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L’auteur du célèbre “Le Prophète”

12 juin 2009

Religion

  • Ecrivains célèbres
    Gibran Khalil Gibran : l’auteur du célèbre “Le Prophète”

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Le plus occidentalisé des écrivains arabes, reste incontestablement le Libanais Gibran Khalil Gibran, un ambassadeur de la littérature arabe à travers le monde, en ayant vécu, la majeure partie de sa vie, entre Paris et les Etats-Unis. Gibran est de loin, l’auteur arabe le plus lu et le plus traduit dans le monde.

Parler de littérature universelle n’est pas envisageable en niant certains auteurs arabes, qui ont constitué un pan considérable et ont su graver leurs noms en lettres d’or dans ce registre.
Les auteurs arabe comme A

l Mutannabi, Abu Nuwwas, Nizar Qabbani et Naguib Mahfouz, qui est jusqu’à présent le seul et unique écrivain arabe et africain à avoir reçu le prix Nobel de Littérature, ne sont pas des moindres. Il y a aussi Taha Hussein qui a prouvé que la vue n’est pas forcément les yeux, et qu’un aveugle peut facilement être un grand écrivain. Cependant, le plus occidentalisé des écrivains arabes, reste incontestablement le Libanais Gibran Khalil Gibran, un ambassadeur de la littérature arabe à travers le monde, en ayant vécu, la majeure partie de sa vie, entre Paris et les Etats-Unis. Gibran est de loin, l’auteur arabe le plus lu et le plus traduit dans le monde.
Les limites géographiques n’ont jamais constitué pour l’auteur du célèbre Le Prophète, une entrave pouvant le confiner dans son Liban natal. A propos de cela, Gibran dit : «La Terre est ma patrie et l’humanité, ma famille.», Khalil Gibran est né à Bcharré, Liban en 1883, dans une famille chrétienne modeste. Tout jeune, il quitte son pays natal et suit sa mère à Boston aux Etats-Unis, en quête d’une vie meilleure.
Mais, l’enfant qu’il fut ne put résister à la nostalgie de son pays, et rentre aussitôt au Liban pour entamer ses études à l’école de la Sagesse de Beyrouth, où il étudie outre le français et l’arabe, l’enseignement moral et religieux. Le jeune Gibran se passionne pour le pinceau avant de l’être pour la plume. C’est ainsi qu’il décide de s’installer à Paris et d’étudier à l’Ecole des Beaux Arts, ce qui lui permet de rencontrer de nombreux artistes tels Rodin, Debussy, Maeterlinck ou Rostand. Mais le séjour parisien ne dure pas longtemps puisqu’il accourt vite à Boston au chevet de sa mère mourante, et décide dès lors d’exercer ses talents à New York. Il s’essaie également à la poésie et non sans reconnaissance du public. Son génie créatif lui vaut quelques oeuvres remarquables dont l’incontournable “Le Prophète”, en 1923. Cette œuvre monumentale a été écrite directement en anglais comme la plupart de ses autres écrits, et traduite ensuite dans plusieurs langues, dont l’arabe, sa langue maternelle. Il est utile par ailleurs, de rappeler, que Le Prophète a été également traduit en tamazight dans les année 90, par Farid Abbache, sous le titre “Nnbi”. Ce chef-d’œuvre littéraire est une véritable référence spirituelle, où le personnage principal, le Prophète répond sagement aux réponses de ses disciples qui ne veulent pas le quitter d’une semelle. Le Prophète par sa vision des choses et son intelligence a une réponse à tout, et ses disciples font de ses dires une religion. Il parle du mariage, l’enseignement, la connaissance de soi, le travail, les enfants, la raison et la passion, et la religion.
