Mariages à l’algérienne (15e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 14e partie n Zoulikha est une marieuse, elle est sollicitée par toutes les femmes qui ont des filles. Elle est, cette fois-ci, sollicitée par une parente.
Les jours suivants, elle trouve un prétexte pour aller rendre visite à la grand-mère, Mériem. Il y a longtemps qu’elle ne l’a vue, mais comme elle est vieille, elle prétend qu’elle a appris qu’elle est malade.
— Je n’ai pu m’empêcher de venir te voir !
— C’est gentil, dit Mériem
— Et puis, je voulais prendre aussi des nouvelles des autres membres de la famille.
— Tout le monde va bien !
— Et ton mari ?
— Il a toutes les maladies de la vieillesse, mais grâce à Dieu, il se maintient… De toute façon, je ne pourrais pas m’occuper de lui !
Zoulikha saute aussitôt sur l’occasion.
— C’est vrai que tu es malade et seule !
— Hélas, peu de gens s’en rendent compte !
— Depuis que les filles de ta défunte belle-fille se sont mariées, tu es seule à la maison… Ton fils, s’est, bien sûr, remarié et vit avec son épouse !
— Il ne vient même pas voir ses enfants !
— Cela ne fait rien, tu t’en occupes merveilleusement bien !
— Mais maintenant, je suis fatiguée… Il me reste Rachid, mais Rachid est un homme… Il est presque tout le temps dehors !
— Il faut le marier !
— J’y pense…
Une fois encore, Zoulikha ne laisse pas échapper l’occasion.
— Tu sais qui j’ai rencontré, l’autre jour ? La cousine Fatma !
— Ah, je l’ai vue il y a quelques jours, elle me rend visite avec sa fille, Zohra…
— Cette fille… Une pure merveille de la nature !
— Elle paraît très serviable…
— Serviable seulement ? elle est belle, intelligente et, comme on dit, chaque doigt possède un métier !
— C’est ce que sa mère dit…
— Elle le dit et c’est la vérité ! Je suis allée chez elle, j’ai à peine exprimé l’envie de mhadjebs, qu’elle a pris une terrine, l’a remplie de semoule et s’est mise à pétrir… Au bout d’un instant, j’ai eu droit à de délicieux mhadjebs…
— C’est comme ça !
— Oui, et puis, on m’a retenue à déjeuner… Il y avait du couscous qu’elle avait préparé… Ah, mon Dieu, le doux fumet… La graine roulée avec délicatesse… Les légumes… La viande… Un vrai régal !
— Je t’envie… Voilà longtemps qu’on n’a mangé de couscous…
— Ah, oui, tu peux m’envier ! (à suivre…)
K. N
28 juin 2009
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