L’affaire Marie Besnard (7e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 6e partie n Au cours d’un repas qu’elle a préparé pour son mari et son ami, Léon Besnard meurt d’une crise d’urémie.
La voilà donc Marie devenue veuve pour la seconde fois. Mais entre son premier veuvage et son second, que de morts autour d’elle ! Mais cette fois-ci, il y a un témoin : madame Pintou, amie du couple et son locataire, a assisté à l’agonie de Léon puis à sa mort.
— Léon, ne vous a-t-il pas appris quelque chose de sa maladie ?
— Il était en bonne santé, le matin, quand il a été aux Liboureaux !
— C’est la ferme des parents de Marie ?
— Oui, il y avait un ami avec vous. Marie a préparé le dîner…
— Ah, c’est elle qui a préparé le dîner…
— Elle en a mangé, d’après Léon, ainsi que l’ami…
Madame Pintou réfléchit.
— Je me souviens que Léon m’a dit quelque chose… Quand Marie lui a apporté son assiette, il y avait déjà un liquide à l’intérieur…
— Un liquide, mais quel genre de liquide ?
— Je lui ai posé la question, mais il n’a rien répondu… C’est alors qu’il a été pris de malaise et que sa femme est allée appeler le médecin.
Pour les braves gens de Loudun, il n’y avait pas de doute :
— La soupe de Léon a été empoisonnée !
Et on spécifie :
— La soupe de Léon, seul, puisque Marie et l’ami n’ont rien eu…
La rumeur va s’enfler et elle ne parvient pas encore à la police, bien que Marie soit mal vue par la population.
— C’est alors qu’un personnage, haut en couleur, Auguste Massip, qui possède, non loin de là, le château de Montpensier, voit sa demeure brûler. Des amis de Massip auraient entendu Marie lancer des imprécations contre le châtelain.
«Mon Dieu, qu’un malheur arrive aux Massip, avant le premier anniversaire de la mort de mon pauvre mari !»
Or, le sinistre s’est déclaré le 17 octobre 1948, peu avant le 25 octobre, date anniversaire de la mort de Léon. Auguste Massip se plaint aussitôt à la justice, accusant Marie de sorcellerie.
«Je suis certain, dit-il, que le jour de l’incendie, elle est bien restée à Loudun. C’est donc à distance qu’elle a allumé le feu ! Cette femme est une sorcière, il faut la châtier, avant qu’elle ne fasse d’autres malheurs !»
L’inspecteur Normand, adjoint du commissaire Nocquet, à la police judiciaire de Limoge, est chargé de l’enquête. Il ne croit pas trop à la sorcellerie et enquête dans la famille de Massip. Il découvre sans tarder que le sinistre est dû à une bougie que les enfants du fermier de Massip ont laissé tomber ! Massip va alors intenter un procès à l’Etat : en versant des allocation familiales aux pauvres, l’Etat encourage la venue au monde de mauvaises graines dont lui pâtit… Il perd, bien sûr, son procès ! Heureusement pour Marie qu’on ne soit pas au XVIIIe siècle, elle aurait été brûlée comme Urbain Grandier ! (à suivre…)
K. N
7 juillet 2009
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