A titre d’exemple, il dit : “Vous êtes nés ensemble, et ensemble vous serez pour toujours. Vous serez ensemble quand les blanches ailes de la mort disperseront vos jours. Oui, vous serez ensemble même dans la silencieuse mémoire de Dieu. Mais laissez l’espace entrer au sein de votre union. Et que les vents du ciel dansent entre vous”. Intellectuel engagé, il préside une association à la fois littéraire et politique destinée à aider les pays du Moyen Orient à s’affranchir du joug ottoman. Devenant membre du “New Orient Society”, il a le privilège de rencontrer l’illustre Gandhi.
En 1901 il voyage en Grèce, Italie, Espagne, France, où il étudie la peinture. Il écrit alors “Les Esprits Rebelles”, un livre qui sera brûlé sur la Place  publique à Beyrouth et considéré comme hérétique par les autorités maronites.
A propos de la vérité, il dit : Ne dites pas: « J’ai trouvé la vérité », mais plutôt: « J’ai trouvé une vérité ». Ne dites pas: « J’ai trouvé le chemin de l’âme ». Dites plutôt: « J’ai rencontré l’âme marchant sur mon chemin ». Car l’âme marche sur tous les chemins. L’âme ne marche pas sur une ligne de crête, pas plus qu’elle ne croît tel un roseau. L’âme se déploie, comme un lotus aux pétales innombrables. Des citations de Khalil Gibran contenues dans “Le Prophète” notamment, ou dans d’autres livres, sont sans nul doute des trésors à connaître par cœur. Entre autres, «Plus profondément le chagrin creusera votre être, plus vous pourrez contenir de joie.» ; ou «Tous peuvent entendre mais seuls les êtres sensibles comprennent.», ou encore : “Le désaccord pourrait être le chemin le plus court entre deux opinions. Et la pierre la plus solide d’un édifice est la plus basse de la fondation.»
“Les Cendres du passé et le feu éternel”, est un recueil de sept nouvelles parues dans des journaux aux Etats-Unis et intitulées: ‘“’Esclavage”, “Société”, “Le Fossoyeur”, “Les Cendres du passé et le feu éternel”, “Jean le fou”, “La tempête”.
Ses autres ouvrages sont :
Le sable et l’écume en1926 ;
Lettres d’amour ; Les ailes brisées en 1912 ;
Larmes et sourires en 1914,
Chants de l’âme et du cœur ; et La procession en 1918.
D’autres œuvres ont été publiées à titre posthume, tels que :
Les Dieux de la Terre en 1931 ;
Les jardins du prophète, en 1933 ;
Les nouvelles frontières : Satan, et autres.
Hormis l’écriture, Khalil Gibran a également été fasciné par la peinture, comme il a été cité au début de l’article. Ses peintures n’ont rien à envier aux grands de cet art. On peut citer parmi ses tableaux :
La Souffrance silencieuse ;
Le Monde divin ; Aurores et Elevation de l’être.
Il meurt à New York en 1931; son corps sera ramené au Liban, dans sa ville natale, Bcharré.

