Récits sapientiaux (44e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 43e partie n Pour avoir douté de la résurrection, un homme est plongé dans un sommeil de cent ans. Il ne se rend pas compte qu’il a tant dormi.
Le berger montre l’argent.
— Cet argent n’a plus cours !
L’homme fronce les sourcils.
— Comment cela, il n’a plus cours ?
— Voilà longtemps qu’on n’utilise plus cette monnaie.
L’homme se gratte la tête.
— Dis-moi, je suis bien dans tel pays ?
— Oui, dit le berger !
— Alors, ce pays est le mien et je pense que mon argent a cours… On n’a pas changé de monnaie en un jour…
Il réfléchit.
— Je suis parti il y a deux ou trois jours… je me suis assoupi… non, non, mon argent est le même, il a toujours cours !
Il se retourne vers le berger.
— Tu te moques de moi !
— Te t’assure que c’est la vérité !
— Tu veux me tromper… Mais j’irai moi-même au village, j’achèterai ce que je voudrai ! Et puis, je n’ai pas besoin d’un intermédiaire !
Il se lève.
— C’est dommage que mon âne se soit sauvé !
Le berger montre le tas d’os et les restes du bât.
— Ce n’est pas ton âne, qui est là ?
— Tu es fou ! ce vieux tas d’os est là depuis au moins un siècle…Mon âne était là, il y a à peine une heure !
L’homme, plein de mépris pour le berger, s’en va. Il arrive au village. Il va dans une boutique où des fruits sont exposés.
— Tes fruits sont beaux, dit-il
— Tu es étranger, toi…
— Je suis du pays !
— Alors je vais te faire un prix !
L’homme hoche la tête.
— Bien, donne-moi ce fruit, celui-là et celui-là…
— Bien !
L’homme tire sa bourse et donne quelques pièces au marchand. Celui-ci regarde la monnaie et s’écrie.
— Mais cet argent n’a plus cours !
— Quoi ? Mais il avait cours quand je suis parti de chez
moi !
— Je regrette, mais il n’a plus cours depuis un siècle !
L’homme doit renoncer aux fruit et s’en aller ! (à suivre…)
K. N.
16 juillet 2009
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