Le Barbe Bleue de Gambais (5e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 4e partie n Après une enfance heureuse, Landru fait son service militaire. Il séduit sa cousine et, comme elle attend un enfant, il l’épouse.
Comme les métiers qu’il exerce ne lui rapportent pas grand-chose, il décide d’ouvrir un cabinet d’architecture.
Mais, là aussi, les affaires ne semblent pas marcher. C’est alors que Landru pense utiliser des moyens illégaux pour se faire un peu d’argent.
Il fait paraître une annonce dans les journaux, demandant des garçons de course qui possèdent des vélos.
Il en reçoit un et fait semblant de le faire travailler. Il l’envoie chercher quelque chose à pied et, profitant de son absence, prend son vélo et le cache. Le garçon de course revient et cherche son vélo.
— il a disparu !
— il ne fallait pas le laisser dehors !
— je croyais qu’il était sous bonne garde !
— hélas, mon petit, tu te trompes.
Le jeune homme ne sait que faire.
— Eh bien, dit Landru, tu devrais aller déposer plainte au commissariat de police !
Quand, le lendemain, il revient, Landru lui dit :
— sans vélo, mon garçon, je ne pense pas que tu puisses m’être d’une grande utilité.
Et il le congédie, sans état d’âme. Landru laisse passer un peu de temps, puis vend le vélo.
Il publie de nouveau une annonce dans le journal et un autre garçon de course se présente, avec son vélo. Il lui joue le même tour et le renvoie. Le jeu se répète à plusieurs reprises. On porte plainte contre lui. Il est condamné à quelques jours de prison et à de légères amendes. Après tout, ce n’est qu’un petit escroc…
Landru a des projets. Il explique à sa femme.
— je veux fonder une fabrique de bicyclettes à pétrole !
— mais il faut de l’argent pour cela !
Il ricane.
— ne t’en fais pas, je sais comment m’en procurer !
Il lance la fabrique – dans un garage désaffecté qu’il loue – et fait passer une annonce dans les journaux. Sa bicyclette, d’un nouveau modèle, est révolutionnaire. Il spécifie que la maison travaille sur commande et que toute commande doit être accompagnée d’un mandat, représentant le tiers du prix.
Contre toute attente, les commandes affluent, avec les mandats. Landru engrange l’argent et disparaît.
Les clients, inquiets, se présentent à la «fabrique» ; mais ils trouvent portes closes et portent plainte.
Landru, lui, doit vivre dans la clandestinité. Il a abandonné sa famille et doit changer à chaque fois d’adresse et de nom.
On parvient à l’arrêter, mais les condamnations sont légères : deux années de prison en 1904 et treize mois en 1906, peines assorties de quelques centaines de francs (à suivre…)
K. N.
29 juillet 2009
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