Portrait
Gisèle Halimi, combattante de la cause des femmes
Mise en ligne : 6 juillet 2009
Dans un livre dédié à sa petite-fille, Ne vous résignez jamais, l’avocate Gisèle Halimi dresse le bilan d’une vie marquée par le refus absolu de la soumission et la lutte pour l’émancipation des femmes.
« J’aurais pris parti pour le changement dans n’importe quelle situation », affirme celle qui fut, dans les années 1970, l’icône du féminisme. Un féminisme vécu comme un engagement individuel, nourri par l’action collective. Il y a un lien évident entre les jeunes années tunisiennes de Gisèle Halimi et sa vie de lutte incessante.
Dans son livre, elle raconte comment elle a grandi, asphyxiée dans un milieu « pauvre, inculte, traditionnel et colonisé » des années 1930. « Je n’aimais pas ce que je voyais et subissais », confie cette avocate du barreau de Paris qui a su très tôt ce qu’elle voulait faire. Son père, déçu d’avoir une fille, dissimula un temps sa naissance. Sa mère, fille de rabbin, et peu aimante, lui enseigna une pratique religieuse teintée de superstitions.
Signataire du Manifeste des 343
Indignée d’être au service de ses frères et redoutant pour plus tard un mariage arrangé avec un plus vieux qu’elle, puisqu’elle n’était « qu’une fille », à douze ans Gisèle Halimi s’imposa une violente grève de la faim. Et gagna une bataille contre « l’invisibilité ».
Comment ce tempérament curieux et insatiable parvint-il à nouveau à respirer ? Grâce à l’école, qui fut son oxygène, aux livres qu’elle dévora et à une écriture « vitale » qui lui donna la force d’agir et de s’interroger.
Dès lors, ses faits d’armes en tant qu’avocate belle et sagace s’enchaînent. Elle excelle dans des procès marquants contre le colonialisme et pour la paix (mais, expulsée en 1960 d’Algérie, elle ne peut assurer la défense de Djamila Boupacha, militante du Fln algérien torturée et violée par les militaires français) qui, singulièrement, la mènent au féminisme.
Elle signe le « Manifeste des 343 », publié dans le Nouvel Observateur en 1971. Des femmes anonymes ou célèbres, comme « 1 million de personnes chaque année en France », y affirment avoir eu recours à l’avortement. Seule avocate signataire, elle sera sanctionnée par le Conseil de l’ordre.
Dans la foulée, Gisèle Halimi crée avec Simone de Beauvoir l’association Choisir la cause des femmes pour accompagner celles qui s’exposent à des poursuites judiciaires.
En 1972, le mouvement prend en charge le procès de Marie-Claire Chevalier, seize ans, dénoncée pour avoir avorté à la suite d’un viol, et celui de sa mère, Michèle, pour sa complicité. Avec un collectif d’avocats, Gisèle assure leur défense, appelant de nombreuses personnalités à témoigner. Ces débats retentissants ont un double effet : Marie-Claire est relaxée ; une loi autorisant l’Ivg est votée en 1975.
Fière de « façonner » l’émancipation des femmes, Gisèle Halimi, élue députée en 1981, siégea trois ans à l’Assemblée nationale. Hostile aux mères porteuses – « question de dignité ! » –, elle déposa une dizaine de propositions de loi relatives au congé parental, au quota électoral ou au remboursement de l’Ivg.
Aujourd’hui, pourtant, elle pense que ces acquis « sont des plus fragiles qui soient ». Elle s’indigne de la tentative « criminelle » du gouvernement de supprimer les crédits du Planning familial. Constate que le Parlement demeure « un fief masculin à 82 % ! ». Rappelle que « la libération de la femme tient à son indépendance économique » et souligne que la précarité du travail est une des caractéristiques terribles « qui plombent l’avenir des femmes ».
Des espoirs devenus réalité
Elle a longtemps réfléchi à ce que l’Europe pourrait apporter aux femmes, « territoire encore inconnu », elle qui a eu trois garçons aux chemins tout tracés. Elle a inventé, avec d’autres, « la clause de l’Européenne la plus favorisée » : un bouquet des lois les plus progressistes concernant les femmes, puisé dans l’appareil législatif des 27 Etats membres de l’Union. Il propose les meilleures avancées en matière de droits et se veut applicable à toutes.
La brillante avocate licenciée en droit et en philosophie, pourfendant l’injustice, y croit fermement. L’âge lui a procuré confiance et espérance. Elle perçoit le respect et l’admiration de ses opposants. Beaucoup de ses espoirs sont devenus réalité. Quant à ses désespoirs – il y en eut –, ils furent, dit-elle, remplis d’« une force instinctive pour les autres ».
P.S.
A lire :
Ne vous résignez jamais, Gisèle Halimi, Plon, 20,90 €.
La Clause de l’Européenne la plus favorisée, Antoinette Fouque, préface de Gisèle Halimi, Editions des femmes, 2007.
Repères
1927. Naissance à La Goulette, en Tunisie.
1949. Entame une carrière d’avocate à Tunis, qu’elle poursuit à Paris en 1956.
1981-1984. Députée à l’Assemblée nationale.
1985-1986. Ambassadrice déléguée permanente de la France auprès de l’Unesco.
Jusqu’en 1987, représente la France au Conseil exécutif de l’Unesco.
1989. Conseillère spéciale de la délégation française à l’Assemblée générale de l’Onu.
1995. Rapporteure pour la parité entre femmes et hommes dans la vie politique (Observatoire de la parité).
27 mars 2010 à 18 06 35 03353
La « diarrhée verbale » de G.H me fatigue, on lit toujourss la même chose; il ya des femmes de l’ombre qui ont font plus, mais avec dignité et de la classe .
Qu’elle se rende donc à Gaza défendre ces pauvres palestiniens qui ne demandent qu’à vivre en paix et qui se font abattre froidement par les hamas.
27 mars 2010 à 18 06 35 03353
La « diarrhée verbale » de G.H me fatigue, on lit toujourss la même chose; il ya des femmes de l’ombre qui ont font plus, mais avec dignité et de la classe .
Qu’elle se rende donc à Gaza défendre ces pauvres palestiniens qui ne demandent qu’à vivre en paix et qui se font abattre froidement par le hamas.
28 mars 2010 à 21 09 33 03333
azul fellawen,
certe cette femme a fait baucoups pour les femms. pendant la revolution algerienne avec ses relations c’Est elle qui a sauve DJAMILA BOUHIRED de la perpetuite et les autres TIGHOMRASSINE OU MOUDJAHIDATE OU MILITANTES DE NOTRE REVOLUTION.elle est a remercier infinement…neamoins dans son livre KAHINA
elle a un petit peu corche cette SUBLIME REINE volontairemnt ,INVOLONTAIREMENT ou par OUBLI… DES REMARQUS LUI ONT ETE FAITE A CE SUJET. PEUT ETRE ELLE A CONFONDUE LA TRADITION HEBRAIQUE AVEC LA TRADITION AMAZIGH.THANMIRTH AR TIMLILLITH.
3 juillet 2010 à 22 10 44 07447
Elle a agi pour la liberté des femmes, certes elle a mené plusieurs combats, certes aussi ; mais c’est son combat PERSONNEL qu’elle mène au travers de ces actions . En ce qui concerne « La Khahina », c’est une histoire, une légende, elle a le droit de l’interpréter comme elle e « sent » . Vous trouverez autant d’interprétations que de sujets interrogés , c’est la littérature, l’art d’écrire .