Histoires vraies
Partir en fumée (4e partie et fin)
Résumé de la 3e partie n L’incendie qui a réduit le corps d’une femme forte en cendres, laisse perplexe les enquêteurs…
Mais la pendule s’est arrêtée net sur une heure trente.
— Le matelas a brûlé, mais uniquement sous le corps.
— Ce qui reste du corps. C’est-à-dire bien peu de chose, un crâne réduit comme celui d’un Jivaro, le pied droit et quelques vertèbres. Tout le reste est réduit en cendres.
Le capitaine des pompiers fait remarquer que les murs de la chambre sont encore chauds :
— Comme c’est étrange, les murs sont noirs de suie mais seulement à partir d’un mètre du sol. Pourtant, la chaleur a fendu en trois le grand miroir de l’armoire à glace. Qui est à quatre mètres du lit.
— Cependant, le brasier ne semble pas s’être étendu au-delà d’un mètre cinquante autour du lit…
— Quoi que les descentes de lit soient intactes.
— Pas tout à fait, regardez là : il y a une trace de brûlure d’un centimètre.
Rosette Lacroix affirme :
— Cette brûlure n’était pas là hier. Je surveillais Adélia de trop près et j’aurais saisi la moindre brûlure de cigarette comme prétexte pour lui interdire de fumer.
Après les pompiers et la police, ce sont les assurances qui reprennent l’enquête à zéro. Mais impossible de trouver la moindre explication rationnelle à cette mort. Tout ce qu’on peut affirmer, c’est qu’Adélia semble s’être consumée de l’intérieur, si soudainement qu’elle n’a pas pu réagir. On ne peut même pas affirmer qu’Adélia ait souffert. Adélia Romaneix semble simplement s’être mise à dégager une chaleur de deux mille degrés…
On évoque alors d’autres cas de combustion spontanée enregistrés et analysés dans différents pays, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre où les premiers cas recensés remontent à la première moitié du XIXe siècle. Certains ont aussi été constatés en Inde. Parfois, la victime a entièrement brûlé sans que ses vêtements aient été roussis. Une autre a brûlé sur la chaise de sa cuisine. Une autre s’est enflammée sous les yeux de sa sœur, épouvantée par le phénomène.
Peut-être un jour trouvera-t-on le commun dénominateur entre ces morts étranges. Peut-être découvrira-t-on une raison physique pour que des êtres, la plupart du temps des femmes d’un certain âge, s’enflamment spontanément et se carbonisent instantanément sous l’effet d’une chaleur insoutenable qui épargne pourtant les objets même inflammables qui se trouvent à proximité…
Jusqu’à présent, le mystère reste entier.
D’après Pierre Bellemare
7 juillet 2009
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