalisent pas l’importance de ce volet dans la vie de tous les jours. Ils ne savent pas que lorsqu’on déracine un arbre ou qu’on le détruit, c’est comme si l’on s’attaquait à une vie humaine. Pourtant, notre religion et notre culture insistent sur la préservation de l’environnement. Ce dernier influe directement sur la qualité de vie du citoyen. Y porter atteinte signifie que l’on porte atteinte à l’homme lui-même», note-t-il. Pour sa part, Mahieddine, enseignant en sciences naturelles et de la vie dans un lycée d’Alger, dira qu’un environnement sain ne peut que contribuer au bien-être des citoyens. «Bien de maladies ont pour origine la pollution et la détérioration du cadre de vie. Si l’on veut épargner à nos enfants et à nous-mêmes bien des tracasseries (longues attentes lors des visites médicales, médicaments onéreux…), nous n’avons qu’à améliorer notre environnement et inculquer, particulièrement aux franges juvéniles de la société, la culture de l’arbre et des espaces verts de façon générale. Pour Alger, il est urgent que les pouvoirs publics résolvent le problème de la pollution, car cette dernière a atteint des seuils intolérables», précisera notre interlocuteur. B.L.