Récits sapientiaux (45e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 44e partie n L’homme, qui a dormi cent ans, n’est pas conscient de ce qui lui est arrivé. Mais on vient de lui dire que son argent n’a plus cours…
Il retourne sur les lieux où il était auparavant. Il retrouve le berger.
— Tu as raison, lui dit-il.
— Ton argent n’a plus cours !
L’homme reprend l’argent et le regarde.
— Et pourtant, quand je suis parti, il avait cours ! Il n’a pas pu changer en quelques jours…
Il se rappelle les propos du marchand.
— Il m’a dit que cet argent n’a plus cours depuis un siècle !
— Je n’ai jamais vu ces pièces.
Il se retourne vers le tas d’os.
— Alors, il se peut que ce tas d’os soit mon âne ?
— Ce sont des restes d’âne…
L’homme réfléchit.
— S’il est mort… cela veut dire qu’il serait mort, il y a au moins un siècle ?
— L’état des os l’indique…
— Alors… alors… se dit l’homme.
— Alors, toi-même, tu as un siècle !
— Non, ce n’est pas possible !
— Tu as dit que tu as dormi…
— Juste un très court somme…
Le berger dit, sentencieusement.
— Rien n’est impossible pour Dieu !
L’homme se rappelle.
— Oui… en regardant la vieille cité et ses ruines, en allant du côté de la nécropole, je me suis dit, comment peut-on dire que ces hommes et ces femmes vont un jour ressusciter et reprendre leur forme originelle ?
— Tu as douté !
L’homme prend un air contrit.
— Je le regrette !
— Alors tu crois toujours que la résurrection est impossible !
— Non, plus maintenant !
Le berger sourit.
— Tu as reçu une leçon…
— Oui.
— Alors que vas-tu faire ?
— Je vais rentrer chez moi… je veux m’assurer que cent ans sont bien passés depuis mon départ… je veux savoir ce que ma famille est devenue !
— Le doute est encore en toi…
— Je veux seulement m’assurer…
Il laisse le berger là et rentre chez lui. (à suivre…)
K. N.
16 juillet 2009
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