Salem Amrane

http://www.depechedekabylie.com/popread.php?id=17142&ed=1131

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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Une réponse à “L’auteur du célèbre “Le Prophète””

  1. Artisans de l'ombre Dit :

    élu et le bien-aimé Almustafa, qui était l’aurore illuminant ses propres jours, avait attendu douze ans dans la cité d’Orphalese le retour de son navire, lequel devait le ramener en son île natale.

    Au cours de la douzième année, au septième jour de l’Ielool, le temps de la moisson, il gravit la colline et par-dessus les remparts, alors qu’il scrutait l’horizon, il aperçut son navire approcher avec la brume.

    Aussitôt les portes de son coeur s’ouvrirent avec force et sa joie se précipita pardelà les mers.

    Puis, fermant les yeux, il se recueillit dans les silences de son âme.

    Comment pourrais-je m’en aller avec calme et sans regret?

    Non, ce n’est point sans une profonde blessure au coeur que je devrai faire mes adieux à cette cité.

    J’ai passé entre ces murs de trop longues journées de douleur et de trop longues nuits de solitude.

    Lorsqu’arrive le moment de se libérer de la souffrance et de la solitude, comment le faire sans regret?

    J’ai laissé trop de mon âme au détour de chacune de ces rues comme mille images dispersées de ma mémoire et mon attente s’est communiquée; d’elle a essaimé cette multitude d’enfants nus qui errent de-ci de-là dans les collines et que je ne saurais quitter sans que m’en pèse la douleur.

    Ce n’est pas une couronne que je pourrais rejeter du jour au lendemain, c’est une peau qu’il me faut déchirer de mes propres mains.

    Ce n’est pas quelques souvenirs que je laisse derrière moi, mais un coeur que ta faim et la soif ont adouci.

    Cependant je ne peux différer mes adieux plus longtemps.

    La mer qui rappelle toute chose me réclame et je dois prendre le large.

    Car séjourner ici encore, malgré les heures brûlantes de la nuit, c’est transir et devenir de glace et s’enfermer dans un moule.

    Il y a tant de choses ici que j’emporterais volontiers avec moi.

    La voix ne peut emporter dans son envol la langue et les lèvres qui lui ont donné des ailes.

    C’est seule qu’elle doit s’élancer dans l’éther.

    Et ce sera seul et sans emporter son nid, que l’aigle prendra son envol à la face du soleil.

    Comme il redescendait la colline, il se retourna encore une fois vers la mer.

    C’est alors qu’il reconnut les marins sur la proue du bateau qui approchait du port.

    C’était les hommes de son pays.

    Vous qui tant de fois avez navigué dans mes rêves, vous êtes maintenant venus jusqu’à cette heure de ma métamorphose, qui sera de tous mes songes, le plus profond.

    Je suis prêt, et toutes voiles dehors, mon désir ardent n’attend que le vent.

    Et je me tiendrai parmi vous, debout comme un marin parmi les marins.

    Et je serai à toi, telle une goutte éperdue rejoignant l’océan sans entraves.

    Comme il marchait, il vit que des hommes et des femmes quittaient en grand nombre champs et vergers depuis les terres les plus lointaines, et se hâtaient aussi vers les portes de la cité.

    Et il les entendit évoquer son nom et se héler d’un champ à l’autre pour annoncer la venue du vaisseau.

    Lorsqu’il entra finalement dans la cité, tout le peuple vint à sa rencontre et tous l’imploraient de tout leur coeur comme d’une seule voix.

    Tu as été un déferlement de soleil dans notre crépuscule et ta jeunesse nous a comblés de rêves à rêver.

    Maintenant notre amour te réclame et veut se dévoiler devant toi.

    Elle l’interpella alors en lui disant: Prophète de Dieu, en quête d’apogée, longtemps tu as scruté l’horizon dans l’espoir d’y apercevoir ton vaisseau.

    Combien brûlant doit être ton désir de rejoindre la terre de tes souvenirs, où résident depuis toujours tes plus grands espoirs; et si grand que soit notre amour, il ne voudrait pas te retarder ni nos besoins te retenir.

    Dans ta profonde solitude tu as veillé au coeur de nos jours, et dans ta veille lumineuse tu nous entendais pleurer et rire dans notre sommeil.

    Enfin, vous endormir avec en votre coeur une prière pour l’être aimé et sur vos lèvres un chant de louanges.

    Et il répondit: lors un homme riche dit: Parle-nous du Don.

    Vous donnez peu lorsque vous donnez de vos biens.

    C’est lorsque vous donnez de vous-mêmes que vous donnez vraiment.

    Que sont vos biens sinon des choses que vous gardez jalousement dans la crainte d’en avoir besoin plus tard?

    De quel profit aura été la prudence du chien, enterrant si profondément ses os dans le sable alors qu’il suit les pèlerins vers la ville sainte, qu’il ne peut les retrouver?

    La peur de connaître le besoin n’est-elle pas le besoin lui-même?

    Et la crainte de la soif, alors même que votre puits est plein, n’est-elle pas justement la soif qui ne peut être apaisée?

    Il y a ceux qui donnent peu alors qu’ils sont dans l’abondance, et qui, lorsqu’ils donnent, le font pour gagner quelque crédit dans l’esprit d’autrui; et leurs motifs inavoués achèvent de rendre leurs dons douteux.

