Mariages à l’algérienne (11e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 10e partie n Le cadenas, nécessaire au désenvoûtement de Amina, est introuvable. On ne sait pas où sa défunte grand-mère l’a placé.
Amina regarde tour à tour sa mère et ses tantes.
— Comment faire ?
La tante Fadhéla sourit.
— tu crois que c’est un drame ?
— bien sûr, dit Amina, grand-mère a insisté sur le fait de me délier !
— ta grand-mère est de l’ancienne école !
La tante Aïcha tente de la rassurer.
— Ecoute, moi, je n’ai pas lié mes filles !
— d’ailleurs, dit la troisième tante, Mériem, presque plus personne n’observe ce rite ! c’est maintenant démodé !
Mais Amina insiste.
— il faut retrouver le cadenas, sinon, il va m’arriver malheur !
— il ne t’arrivera rien !
Sa mère aussi tente de la rassurer.
— de toute façon, même ta grand-mère n’y croyait pas !
— elle te l’a dit ? demande Amina
— oui, dit Zahia, mentant pieusement.
Amina secoue la tête.
— eh bien, ce n’est pas ce qu’elle m’a dit à moi !
— elle a voulu t’impressionner, c’est tout !
— non, elle était sincère, elle croyait en tout ce qu’elle disait !
Ainsi, Amina était loin d’être rassurée. Et toutes les explications fournies ne lui servirent à rien.
Elle passe la nuit, crispée, se rappelant les propos de sa grand-mère. Le cadenas la protège de tous les hommes, elle ne sera déliée que le jour où on l’ouvrira. Elle pourra alors se livrer à son mari…
Le lendemain, elle se réveille avec un visage crispé.
— qu’est-ce qui se passe ? demande sa mère
— je me sens mal…
— tu as mal dormi ? C’est l’émotion…
— non, dit Amina, le cadenas !
— Quoi, s’écrie Zahia, encore ce maudit cadenas !
— je voudrais tant qu’on procède au rite du «déliement» !
Zahia est prête à se mettre en colère.
— tu ne vas pas nous empoisonner la vie avec ce cadenas !
Amina soupire.
— de toute façon, je n’ai pas le choix !
— voilà qui est bien dit ! Pense à ton mariage qui va être une grande fête. Pense à être la plus belle qui soit ! (à suivre…)
K. N.
27 juin 2009
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