Mariages à l’algérienne (34e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 33e partie n Fettouma n’arrivant pas à donner un enfant à son mari, sa belle-mère veut que son fils se remarie.
Fettouma l’a senti depuis quelques jours : sa belle-mère veut lui parler… Elle hésite, mais ce qu’elle veut lui dire doit être d’une grande importance. Peut-être est-ce encore en rapport avec sa stérilité… Peut-être va-t-elle lui demander de reprendre les séances auprès du taleb…
Un matin, elle attend que Arezki parte au travail.
— Viens, dit-elle à Fettouma, j’ai besoin de te parler !
Elle l’emmène dans sa chambre.
— Comme ça, dit-elle, personne ne nous entendra ! Surtout tes belles-sœurs…
La jeune femme est inquiète.
— Qu’y a-t-il ?
— J’en ai parlé avec Arezki et ton beau-père…
La jeune femme, craignant qu’on lui cherche querelle, tente de se défendre.
— Je n’ai rien fait !
— Je sais que tu n’as rien fait… C’est d’ailleurs quelque chose qui te dépasse et qui nous dépasse…
— Je ne comprends pas !
Dahbia soupire.
— C’est à propos de ta stérilité…
La jeune femme baisse les yeux.
— Ce n’est pas ma faute… Le médecin dit que je n’ai rien…
— Les médecins ne savent pas soigner ce mal…
— Alors que faire ?
Elle lève un regard désespéré vers sa belle-mère.
— Alors, à qui se confier ? Retourner chez le taleb ?
Dahbia secoue la tête.
— Ces talebs ne cherchent que l’argent…
— Alors que faire ?
Dahbia hésite.
— Tu sais bien ce que l’on fait dans ce genre de situation…
La jeune femme s’effraye.
— Vous me répudiez ?
— Non, non, nous tenons tous à toi, à commencer par ton mari !
Elle regarde sa belle-mère.
— Si vous ne me répudiez pas, qu’avez-vous l’intention de faire ?
— Je pense prendre une seconde épouse pour mon fils !
Fettouma est comme abasourdie.
— Tu penses…
— Oui, cela se fait… Quand une épouse est stérile, on en prend une seconde qui donne alors au mari les enfants que la première ne lui a pas donnés. Un homme ne peut mourir sans laisser de postérité derrière lui ! (à suivre…)
K. N.
1 juillet 2009
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