Mehmet Agha l’aigrefin (5e partie et fin)
Résumé de la 4e partie n La femme du bijoutier utilise une ruse pour ruiner Mehmet Agha et sauver son mari…
Les deux femmes la supplient de ne pas maltraiter son esclave, disant que les cadeaux n’ont aucune importance, et, pour protéger celle-ci contre la colère de sa maîtresse, elles proposent de les raccompagner à l’auberge.
Pour ne pas être vues, elles entrent par la porte de derrière. La jeune femme pénètre dans la pièce et fait signe à son serviteur qu’elle n’est pas seule. Les deux femmes entrent à sa suite. Au moment où elle sort de là, les autres veulent en faire autant, alors Ahmet Agha, tirant son couteau, menace de les tuer comme des loups au moindre mouvement. Terrorisées, elles se taisent et n’osent bouger. Pendant ce temps la jeune femme passe dans sa chambre où elle remet ses habits de cavalier. Puis elle descend trouver Mehmet Agha l’Aigrefin qui lui demande :
— Où étais-tu donc depuis si longtemps ?
— Où voulais-tu que je sois ? Avec ta fille, bien sûr ! On a vécu une merveilleuse aventure pendant 39 jours. C’était si agréable ! D’ailleurs, s’il n’y avait eu notre pari, je t’assure que je ne serai pas encore de retour.
— Tu mens, c’est impossible, dit l’aubergiste en se fâchant tout rouge.
— Non, c’est la vérité. Ta fille est légère, ta femme aussi d’ailleurs. Viens, suis-moi ! Prends deux ou trois témoins, tu verras.
. . . . . . . . . . . . . .
— Alors, reconnais-tu ta femme et ta fille ?
— Oui, ce sont elles.
— Eh bien ! Il ne te reste plus qu’à descendre faire le domestique.
Le voyageur appelle les domestiques les uns après les autres pour savoir depuis combien de mois ils sont là, les paye en conséquence et les renvoie chez eux. Ils partent tous sauf son «mari» qui n’a pas reconnu sa femme et se demande, le malheureux, quand viendra son tour. Ensuite il appelle l’aubergiste et lui dit : «Je donne ta fille en mariage à mon serviteur Ahmet Agha, c’est l’homme qui est assis là près d’elle. La moitié de l’auberge leur appartient. Quant à toi, prends ta femme et l’autre moitié de l’auberge. Voilà, lui devient ton gendre. Moi, je m’en vais.» Puis il fait venir le hodja pour célébrer le mariage et le scribe pour enregistrer les actes de propriété. Enfin, il envoie le «mari» au hammam.
La jeune femme se déshabille et fait envoyer ses vêtements de cavalier à son mari mais, comme ils sont trop petits, celui-ci vient les rendre à leur propriétaire. Il frappe à la porte. Elle ouvre car elle sait que c’est lui. Mais lui, ne la reconnaît pas et, la prenant pour la femme du voyageur, il s’enfuit. Alors elle l’appelle :
— Tu vois, depuis un an tu es domestique dans cette auberge. Pour te délivrer je me suis déguisée. Tu es libre de m’accepter ou de me refuser, toi seul peux décider. Je t’ai délivré, sinon toute ta vie tu serais resté ici comme domestique.
— Je te remercie. Dieu soit loué ! Maintenant, habille-toi et descends ! Moi, je vais me préparer et je te rejoindrai.»
Au matin ils s’en allèrent et retournèrent dans leur pays où ils vivent toujours heureux…
Traduits du turc et présentés par
A. Flamain et M. Nicola
29 juillet 2009
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