Le compte des syllabes
Sous peine de dire des vers faux, il faut respecter les règles suivantes :
L’élision
- Toute syllabe terminée par un E muet s’élide devant un mot commençant par une voyelle ou un H muet.
« Non, Madam(e) : il vous aim(e) et je n’en doute plus. » Racine, Andromaque
« Jamais mensong(e) heureux n’eut un effet si prompt » Racine, Athalie - En revanche le E muet qui est élidé dans la langue ordinaire doit être prononcé s’il est suivi d’une consonne. Cette pratique donne au vers limpidité, sonorité et équilibre avec la séquence consonne + voyelle + consonne.
« C’était l’heure tranquill(e) où les lions vont boir(e). » Hugo, La Légende des siècles - Le E muet ne compte jamais à la fin d’un vers.
« Et les siècles obscurs devant moi se découvr(ent). » Racine, Athalie - Le E muet ne compte pas à l’intérieur d’un mot s’il est précédé d’une voyelle.
Gai(e)té, dévou(e)ment, il pai(e)ra… - Il faut que ce E soit effectivement la dernière lettre du mot pour pouvoir être élidé. Ainsi dans le vers suivant de Toulet : « En Arles où sont les Aliscans […] », le E d’Arles ne peut être élidé et l’apparent octosyllabe devient faux.
13 juin 2009
1.POESIE