Le mouloud (VIII)
Par M. A. Haddadou
A l’occasion de Mouloud, mais aussi de l’aïd et surtout de l’Achoura, on organise, en Kabylie, des rites sacrificiels, appelés timecret, d’un mot d’origine arabe ecred’ signifiant «exiger», autrement dit :
rite obligatoire, rite auquel tous les membres de la communautés doivent adhérer. Timechret est pratiquée à certaines occasions religieuses, comme le mouloud ou alors sur décision de l’assemblée, pour conjurer le mauvais sort. Parfois aussi, un rêve peut l’ordonner à un membre de la communauté pour expier une faute collective. L’achat des bêtes est assumé par la communauté : les cotisations sont fixées, à parts égales, par l’assemblée, chacun ayant la possibilité, s’il le désire, de verser plus, les nécessiteux, quant à eux, en sont dispensés. Les bêtes sont égorgées selon le rite musulman habituel, en les tournant du côté de la Mecque et en prononçant la Chahada. Parfois, le sacrifice se fait à l’ombre du mausolée du saint tutélaire, il se fait aussi dans les cimetières ou alors au bord des fontaines pour favoriser la montée des eaux. La viande est soit préparée et mangée en commun, soit elle est partagée entre les membres du village, les parts, tisgharin, étant déterminées selon le nombre de personnes de chaque famille. Timecret est encore largement pratiquée dans un grand nombre de villages kabyles, parfois, c’est aussi l’occasion de rassembler les membres dispersés d’une communauté.
M. A. H.
29 juillet 2009
Religion