Récits sapientiaux (18e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 17e partie n Une vieille femme, ne pouvant compter sur ses voisins pour l’aider à constituer sa réserve de bois, se rend en plein forêt.
L’automne a fait tomber beaucoup de branches, de sorte que la vieille n’a qu’à se baisser pour les ramasser. Elle a aussi une petite cognée et elle parvient à couper suffisamment de bois. Son fagot commence à se constituer, puis, comme elle n’arrête pas de ramasser des branches, il devient énorme. Elle a, là, de quoi se chauffer tout l’hiver !
Le temps passe et comme la nuit ne va pas tarder à tomber, la vieille dame soupire.
— Il est temps de rentrer !
Elle retourne auprès de son fagot et pousse un cri.
— Il est énorme !
Elle l’attache quand même et le hisse sur son dos. Mais dès qu’elle essaye de se relever, elle tombe.
— Mon Dieu, je ne saurais le soulever !
Elle se met à pleurer. Tout ce qu’elle peut faire, c’est alléger le fardeau, mais tous les efforts qu’elle aurait fournis, toutes les peines qu’elle aurait endurées, auraient été vaines ! Et elle n’aurait pas de quoi se chauffer tout l’hiver !
— Mon Dieu, se met-elle à prier, aide-moi !
Elle n’a pas fini de parler qu’un énorme lion surgit. Il a le corps élancé et puissant, une crinière noire et une gueule chargée de crocs acérés. La vieille, devant son fagot, est pétrifiée.
— Je suis perdue ! dit-elle.
Elle ne pense même pas à prendre sa cognée : elle lui paraît ridicule devant le port altier du félin, sa musculature et ses crocs. Il va certainement lui sauter dessus et d’un coup de patte, lui ôter la vie.
— Je suis perdue, répète-t-elle.
Mais le lion ne fait aucun geste hostile. Chose extraordinaire, il se met à parler, comme un humain.
— N’aie crainte, dit-il, je ne te veux aucun mal !
Comme la vieille écarquille les yeux, étonnée par ce qui se déroule devant elle, le lion lui dit.
— Je veux t’aider !
La vieille n’en croit pas ses oreilles.
— Tu veux m’aider ?
— Oui, dit le félin.
Rassurée, la vieille se dit qu’elle ne rêve pas : le lion veut l’aider. De toute façon, s’il avait voulu la tuer, il n’aurait pas hésité à le faire.
— Je veux rentrer chez moi… Mais je n’arrive pas à soulever mon fagot !
— Je vais le porter pour toi !
Il se baisse et ordonne.
— Charge ton fagot sur mon dos !
La vieille, en tremblant, obéit.
— Maintenant guide-moi jusqu’à ton village ! (à suivre…)
K. N.
11 juillet 2009
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