Partir en fumée (3e partie)
Résumé de la 2e partie n Dans son lit, Adélia est morte calcinée. le plus étrange, c’est que personne, dans le voisinage, n’a remarqué la fumée qui se dégageait de l’appartement.
Les pompiers arrivent alors et constatent bien sûr qu’il est trop tard pour faire quoi que ce soit pour la pauvre Adélia. Elle est morte, et morte carbonisée.
— Mais enfin, madame, qu’est-ce qu’il y avait comme chauffage dans cette chambre ?
Rosette Lacroix répond au capitaine des pompiers :
— Un chauffage normal. Tenez, regardez vous-même, un radiateur branché sur la chaudière à fuel de la maison. Il est intact. Pas la moindre trace de brûlure. A mon avis, cette pauvre Mme Romaneix a plutôt mis le feu à sa robe de chambre en fumant. C’était son vice…
— Impossible ! Il s’est passé quelque chose d’anormal. Quelle était la taille de la victime ?
— Oh ! c’était une femme encore assez forte. Elle devait mesurer dans les un mètre soixante-dix-huit et pesait bien quatre-vingts kilos.
— Eh bien, vous voyez ce qu’il en reste : cinq ou six kilos de cendres au maximum. Savez-vous quelle température est nécessaire pour réduire quelqu’un à si peu de chose ? Au moins deux mille degrés. Voyez-vous chez vous quelque chose qui puisse développer cette énergie ?
Rosette Lacroix ne voit pas. Pas plus que la police d’ailleurs, lorsqu’elle arrive sur les lieux. L’inspecteur Hardissan qui prend l’enquête en main reste perplexe :
— Pensez-vous que la victime ait pu avoir des ennemis ? Pensez-vous que quelqu’un ait pu s’introduire dans sa chambre pour la faire brûler vive ?
— Brûlée vive ? C’est impossible ! Mais elle aurait crié, appelé à l’aide. Comme on dit, elle était du genre «forte en gueule» et je doute qu’elle se soit laissé faire sans rien dire.
Le capitaine des pompiers fait remarquer que la défunte Adélia Romaneix, ou du moins ce qu’il en reste, est dans la position classique d’une personne qui se relaxe devant la télévision. Aucune trace de lutte, ni même d’émotion.
— Mais enfin, qu’est-ce qui a pu la consumer si complètement ? L’aurait-on arrosée d’essence ?
— Si on l’avait arrosée d’essence, vous n’auriez pas pu dormir sur vos deux oreilles jusqu’à ce matin. Toute la maison aurait flambé en quelques minutes. Regardez, la télévision est encore allumée, et la télécommande est intacte sur le lit (à suivre…)
D’après Pierre Bellemare
7 juillet 2009
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