- Mohamed Laïd El Khalifa
Un doyen de la littérature algérienne
Ses écrits bien élaborés sont enseignés, à ce jour dans l’école algérienne. C’est un auteur qui mettra, avec tant d’autres, les premiers jalons de la littérature du pays de Kateb Yacine.
Poète algérien né le 28 août 1904 à Aïn-Beïda. Mort en 1979. Mohamed Laïd El Khalifa est issu d’une famille d’origine rurale, religieuse et conservatrice. Descendant de la tribu des Ouled Séoud. Ses ancêtres s’étaient fixés dans la région d’Oued-Souf, dans un petit village appelé Kouinine. Il fait ses études primaires à l’école coranique d’Ain-Beïda. Sa famille quitte, cette belle région d’Algérie, pour Biskra en 1918 où il eut des professeurs de renom tels qu’El-Okbi, Ben Mokhtar El-Illaoui et Mekki El Djouneïdi. Il fait aussi des études à la Zitouna (interrompues après deux années) pour des raisons familiales et continue à se cultiver par lui-même. Son premier poème écrit à 20 ans saluait la naissance d’un journal tunisien Al-Achr. Celui-ci l’imprima fièrement sur sa première page. A son retour en Algérie et parallèlement à sa fonction d’enseignant dans la médersa 3e de Biskra – le seul débouché pour les arabophones – il écrit dans les journaux réformistes tels que Sada Sahra, E1 Muntaqid, Achihab et Al-Islah. Il devient, par la suite, directeur de la médersa de la Jeunesse musulmane d’Alger pendant dix ans. Puis participe à la création de l’Association des ulémas algériens et, au début de la Seconde guerre mondiale, il quitte Alger pour Biskra, Batna, ensuite Aïn M’lila où il est directeur de la médersa, jusqu’au déclenchement de la guerre de libération. La médersa fermée, Mohamed Laïd fut arrêté, emprisonné puis expulsé à Biskra où il resta sous surveillance jusqu’à l’Indépendance. En hommage à cet homme de lettres qui a voué sa vie à son peuple et à sa patrie en leur consacrant des poésies éternelles, l’Union des écrivains algériens lui décerna, en 1966, le premier prix du meilleur poète d’expression arabe. Par la même occasion, le ministère de l’Education édita son oeuvre volumineuse en un Diwan ; grand recueil de poésies, paru en 1967 à la SNED (3° édition en 1992). Quelques années plus tard, les ministères de l’Enseignement Secondaire et Supérieur décidèrent d’introduire sa poésie aussi bien dans l’enseignement secondaire que dans l’enseignement universitaire. Une louable initiative. Ce grand militant dont l’oeuvre déborde de patriotisme sincère, d’une volonté infatigable et d’un mysticisme salvateur, meurt le 31 juillet 1979 à Biskra, des suites d’une grave maladie contractée les premières années de son emprisonnement. Homme pacifiste et pieux, il était le poète du peuple, de l’Islah de la réforme il était ennemi de l’ignorance et un grand passionné de la liberté. C’était un grand homme qui a tant donné à la terre qui l’a vu naître et grandir.
Y. C.
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13 juin 2009
1.POESIE