2.Massacre à l’université (2e partie)

Massacre à l’université (2e partie)
Par K. Noubi

Résumé de la 1re partie n Immigrant sud-coréen aux Etats-Unis, Cho Seun-hui, fréquente le département de langue et littérature anglaises de la Virginia Tech.

Le professeur d’anglais, Lucinda Roy, fait entrer les étudiants. Le cours sera aujourd’hui consacré à un atelier d’écriture et l’enseignant a donné du travail à ses élèves.
Elle s’approche de Cho.
— Alors, Cho, et cette pièce de théâtre que j’ai demandée ?
Sans lever les yeux, le jeune homme répond.
— Je l’ai faite, madame…
— Tu vas nous en lire quelques extraits, mais avant, tu dois nous la résumer… Allez, prends tes papiers et va au bureau…
Cho hésiste mais finit par obéir. Il n’aime pas s’exposer à ses camarades, dont beaucoup le raillent, mais n’est-ce pas le moment de briller, de s’attirer l’admiration de tous.
— Dis-nous d’abord quel est le titre de ta pièce…
Il se tait un moment puis dit.
— Richard Mc Beef…
Des rires étouffés se font entendre.
— Pourquoi Mac Beef ?
— Parce que l’homme dont je veux faire le portrait… est un salaud !
— Voyons, Cho…
Des rires éclatent.
— C’est mon droit, dit Cho, d’appeler ma pièce comme je veux !
— Oui, bien sûr, mais dans ce cas, les noms des personnages doivent être pertinents… Tu aurais dû t’inspirer de Richard cœur de lion, par exemple !
— C’est le nom que j’ai donné et je le garde !
— Bon, maintenant résume ta pièce…
Cho baisse les yeux.
— Mais Mc Beef n’est pas le héros de la pièce…
— Et quel est ce héros ?
— C’est un garçon de 13 ans, John… Mc Beef est son beau-père et il l’accuse d’abus sexuels !
Il y a un petit brouhaha dans la salle.
— Silence, dit le professeur, nous écoutons votre camarade. Continuez…
— John menace de tuer son beau-père…
Il s’arrête un moment, puis lance.
— Mais ce n’est pas le beau-père qui meurt, mais le garçon… l’homme lui porte un coup mortel…
L’enseignante regarde l’étudiant.
— Et quelle est la moralité de cette histoire ?
— Les salauds ont toujours raison des
innocents !
— C’est plutôt pessimiste…
— C’est la vie qui est pessimiste…
— Donne-nous maintenant des extraits de ta pièce ! (à suivre…)

K. N