Le Barbe Bleue de Gambais (4e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 3e partie n Landru, qui vit dans une semi-clandestinité, vient voir sa femme et ses enfants à la dérobée. A cause de la guerre, les contrôles ont été renforcés dans Paris.
Henry Désiré Landru est né en 1867 à Paris. Il est issu d’une famille modeste mais honorable : son père était chauffeur dans une fonderie et sa mère couturière. Ses parents le désiraient fortement, d’où son deuxième prénom de Désiré. Le petit garçon eut une enfance heureuse et ne manquait de rien.
Son père se saigne pour lui donner de l’instruction. On le met chez les frères catholiques, et il commence à faire de bonnes études. A cette époque, il manifeste un fort penchant pour le mysticisme et tout montre qu’il est prêt à embrasser la prêtrise, mais par manque de moyens financiers, il doit arrêter.
Après l’école, Landru entre dans un bureau d’architecture. Pour aider son père, il fait également des petits boulots.
A vingt ans, il fait son service militaire. C’est un garçon sérieux, qui sera bien noté par ses supérieurs. Il s’intéresse à la carrière militaire mais, comme pour la prêtrise, il change d’avis.
C’est à ce moment-là qu’il commence à fréquenter sa cousine, Marie-Catherine Rémy, une jolie fille, de quelques années sa cadette. Landru en est fortement amoureux et il n’a pas de mal à la séduire.
Mais voilà, Marie-Catherine tombe enceinte.
— C’est le scandale ! gémit la jeune fille.
— Pourquoi ? dit Landru.
— Mes parents…
— Je t’épouse !
La jeune fille le regarde, surprise.
— Mais nous sommes jeunes… Comment ferons-nous pour vivre ?
— Je travaillerai !
Une petite fille, Marie, naît. Elle sera suivie, plus tard, de trois aurice, Suzanne et Charles.
Le ménage n’est pas riche mais Landru travaille durement. C’est un mari modèle et un bon père. Alors que c’est l’époque de l’anisette et des bistrots, il ne boit pas. Il ne fume pas non plus et tout ce qu’il gagne il le met à la disposition de sa femme. Catherine est elle-même une femme rangée qui n’a, pour objectif, que le bonheur de son mari et de ses enfants.
Les voisins de cette époque gardent un bon souvenir de Landru : affable, toujours prêt à aider son prochain, c’est un homme rangé et honnête.
Tout ce que l’on peut reprocher à Landru, c’est d’être un maniaque : il était si pointilleux qu’il notait, sur un calepin, toutes les dépenses du ménage. Ainsi, par exemple, il notait les journaux ou les stylos qu’il achetait. Cela irritait parfois sa femme.
— Je comprends que tu notes les grosses dépenses, mais les petites !
— Pourquoi pas ? Comme il n’y a pas de petits profits, il n’y a pas de petites dépenses !
Catherine hoche la tête.
— C’est vrai…
— Alors, apprends, comme moi à contrôler les dépenses, c’est comme cela qu’on va s’enrichir !
Après tout, se dit l’épouse, son mari a raison. Et comme lui, elle va devenir pointilleuse. (à suivre…)
K. N.
29 juillet 2009
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