Pauline
Auteur(s) : Alexandre Dumas
Ce livre a ensuite servi de base à la pièce de théâtre Pauline écrite par Eugène Grangé et Xavier de Montépin, à laquelle aurait contribué Dumas, et qui fut portée à la scène en 1850.
L’action principale se situe entre septembre 1830 et septembre 1833, mais des événements précédant 1830 sont racontés et la conclusion se situe en décembre 1834.
En 1830, la jeune Pauline de Meulien rencontre, au cours d’une chasse, l’étrange Horace de Beuzeval, récemment revenu des Indes avec une réputation de sang froid incomparable. Elle se retrouve bientôt mariée avec lui, se questionnant uniquement sur quelques étranges habitudes de son mari et de ses deux amis.
Au bout de quelques mois, Horace annonce qu’il doit s’absenter afin d’aller chasser en Normandie en compagnie de ses amis. Pauline est inquiète : on ne parle dans les journaux que des bandits qui sévissent dans cette région. Après quelque temps, elle décide d’aller rejoindre son époux… qui n’apprécie guère la surprise et s’absente aussitôt pour deux jours. Elle vit alors des moments de terreur, ose emprunter un passage secret et découvre que son mari et ses compagnons sont les bandits recherchés… Elle assiste, horrifiée, au meurtre d’une jeune Anglaise. De peur qu’elle ne dénonce les coupables, son mari l’enferme dans le cachot d’une abbaye… lui offrant la liberté de mourir lentement d’inanition ou rapidement, tuée par le poison qu’il lui laisse…
Intervient alors Alfred de Nerval, ancien amoureux silencieux de Pauline. «Par hasard», il se trouve pris dans une tempête en mer et s’échoue tout près de cette abbaye… Alfred voit quelqu’un en sortir et décide aussitôt de revenir pour découvrir ce qui s’y cache. Entre-temps, il apprend le décès de Pauline et réalise, se glissant à son chevet, qu’il ne s’agit pas d’elle, mais d’une autre femme, inconnue.
À la nuit tombée, il se rend à l’abbaye où, par de sombres couloirs, il parvient à un cachot où il retrouve Pauline, presque morte… Il la sauve et s’enfuit avec elle en Angleterre, où il prend soin d’elle comme un frère. Ainsi passent quelques mois où Pauline tente de recouvrer sa santé. Un jour, Alfred reçoit une lettre de sa mère lui annonçant les fiançailles de sa sœur avec Horace. Aussitôt, il se rend à Paris et défie Horace qu’il tue en duel. Pauline, apprenant la nouvelle par les journaux, retombe dans ses souffrances. Le couple se rend en Suisse et en Italie, pour permettre à Pauline de se soigner. Hélas Pauline, dans un dernier soupir, jure à Alfred un amour éternel et décède.
Il s’agit d’un très bon petit roman, comme toujours, l’intrigue et le suspense sont bien présents; la curiosité est excitée dès le début par une entrée en matière qui nous place en situation de complicité avec l’auteur. En effet, tout ce récit tient au fait que Dumas, pendant un voyage, rencontre sur son chemin son ami Alfred de Nerval accompagné d’une dame qui se dissimule et qui semble pourtant familière à l’auteur… Qui est donc cette femme visiblement souffrante qu’il croise à trois reprises et qui souhaite ne pas être vue de lui?
La réponse nous est donnée tranquillement, lorsque Dumas retrouve Nerval qui lui raconte son histoire. Tout le roman est donc écrit sur le mode de la narration : c’est Dumas qui raconte, puis son ami Nerval et enfin Pauline, qui insère à un moment le récit de sa malheureuse vie conjugale. Il y a très peu de dialogue, ce qui peut rendre la lecture difficile, particulièrement à un jeune public qui se rebute souvent devant les longs paragraphes. Par contre, pour les fanatiques de Dumas, il s’agit là d’un détail qui n’altère en rien le plaisir de la lecture.
Typique de cette époque où naquit le romantisme, le roman Pauline puise également dans la vague gothique populaire, au début du XIXe siècle, en Angleterre et en Allemagne. On y trouve toutes les caractéristiques du héros romantique, mélancolique, aux grandes déclarations amoureuses, prompt à défendre son honneur et à se dévouer corps et âme pour sa douce amie… en même temps qu’on y vit les grands frissons provoqués par les souterrains, les bruits dans la nuit, les cadavres disparus, les secrets… tout ce qui sera exploité davantage encore, quelques années plus tard, dans Le Comte de Monte-Cristo.
Bref, en terminant la lecture, on se considère heureux d’avoir été choisi comme confident de cette belle histoire…
par : SidOlive
4 juillet 2009
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