- Malika Mokeddem
Une écrivaine qui se ressource de son enfance
Le livre Mes hommes de Malika Mokeddem a été censuré avec deux autres titres, ceux des auteurs Yasmina Khadra dans L’attentat et Boualem Sensal, dans Haraga, qui ont été proposés par Sedia Edition, au ministère de la Culture avec 305 autres titres pour qu’ils soient également présents à « Alger, capitale de la culture arabe », de l’année 2007.
Peu bavarde elle était, mais son regard opiniâtre d’une sexagénaire, révoltée, renseignait l’insoumission d’une femme intellectuelle, et sa façon de vouloir être dans son Algérie, même si elle vit ailleurs.
Sa rencontre, hier avec la presse, à Alger, était alimentée de déception et de contrariété. L’écrivaine algérienne, Malika Mokeddem, s’est montrée très froissé et désolée quant à la politique culturelle actuelle, de son pays. L’auteur de L’interdite, invitée de Sedia Edition et d’Arts et Culture s’est retrouvée évoquant de nombreux points qui handicapent la mise en œuvre des rouages d’un domaine qui fait toute la civilisation d’un pays.
Encore une fois, “l’insoumise” se retrouve, dissertant de son vécu qui hante son âme jusqu’à l’heure actuelle. Elle parlera de son passé lointain qu’elle estime qu’il est son présent éternel. Elle continuera de rapporter son vécu, dans le moindre détail, nous a-t-elle dit, beaucoup plus dans son nouvel ouvrage autobiographique Mes hommes qu’elle vient de rééditer en Algérie chez Sedia Edition.
« J’étais très déçue, quand j’étais venue en Algérie et qu’on m’annonce que mon nouveau texte, « Mes hommes », a été censuré, par le ministère de la Culture, pour sa traduction en langue arabe. Celui-ci, était prévu qu’il soit présent, dans le cadre d’Alger, capitale de la culture arabe, de l’année 2007. Pour quelle raison la traduction a été interdite est une question dont on ignore la réponse jusqu’à l’heure. تtre censurée dans son propre pays est l’une des exécrables et insultantes des choses qui puissent arriver », dira t-elle.
Le livre, Mes hommes de Malika Mokeddem a été effectivement censuré avec deux autres titres, ceux des auteurs, Yasmina Khadra dans L’attentat et Boualem Sensal, dans Haraga, qui ont été proposés par Sedia Edition, au ministre de la Culture avec 305 autres titres pour qu’ils soient également présents à « Alger, capitale de la culture Arabe », de l’année 2007.
L’étonnement de Malika Mokeddem s’est manifesté beaucoup plus, nous dira t-elle, quant à ces agissements inexplicables d’un Etat qui est censé être démocrate. Elle informe que ce titre qui a subi une censure a été traduit en langue arabe et a été réédité au Maroc.
« J’ai toujours appris a combattre les esprits médiocres et je continue à le faire. Je me sens malheureuse quand je vois que je suis traduite et rééditée dans une société conservatrice et un Etat monarchique et d’être par ailleurs censurée dans mon propre pays. J’ai décidé par la suite d’exister en cette langue, en Algérie pour que tous les algériens puissent me lire. Je suis parvenue à l’idée avec Sedia Edition pour que les droits d’auteurs de ce livre soient achetés du Maroc afin qu’il soit présent, également, en langue arabe, en Algérie », annonce t-elle.
Malika Mokeddem écrit dans “Mes hommes” ce qu’elle n’a pas pu écrire il y a 40 ans. Ses aventures, ses expériences professionnelles et privées avec des hommes. Des hommes qui ont marqué sa vie. Beaucoup plus, ceux qui ont marqué son enfance et son adolescence. Ce qui est dit dans ce livre n’est certainement pas dit dans les autres ouvrages. Mokeddem s’est débarrassée ici de toutes les chaînes qui entouraient et emprisonnaient ses idées. Elle rapporte les faits tels qu’elle les a vécus, même si pour certains, elle devait peut-être s’autocensurer.
Malika Mokeddem est née à Kenadsa. Elle fait des études de médecine à Oran, puis à Paris.
Elle s’installe en 1979 à Montpellier et arrête l’exercice de sa profession en 1985 pour se consacrer à la littérature.
Elle reçoit de nombreux titres honorables sur l’échelle –internationale. Mokeddem écrit, en 1992, Le siècle des sauterelles, en 1993, » L’interdite, en 1995 Des rêves et des assassins, en 1997, Les hommes qui marchent, Les nuits de la lézarde, en 1998, N’zid, en 2001, La transe des insoumis” en 2003 et finalement, Mes hommes, en 2005.
Fazila Boulahbal
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12 juin 2009
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