La bête du Gévaudan (19e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 18e partie n Antoine réussit à tuer une bête que l’on croit être la bête du Gévaudan, il reçoit une forte récompense et les félicitations du roi.
On n’entend plus parler de la bête pendant plusieurs semaines. Puis il y a eu des habitants – des Soissonnais et des Verdunois – attaqués ; il y a même eu des enfants dévorés.
«Ce sont des loups carnassiers !», disent les autorités qui entreprennent alors de les exterminer.
On empoisonne des cadavres de bêtes et on les abandonne dans les forêts, mais on ne retrouve qu’un seul loup empoisonné.
Des personnes affirment que la bête n’est pas morte et qu’elle va continuer à faire parler d’elle.
Les événements du printemps 1767 allaient leur donner raison. Le 2 mars, une fillette de 9 ans est tuée, en avril, six nouvelles victimes sont recensées, en mai, cinq…
C’est alors que Jean Chastel et son fils Pierre refont surface. Comme les gens sont effrayés par le retour de la bête, ils sont bien accueillis.
— Nous vous faisons confiance ! leur dit-on.
On oublie leurs erreurs et on les charge de nouveau de traquer la bête.
La dernière victime est une dame de 40 ans, qui emmenait paître ses vaches. Elle s’est brusquement rappelée qu’elle n’avait pas fait sa prière du matin. Des gens la voient, de loin, s’agenouiller. Mais pendant qu’elle était dans cette position, on voit un énorme loup surgir et la recouvrir. Le temps que les secours arrivent, la femme était morte !
Cependant l’Eglise veut prendre en charge le problème. Deux pèlerinages sont organisés au printemps et en été 1767, l’un à Notre-Dame-d’Estours et l’autre à Notre-Dame-de-Beaulieu. Il y avait une telle affluence que la messe a été célébrée en plein air !
Jean Chastel est du nombre des pèlerins et il fait même bénir son fusil et les trois balles avec lesquelles il pense tuer la bête.
Le 18 juin, un enfant a été dévoré. Le marquis d’Apcher, près du château de Besques, réunit quelques chasseurs, dont Jean Chastel, et se rendent dans la forêt sur la montagne de la Margeride.
La trace de l’animal est retrouvée. Vers 10h, Jean Chastel le débusque. Il se retrouve face à un grand loup qui le regarde fixement.
— Je vais enfin t’avoir sale bête, s’exclame l’homme.
Il tire. La bête s’écroule aussitôt, morte. Chastel avertit les autres chasseurs, leur apprenant qu’il venait enfin de tuer la bête.
Un rapport du notaire Marin décrit la bête comme un gigantesque loup, mais avec des caractères étranges.
«Tête monstrueuse, poil du cou très épais et d’un gris roussâtre, traversé de bandes noires, grandes marques blanches en forme de cœur sur le poitrail, pattes armées d’ongles plus longs que ceux des loups ordinaires, jambes fort grosses, surtout les antérieures». Des médecins s’intéressent à la dentition : deux crocs très longs séparent les incisives des canines. C’est avec ces crocs que la bête déchire ses proies et arrache les têtes. (à suivre…)
K. N.
27 juin 2009
Non classé