Coutumes & Traditions
Le mouloud (X)
Par M. A. Haddadou
A Alger, le Mouloud est particulièrement fêté, mais comme ailleurs, il se réduit aujourd’hui à des explosions de pétards. Il y a encore une cinquantaine d’années, c’était une fête grandiose pour le plus grand bonheur des enfants et des adultes. Il régnait une grande ferveur religieuse dans toutes les mosquées, où on se réunissait pour les prières et pour la récitation des mawludiyyate, les poèmes en l’honneur du Prophète. La mosquée la plus visitée, en cette occasion, était Sidi Abderrahmane al-Ta’âlibi. Sidi Abderrahmane, c’est le sanctuaire le plus célèbre et aussi le plus populaire d’Alger. Le personnage qui y est enterré est considéré comme le patron de la ville, mmoul lblad. C’est le centre du vieil Alger : centre géographique parce qu’il domine la vieille cité mais aussi centre symbolique parce qu’on considère qu’il concentre la baraka, la bénédiction divine, rattachée au saint personnage. Visitant Alger au milieu du XIXe siècle, l’écrivain français bien connu, Guy de Maupassant, décrit avec poésie le mausolée : «C’est une toute mignonne zaouïa qui s’égrène par petits bâtiments, par petits tombeaux carrés, ronds et pointus, le long d’un escalier allant en zigzag de terrasse en terrasse. L’entrée en est masquée par un mur qu’on dirait bâti en neige argentée, encadré de carrelages en faïence verte et percé d’ouvertures régulières par où on voit la rade d’Alger».
M. A. H.
29 juillet 2009
Religion