Mehmet Agha l’aigrefin (3e partie)
Résumé de la 2e partie n La femme du bijoutier déguisée en homme, se met à la recherche de son époux…
Le lendemain elle lui achète un cheval car il était à pied et ne pouvait la suivre ainsi, et ils se mettent en route.
Le second jour comme ils approchent de Biga, le serviteur dit : «Cette nuit, à l’auberge, nous ne serons pas tranquilles à cause des moustiques et des punaises. Les chevaux n’auront pas à manger. Il vaut mieux passer la nuit ici dans cette plaine. Les chevaux pourront manger, nous dormirons bien au frais, et nous partirons au petit matin.» La jeune femme accepte car c’est une bonne idée. Ils attachent leurs montures, s’installent sous un arbre. Le serviteur fait du feu, met le café à chauffer, fait griller les côtelettes et ouvre une bouteille de raki. Tout en parlant, la jeune femme, appuyée contre un arbre, s’est assoupie. Après tout c’est une femme ! Elle se fatigue plus vite !
Or aux alentours de Biga rôdaient trois brigands. Apercevant la lumière, ils s’approchent et voient un homme assis par terre en train de faire griller des côtelettes et boire du raki. Ils chuchotent : Regarde-moi ça, il ne s’en fait pas celui-là, il se donne du bon temps.» L’autre, qui les avait entendus, prend son couteau, se jette sur eux, les tue tous les trois, sans que la jeune femme n’entende rien, puis se rassoit et continue à boire. Au petit matin, elle s’éveille :
— Oh, oh, tu bois encore ! Eh oui, Maître ! Mais cette nuit j’ai tué trois perdrix. Vraiment ?
— Je t’assure, trois faisans, va les voir !
Elle voit les cadavres des trois bandits et se rend compte du courage de son compagnon :
— Ahmet Agha, pourquoi ne pas m’avoir prévenu ?
— Maître, ils n’étaient même pas suffisants pour moi, alors si je t’avais prévenu, tu n’aurais eu personne à combattre et je me serais fait tuer par toi dans la mêlée.»
A Biga, la jeune femme cherche une auberge convenable où loger. Un enfant lui indique celle de Mehmet Agha l’Aigrefin et lui montre chemin. Parmi les domestiques elle reconnaît son mari au moment où il vient chercher les chevaux. «Quel malheur ! Je l’ai retrouvé, mais dans quelle situation !», se dit-elle. On les fait entrer. Cette fois encore elle offre le café et le thé à tous ceux qui sont attablés. A voix basse, elle interroge un vieillard au sujet du jeune homme qu’elle vient de voir : «Qui est-ce ? Pourquoi est-il là ?» Il lui raconte toute l’histoire : à la suite d’un pari, Mehmet Agha a réussi à s’introduire chez sa femme et lui a dérobé son foulard, preuve de la mauvaise conduite de celle-ci. Alors le garçon qui a tout perdu est condamné à rester domestique jusqu’à sa mort. Comprenant ce qui s’est passé et comment la vieille s’est jouée d’elle, elle dresse aussitôt un plan. Pour cela, elle se lie d’amitié avec le patron de l’auberge, ils parlent de la pluie et du beau temps, de tout et de rien. (à suivre…)
Traduits du turc et présentés par A. Flamain et M. Nicola
29 juillet 2009
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