L’astucieuse fille du paysan (2e partie)
Résumé de la 1re partie n Arrivant à décoder les énigmes du Sultan grâce à sa fille, un paysan devient vizir et son astucieuse fille épouse le sultan…
Mais voilà qu’un jour, le hasard voulut que la jeune femme qui passait par hasard devant la salle d’audience, entendit son illustre époux rendre un verdict injuste et erroné. En effet, un pauvre paysan était venu se plaindre d’un riche marchand qui ne voulait pas lui rendre son ânon égaré depuis quelque temps. Le marchand prétendait que c’était sa mule qui avait mis bas l’ânon. Or, chacun sait qu’une mule est un animal stérile.
Mais le Sultan ne voulant pas s’embarrasser plus longtemps de cette affaire, plaça l’ânesse et la mule à distance et donna un coup de bâton sur l’échine de l’ânon. Ce dernier trotta en direction de la mule à laquelle il était habitué.
Le Sultan déclara avec légèreté :
— L’ânon est allé vers la mule, il est donc au marchand.
La femme du Sultan, indignée par cette décision, courut dans sa chambre et fit signe par la fenêtre au paysan qui quittait le palais.
— Pssst ! Eh, homme de bien ! Approche, j’ai quelque chose à te dire.
Intrigué, le paysan s’avança et leva la tête vers la fenêtre. La jeune femme lui apprit qu’elle avait entendu prononcer le jugement du Sultan et qu’elle voulait l’aider à récupérer son ânon. Elle lui souffla alors tout ce qu’il devait faire. L’homme, le sourire aux lèvres, retourna auprès du Sultan et demanda la parole ; elle lui fut accordée :
— Seigneur, j’ai omis de te révéler un événement extraordinaire. Nous savons tous qu’une prédiction annonce que la fin du monde se produirait si jamais une mule venait à mettre bas. Qu’Allah nous protège ! Nous y sommes car hier j’ai été témoin d’un autre phénomène : tout mon champ de blé a été ravagé par un banc de poissons sorti de la rivière afin de se nourrir de mes épis. Ce sont des présages.
L’Algérie des contes et légendes Nora Aceval
7 juillet 2009
Nora Aceval