La chasse aux sorcières (6e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 5e partie n L’esclave haïtienne, Tituba, qui a appris à lire l’avenir à la fille du pasteur Parris et à ses amies, est démasquée.
Le 29 février 1692, Tituba et ses quatre complices sont arrêtées par les autorités publiques. Tituba confirme les aveux faits au pasteur Parris, mais ses prétendues complices, elles, nient tout en bloc.
L’hystérie prend des proportions alarmantes. Un grand nombre de foyers se croient victimes : il suffit d’avoir un malade, de faire des cauchemars ou de la malchance pour accuser les «sorcières».
Le jour du procès, la foule envahit la salle d’audience. On conduit les accusées et le juge les confronte à leurs prétendues victimes.
Le juge s’adresse à Elizabeth Parris :
— Reconnaissez-vous avoir été ensorcelée par ces femmes ?
— Oui, Tituba notre esclave m’a appris, ainsi qu’à ma cousine, à lire l’avenir dans du jaune d’œuf, elle nous a aussi donné des potions magiques !
— Comment savez-vous qu’il s’agit de potions magiques ?
— Elle nous l’a dit elle-même.
Le juge s’adresse à Tituba.
— Reconnais-tu les faits qui te sont reprochés ?
— Oui, je les reconnais, mais je ne pensais pas faire mal ! Il se retourne vers Elizabeth.
— Parlez-nous de vos cauchemars…
— Je me voyais dans des forêts, poursuivie par des sorcières. J’avais très peur mais je n’osais pas en parler à mes parents !
— Que voyez-vous d’autres que les sorcières ?
— Des démons qui me poursuivaient…
— Parvenez-vous à leur échapper ?
— Oui, je récitais des prières et ils s’en allaient ! Mais les autres nuits, ils revenaient, à cause de Tituba qui les attire !
La cousine d’Abigail fait presque les mêmes déclarations.
— Moi, dit-elle, je vois toujours Sarah Good – menaçant de me tuer avec un couteau – surgir dans mes rêves !
Et elle se met tout à coup à trembler et à crier.
— Le démon… Ces femmes sont des démons.
Elle convulse et on doit l’évacuer. Les personnes présentes sont émues, l’une d’elles, Martha Cory, ne peut s’empêcher de rire.
— Qu’est-ce qui vous arrive ? chuchote son voisin.
— Vous n’avez pas vu ? Ces jeunes filles jouent la comédie !
— Vous n’avez pas le droit de parler ainsi !
D’autres personnes ont également vu Martha Cory rire. C’est pourtant une femme honnête et respectable. Ce rire, Martha Cory allait le payer cher, plus tard, puisque, à son tour, elle sera accusée de sorcellerie ! (à suivre…)
K. N
10 juillet 2009
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