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le livre de ma mère

3 juillet 2009

Non classé

le livre de ma mère

Auteur(s) : albert cohen

Publié le : juillet 12, 2005

En 1943 alors qu‘il se trouve à Londres Albert Cohen apprend la mort, à Marseille, de sa mère..
.Dans cette France occupée, il ne peut se rendre auprès d’elle et entame alors, dans la douleur de cette perte, l’écriture d’un texte de deuil

Un « chant de mort », qu’il reprendra et qui paraîtra dans sa forme finale 10 ans plus tard, sous le titre « le livre de ma mère ».
Pour Louise Cohen…un chant posthume, rempli de toutes ces paroles, de ces non dit, toutes ces choses qui paraissent futiles et dérisoires..
. Un cri du cœur, au détour de chaque ligne, la figure de la mère, même si elle n’
est pas nommée, même si elle est absente de ces lignes…elle est irremplaçable.
Une histoire d’
amour , celle que l’on n choisit pas, qui s’impose de lui-même… « Amour de ma mère à nul autre pareil.
Un ouvrage autobiographique, à une seule voix. « je me revois… je me rappelle. »…Où il raconte sa mère, leur vie, leurs attentions mutuelles, leurs silences …ce qu’il lui reste d’elle… Des tentatives de faire revivre, pour tenter de masquer son désespoir, l’espace d’un rêve, d’un instant cette mère peut être pas assez aimée de son vivant. De ses origines juives, aucuns excès « folkloriques » ne transparaît, juste quelques évocations, en filigrane, pour tenter d’expliquer peut être cet amour possessif, un peu extrême, un peu « magique »…Qui fait s’ouvrir les portes sans y avoir frappé… « mais soudain l’animation de vivre revint, car elle venait d’entendre au bas de l’escalier, les pas émouvants des deux aimés…. Sainte sentinelle perdue à jamais… »… Au travers de la description de ces jours banals, l’arrivée de ces immigrants à Marseille, cet enfant tout juste agé de 5 ans.. Les problèmes rencontrés, étrangers confrontés à une société à laquelle ils n’appartiennent pas, une intégration difficile, une mère qui reste volontairement confinée dans son appartement, en attendant chaque jour, le retour de ses deux hommes, sans jamais espérer un autre bonheur…Une patience si grande, si totale, que rien ne la décourage, ni les lettres d’un
fils qui n’arrivent jamais, ni les retards sous divers prétextes. Elle est là et sera toujours là…disponible, sans hésitations…sans se poser nulles questions…« Amour de ma mère à nul autre pareil… »
Des souvenirs, qui forment la trame de ce qui n’est peut être pas vraiment un roman, un hommage plutôt à une femme comme tant d’autres, indissociable au sein d’une foule, mais unique pour ceux qu’elle aura aimé… « une guetteuse d’amour »…Un amour sur lequel on ne se pose de questions, tant qu’il existe…Tour à tour, les émotions affleurent, qu’elles soient emplies de tendresse, dans les souvenirs de ces gestes aimants, ou bien l’expression de regrets
parfois, face à cette indifférence, cette gêne parfois un peu marquée face à une image maternelle qui ne correspond pas toujours à celles d’Épinal. Une mère un peu naïve, un peu envahissante, dont il a parfois un peu « honte », en la comparant à d’autres femmes.
.. Un amour qui semblait tellement naturel et non obligé, en regard d’un amour filial, un peu à l’image de celui que peuvent avoir les enfants, parfois tyrannique, parfois généreux à l’excès
…Au fil des pages, la douloureuse confession, l’aveu impuissant d’un fils, qui par stupidité ou orgueil, n’a pas toujours eu le comportement propre à exprimer son amour face à cet amour parfois gênant
. Les réminiscences de ces jours de joies fragiles et inconscients, de ces petites manies touchantes, de ces actes naturels parfois étouffants et , emplis d’un amour sans concessions, qui pardonne à toutes les fautes.
La fierté aussi , d’avoir eu l’occasion par quelques cadeaux dérisoires, de faire un peu plaisir, fils aimé, fils aimant.
Faire ressurgir sa mère, c’est aussi peut être un désir implicite de la « réhabiliter » à ses yeux.
.Les regrets coupables d’un adulte qui a eu sans doute l’impression de délaisser cette femme ‘idéale’ au profiestera toujours l’enfant qu’il fut…
Un retour à l’enfance.
impossible de ne pas s’interroger parfois au fil de ces pages, de ne pas évoquer certaines images,.
.la résurgence d’ images parfois symboliques, décrites à la faveur de courts paragraphes, une écriture qui semble parfois fragmentée, le manque et l’image de la mort, de sa peur, se traduisent par une douleur qui semble n’avoir aucune consolation…l’innocence de la mémoire de l’enfance, de l’adolescence, jusqu’à l’âge dit adulte, qui semblent dictées avant tout par l’affectif, et non pas pour quelques raisons ‘littéraires ‘, où il semble n’y avoir guère de soucis de linéarité, de cohésion forcement voulues dans ces pages.Un écrit d’amour avant tout…Où l’afflux des images, la vision soudaine d’un objet, une odeur font aussi ressurgir un passé que l’on pense bien souvent enterré….. au fil les pages, de petites touches de son passé qui lui reviennent, chacun des cinq sens est alors porteur d’émotions, de ressentis…que cela soit le parfum d’une pile de linge, le bruit d’un trousseau de clefs, un inventaire de « petits riens »…de beaucoup finalement.. ..Derrière chacune de ‘ retrouvailles’, se dessine le portrait de l’enfant qu’il a été un jour…Pas de sentimentalisme excessif, pas d’idéalisation, pas de compliments excessifs…Juste la souffrance de cette perte, la douleur de devoir aussi continuer à vivre…alors qu’elle n’est plus…lui reste là…dans « un péché de vie »

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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