Le Barbe Bleue de Gambais (7e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 6e partie n Landru découvre une nouvelle forme d’escroquerie : l’escroquerie au mariage. Il promet le mariage, fait main basse sur la fortune de la fiancée et disparaît.
Mais en février 1915, Landru se découvre une nouvelle vocation, celle d’assassin.
La malheureuse Jeanne-Marie Cruchet, une veuve, est sa première victime. Après l’avoir dépouillée de ses biens, il l’emmène dans une maison qu’il loue à Vernouillet. Il y invite aussi son fils, un garçon de 17 ans, André Cruchet et les tue tous les deux. Quelques voisins vont s’inquiéter de l’absence de la mère et du fils. Landru souriant les rassure :
«Ils sont partis pour l’Angleterre. Le fils s’est engagé dans l’armée britannique.»
Landru va attendre quelques mois, avant de passer, de nouveau, à l’acte.
Il continue à se cacher derrière de fausses identités. Il fait également de brefs séjours chez lui. Cela lui permet de revoir sa femme et ses enfants et de leur apporter de l’argent…
A la fin du mois de mai, il reprend ses annonces matrimoniales. Il se présente sous son meilleur jour et ne tarde pas à recevoir une réponse.
La femme s’appelle Thérèse Laborde-Line. Elle est née en Argentine, en 1868 (elle a donc quarante-sept ans). Elle était l’épouse d’un aubergiste, mais elle s’est séparée de lui.
Quand elle voit Landru, elle est un peu déçue : il est petit de taille, barbu, le front large, mais l’homme se montre affectueux et la dame est conquise.
— Que dirais-tu si nous unissions nos destinées ? demande Landru.
La dame rougit.
— Oui, ma chère Thérèse, je te propose le mariage !
Comme elle ne répond pas, il refait sa proposition.
— Je suis moi-même veuf… Nous unirons nos solitudes. Dis-moi ce que tu en penses !
— Je suis d’accord, mon cher Désiré ! C’est avec enthousiasme qu’elle annonce son mariage avec le monsieur qu’elle a rencontré par l’intermédiaire d’une annonce parue dans la presse.
— C’est un homme charmant. Il est lui-même seul et souffre de la solitude !
Sa sœur l’interroge, avec méfiance.
— Et tu lui fais confiance ?
— Oui…
— Peut-être qu’il sait que tu as une fortune et qu’il veut en tirer profit !
La dame est scandalisée.
— Non, non, il est lui-même fortuné !
— Comment le sais-tu ?
— Il a une belle maison et il promet de m’y emmener… Il a également une voiture…
Les voitures, à l’époque, étaient rares. Et ceux qui pouvaient se vanter d’en posséder une étaient vraiment riches !
La sœur garde quand même sa méfiance.
— Je te le présenterai, tu verras, c’est un homme charmant.
Elle pense à l’homme qui l’a quittée.
— Ce n’est pas un homme frivole, lui. (à suivre…)
K. N.
29 juillet 2009
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