1884 : Le peuple de France offre au peuple des États-Unis la Statue de la Liberté
Un 4 juillet
18 juillet 2009

À propos de Artisan de l'ombre
Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui
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18 juillet 2009 à 0 12 56 07567
Benjamin Péret
Benjamin Péret (1899-1959) est né à Rezé (Loire-Atlantique un 4 juillet, ce « primitif », qui consacra sa vie à la cause surréaliste et révolutionnaire, eut très tôt la conviction que les forces de l’imagination et celles de l’action révolutionnaire, loin d’être incompatibles, devaient se soutenir et se dépasser mutuellement. C’est de Nantes que Péret déboula en 1920 dans le cercle des dadaïstes parisiens. Il fit plusieurs séjours dans des hôpitaux parisiens et en rapporta une aversion définitive pour l’armée. Sa rencontre avec les jeunes poètes de la revue Littérature fut saluée par Breton comme un de ces hasards objectifs qui scellent un destin. Lors du « procès Barrès », Péret, revêtu d’une capote de soldat français, mais parlant allemand, incarne le « soldat inconnu » venant témoigner contre l’illustre propagandiste. Cette provocation exprimait théâtralement ce qui allait être le caractère constant, et le plus controversé, de la personnalité de Péret : un engagement absolu à la cause révolutionnaire, une hostilité inflexible à tout ce qui s’y oppose : l’armée, l’Église et, bientôt les staliniens.
Il collabore à tous les numéros de La Révolution surréaliste, signe la plupart des déclarations du groupe, mais n’en poursuit pas moins la recherche d’une poésie originale. L’écriture automatique est à l’œuvre, mais son principe moteur, plus que l’association d’idées et la métaphore, chères à Breton et à Eluard, est le saugrenu syntaxique de la phrase, indéfiniment prolongée dans ses parallélismes, ses bifurcations et ses saccades.
En 1927, Péret apporte son concours à la réorientation politique du surréalisme : il adhère lui aussi au parti communiste et collabore à L’Humanité, le temps de comprendre que l’espoir révolutionnaire a déserté un parti en cours de bureaucratisation.
Il suit alors son épouse, la cantatrice Elsie Houston, au Brésil, d’où il sera expulsé en 1931 pour ses activités politiques. À Paris, il retrouve le groupe surréaliste en proie aux dissensions qu’accentue encore la « trahison » d’Aragon.
Signe de cette radicalisation, les poèmes de Je ne mange pas de ce pain-là (1936) sont une bordée d’invectives contre ses cibles préférées, prêtres, militaires, bourgeois. Les années 1934-1936 sont aussi celles de la collaboration avec Picasso pour De derrière les fagots (1934), Ernst pour Je sublime (1936), Tanguy pour Trois cerises et une sardine. Mais la littérature ne lui suffit plus, lors de l’insurrection militaire en Espagne, il gagne la Catalogne comme délégué du parti ouvrier internationaliste, travaille à la radio du POUM à Barcelone, puis s’engage dans la division Durruti et gagne le front d’Aragon.
Il revient à Paris et est mobilisé en 1939 à Nantes et incarcéré pour activité subversives.
Libéré sous caution, il ne tarde pas à franchir la ligne de démarcation pour rejoindre, à Marseille, André Breton, et nombre d’artiste étrangers en attente de visa pour les Etats-Unis. À cause de son passé politique il n’obtient pas son visa et part pour le Mexique où il séjournera six ans avec sa compagne le peintre Remedios Varo. Son intérêt croissant pour la culture indienne le conduit à traduire Le Livre de Chilam Balam de Chumayel (1955) et à établir une Anthologie des mythes, légendes et contes populaires d’Amérique.
Il rentre en France en 1948 et tente de réactiver avec Breton le groupe surréaliste mais à l’heure où tous les chantres de la Résistance prolifèrent, son pamphlet, Le Déshonneur des poètes (1945), dirigé contre toute forme de poésie militante, lui retire beaucoup de sympathies.
Les astreintes de son emploi de correcteur de presse et des conditions de vie difficiles altèrent sa santé. Il meurt le 28 septembre 1959. Sur sa tombe, au cimetière des Batignolles; figure cette épitaphe : « Je ne mange pas de ce pain-là. »
Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup
18 juillet 2009 à 0 12 57 07577
Benjamin Péret représentait pour moi le poète surréaliste, par excellence : liberté totale d’une inspiration limpide, coulant de source, sans aucun effort culturel et recréant tout aussitôt un autre monde. En 1929, avec Dali, nous lisions à haute voix quelques poèmes du Grand jeu et parfois nous tombions par terre de rire… Péret était un surréaliste à l’état naturel, pur de toute compromission.
Luis Bunuel
Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup
18 juillet 2009 à 0 12 57 07577
Benjamin Péret, poète, d’un seul tenant, est mort très riche – laissons les critiques s’en apercevoir après-demain. Il me semble que peu lui importait. Je ne veux ce soir que rouvrir ses poèmes et me laisser arrêter par un titre, titre dédié à l’amitié et à la fidélité, qui ôterait aujourd’hui même à ses ennemis l’envie de sourire : » Toute une vie « . Mot auquel si peu d’existences peuvent se mesurer, mais la suivre oui, qui agrandit, pour moi infiniment ses poèmes, et que la mort aujourd’hui contresigne – c’est si rare, impeccablement.
