Les Miens
de Jean Daniel
Editeur : Grasset
Publication : 21/4/2009
Résumé du livre
Le Jean Daniel qui a écrit ce livre n’est pas le journaliste, ni le spécialiste du Proche-Orient, ni l’éminent exégète des secrets de la gauche française… Non, c’est plutôt l’homme intime, l’écrivain du ‘Refuge et la source‘, qui a voulu, au soir d’une vie exemplaire, assembler dans un même mausolée tous les êtres qu’il a aimés et admirés, et qui l’ont précédé dans un hypothétique au-delà. Ce livre grave, solennel, mais encore vibrant de souvenirs et de sensations, aurait pu s’intituler ‘Présence des morts‘. Voici donc ceux que Jean Daniel appelle ‘les miens‘ : il y a là des figures aussi diverses que François Furet et Germaine Tillon, Malraux et Sartre, Michel Foucault et Jules Roy, Roger Stéphane et Maurice Clavel, Marie Susini et Roland Barthes, Sagan et Derrida... Au total, quarante-trois figures qui, ensemble, composent en creux un portrait très personnel de celui qui les rassemble. Bien sûr, Camus, mais aussi la propre mère de l’auteur, bouleversante, occupent une place à part dans ce panthéon du coeur. Certains de ces portraits furent, en leur temps, des nécrologies écrites, ‘à chaud‘, mais tous ont été repensés au regard des postérités capricieuses et forment, au final, une fresque du demi-siècle.
24 juillet 2009 à 4 04 48 07487
par Elie Guedj
Jean Daniel aime à citer cette phrase de Mauriac : ”Un bon journaliste est d’abord un homme qui réussit à se faire lire […] le bon journalisme relève du dialogue.” Convaincu de ce paradigme, le fondateur du Nouvel Observateur se l’approprie pour un autoportrait original, offrant au lecteur, avec pudeur et sans soliloque, une part fédératrice de son intimité esthétique, politique ou littéraire. Conversations lointaines avec des disparus aimés ou admirés, éloges sans mondanité ni complaisance, généalogie affectueuse de ceux que l’on admire pour leurs oeuvres ou leur caractère, ‘Les Miens’ raconte son auteur à travers les “Autres”. En toute logique, la liste, prestigieuse, commence par sa mère, “Elle”, et se poursuit par une succession pléthorique de personnages, aux vies aussi emblématiques que romanesques – de Camus à Gide en passant par Pierre Mendès-France, de Gaulle, Sartre ou Derrida. En fin observateur du monde et des hommes depuis plus de 50 ans, admirateur de Barthes, le plus célèbre journaliste de France confirme ainsi la subjectivité qui anime le discours, le “je” imprescriptible qui détermine le style et les idées. Et le lecteur, heureux de ces confessions, savoure également le droit épars à la déambulation que s’accorde un homme quelquefois contrarié par l’exigence professionnelle de concision. Avec la précision quasi chirurgicale du biographe, l’ubiquité indéfectible du grand reporter et la franchise de l’écrivain, Jean Daniel vient surtout nous rappeler que toute littérature est un engagement politique et que tout homme politique d’envergure a un destin littéraire. Un livre magnifique
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