Mariages à l’algérienne (54e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 53e partie n Mais c’est un bruit de pas qui la fait se retourner. Il lui semble avoir aperçu une ombre se faufiler parmi les arbres.
Lakhdar est parti depuis deux ans à l’étranger, laissant sa femme à ses parents. Il travaille sans relâche dans l’espoir d’amasser suffisamment d’argent pour acheter un logement et libérer la chambre qu’il occupe pour permette à ses frères de se marier.
La femme de Lakhdar, Souhila, est sa cousine maternelle : elle s’entend bien avec ses beaux-parents. Elle a deux enfants et projette, quand Lakhdar reviendra, d’en avoir un troisième.
Souhila ne travaille pas, mais il lui arrive de sortir. Dans la ville où elle habite, tout le monde connaît son beau-père et le respecte.
Ce jour-là, justement, elle est allée voir une couturière qui habite à un kilomètre de chez elle. Elle a pris un fourgon pour y aller, mais, au retour, comme le véhicule tardait à revenir, elle a décidé de revenir à pied.
«Il fait beau, se dit-elle, cela me permettra de me dégourdir les jambes !»
Il fait, en effet, beau et elle est heureuse de humer les senteurs printanières. Elle rencontre même quelques personnes qu’elle connaît avec lesquelles elle échange des propos aimables.
Mais voilà que, brusquement, elle se retrouve dans un lieu désert, non loin d’une forêt. Elle se retourne, inquiète et, n’apercevant personne, elle se met à presser le pas.
Mais c’est un bruit de pas qui la fait retourner. Il lui semble avoir aperçu une ombre se faufiler parmi les arbres.
— Mon Dieu, dit-elle.
Elle presse le pas. Elle n’aurait jamais dû tenter l’aventure, elle aurait dû attendre que son fourgon arrive.
Terrorisée par la peur, elle se retourne. Quelqu’un la suit. Elle s’affole. Elle se baisse, enlève ses chaussures et se met à courir.
Elle se retourne. Elle peut maintenant voir l’homme qui se met à courir également.
«Au secours !», crie Souhila.
Mais apparemment, il n’y a personne pour la secourir. Pas de voiture, pas de camion… Si seulement une figure, connue ou inconnue, parvenait jusqu’à elle. Mais rien !
L’homme court plus vite qu’elle. Il va la rattraper.
«Au secours ! Au secours !»
Les minutes lui semblent une éternité. Elle perçoit le souffle rauque de l’homme. Bientôt, une poigne de fer l’écrase.
«Ah !»
Elle tombe à la renverse.
— Je t’en supplie, non !
Elle se débat.
— je suis une femme honnête…
Mais l’homme, comme devenu muet, lui arrache ses vêtements. Elle tente de se débattre, de mordre et de griffer son agresseur, mais celui-ci la gifle, au point de l’assommer.
— pitié ! crie-t-elle.
Et elle tombe dans une sorte de demi-conscience. (à suivre…)
K. N
8 juillet 2009
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