Julien Gracq
Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup
18 juillet 2009 à 0 12 58 07587
La tiédeur ou l’indifférence ne sont pas son lot. Péret gêne parce qu’il ne peut être situé. On l’aime ou on le déteste. Un point c’est tout. Mais la parole est et demeure à l’impossible bonhomme Péret, » l’élu des mots « , celui qui déjantait d’une chiquenaude les roues des conventions bourgeoises.
Patrice Delbourg
Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup
18 juillet 2009 à 0 12 59 07597
Celui qui aura toujours tenté de mener de front, mais séparément, la révolution surréaliste et la révolution sociale écrit à Mexico Le Déshonneur des poètes, toujours isolé, dissident une fois pour toutes, et toujours aussi insaisissable.
Antoine de Gaudemar
Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup
18 juillet 2009 à 0 12 59 07597
Tome II Poésie, Eric Losfeld.
Tome II Poésie, Eric Losfeld.
Tome III Contes, Eric Losfeld.
Tome IV Contes, José Corti.
Tome V Écrits politiques, José Corti.
Tome VI Écrits ethnographiques, sur l’art et le cinéma, José Corti.
Tome VII et dernier où l’on trouve un index général, José Corti.
Dans le Tome VII figure aussi la bibliographie complète des œuvres de Benjamin Péret et des textes écrits sur Benjamin Péret.
Œuvres disponibles de Benjamin Péret :
Le Grand jeu, Poésie/Gallimard, 1969.
Le Déshonneur des poètes, Mexico, 1945. Réédition José Corti, 1986.
Anthologie de l’amour sublime, Albin Michel.
Anthologie des mythes, légendes et contes populaires d’Amérique, Albin Michel
Les Rouilles encagées, Paris, Mille et une nuits, 1995.
La Commune des Palmares, introduction de Robert Ponge, Paris, Syllepse, Les archipels du surréalisme, 1999.
Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup
18 juillet 2009 à 1 01 50 07507
Après la guerre, est publié dans la presse française un dernier poème de Desnos, qui aurait été retrouvé sur lui par Joseph Stuna
Ombre parmi les ombres
J’ai tellement rêvé de toi
J’ai tellement marché, tellement parlé,
Tellement aimé ton ombre,
Qu’il ne me reste plus rien de toi,
Il me reste d’être l’ombre parmi les ombres,
D’être cent fois plus ombre que l’ombre,
D’être l’ombre qui viendra et reviendra
Dans ta vie ensoleillée.
1945
Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup
18 juillet 2009 à 1 01 52 07527
En réalité, ce texte est le résultat d’une traduction approximative à partir du tchèque de la dernière strophe d’un poème de Desnos écrit en 1926 et dédié à Yvonne George: J’ai tant rêvé de toi :
J’ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé,
Couché avec ton fantôme
Qu’il ne me reste plus peut-être,
Et pourtant, qu’à être fantôme
Parmi les fantômes et plus ombre
Cent fois que l’ombre qui se promène
Et se promènera allègrement
Sur le cadran solaire de ta vie.
Corps et biens, 1930
On sait que dans l’infirmerie du camp et vu son état moribond, Desnos n’a eu ni physiquement ni matériellement la possibilité d’écrire quoi que ce soit. On sait aussi avec certitude que Joseph Stuna n’a rapporté que la paire de lunettes de Desnos. Alors, que s’est-il passé ?
Tout simplement un problème de traductions multiples qui donna naissance à un mythe.
Effectivement, la dernière strophe du poème (une première traduction du français en tchèque) accompagne l’annonce du décès de Desnos dans le journal Tchèque « Svobone-Noviny » daté du 1er juillet 1945. Le 31 juillet, le même journal publie un article relatant les derniers jours du poète sous le titre Cent fois plus ombre que l’ombre avec, en plus, la fameuse dernière strophe de J’ai tant rêvé de toi.[41] L’article, traduit du tchèque en français (traduction de traduction), paraît le 11 août 1945 dans Les Lettres Françaises. Il n’en faut pas plus pour refaire l’histoire, le traducteur n’ayant pas reconnu, sous le nouveau titre, le poème de 1926.[42] Mais comment expliquer que des gens aussi sérieux que Pierre Seghers et Henri Pouzols se soient enfoncés dans le mythe au mépris des multiples travaux, dont ceux de Marie-Claire Dumas, s’efforçant de rétablir la vérité? Sans doute parce que l’idée d’un dernier adieu a été plus forte que tout, couronnant, en quelque sorte, le martyr du poète… Un poème d’amour prémonitoire où se confirme la vérité des propos d’Alejo Carpentier qui disait toujours que « l’avenir des poètes était écrit à l’avance dans leurs poèmes. ».
Ce court poème devient pour la conscience collective l’ultime message du poète. La voix de Robert Desnos résonne désormais dans un poème qui a cessé de lui appartenir pour devenir la voix de tous
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