    Et il y a ceux qui ont peu, mais qui donnent tout.

    Ceux-là croient en la vie et dans la générosité de la vie, c’est pourquoi leur coffre n’est jamais vide.

    Ils donnent comme la toute-épice, là-bas, dans la vallée, répand son parfum à l’entour.

    Tout ce que vous possédez un jour sera donné; Donnez donc maintenant afin que votre heure de générosité soit et que ce ne soit celle de vos héritiers.

    Vous dites volontiers: « Je veux bien donner, mais seulement à ceux qui le méritent.

    Ce n’est pas ce que disent les arbres de vos vergers ni les troupeaux de vos pâturages.

    Au contraire, considérez ces dons comme des ailes avec lesquelles vous pourrez vous élever avec celui qui donne.

    Car si vous vous sentez par trop endettés, vous finirez par douter d’une générosité qui a la terre inépuisable pour mère, et Dieu pour père.

    Si seulement vous pouviez vivre du parfum de la terre et, comme la plante, vous contenter de lumière.

    Lorsque vous tuez une bête, dites-lui dans votre coeur:  » Par cette même loi inexorable qui t’abat, je serai moi aussi abattu et consommé.

    Quand l’hiver venu vous boirez de ce vin, ayez une chanson au coeur pour chaque coupe que vous en aurez tiré.

    Et qu’il y ait dans votre chanson une pensée pour les jours d’automne, pour la vigne et pour le pressoir.

    Vous avez toujours entendu dire que le travail était une malédiction et le labeur une misère.

    Mais je vous dis maintenant: lorsque vous travaillez, vous accomplissez en partie le plus vieux rêve de la terre dont vous êtes devenus les dépositaires aussitôt que ce rêve advint.

    Mais si, dans un moment de désarroi, vous voyez dans votre naissance une affliction et dans la nécessité d’assurer votre subsistance, une malédiction dont vous portez la marque sur le front, alors je vous dirais: seule la sueur de votre front saura en effacer la marque infamante.

    Vous avez également entendu dire que la vie n’est que ténèbres et dans votre lassitude, vous ne pouvez que répéter ce que disent les éreintés.

    Lorsque vous travaillez avec amour, vous resserrez vos liens envers vous mêmes, envers les autres et envers Dieu.

    La tristesse devient une joie lorsqu’on la connaît mieux.

    Plus profonde est la blessure laissée par les chagrins, d’autant elle pourra contenir la joie.

    Quand vous éprouvez la joie, sondez votre coeur; il vous apparaîtra que seul ce qui vous a procuré du chagrin peut maintenant vous procurer de la joie.

    Et quand vous êtes plongés dans le chagrin, sondez à nouveau votre coeur et vous verrez qu’en vérité vous regrettez ce qui faisait votre bonheur.

    Certains d’entre vous disent volontiers:  » La joie est sans limite et plus grande que la tristesse.

    Bâtissez d’abord en imagination un berceau de verdure au coeur de la forêt avant de vous ériger une maison dans l’enceinte de la ville.

    Par le rêve, ne lui arrive-t-il pas de quitter la ville pour se perdre dans les broussailles et se hisser au sommet des collines?

    Il faudra attendre quelque temps avant que les murs de la ville cessent de séparer vos champs de la chaleur de vos foyers.

    Vous n’accepterez pas de vous laisser rogner les ailes pour en franchir la porte, ni de courber la tête de crainte de ne heurter le plafond, ni de retenir votre souffle de peur que les murs ne se rendent et ne s’écroulent.

    Et il répondit: e tisserand dit: Parle-nous des Vêtements.

    Vos vêtements ne font que tenir votre beauté à l’abri des regards, mais ils ne cachent pas ce qui est disgracieux.

    En cherchant par vos vêtements à ménager autour de vous un espace d’intimité, vous risquez de vous enfermer dans un carcan et de vous enchaîner.

    Puissiez-vous vous dépouiller davantage pour aller au-devant du soleil et du vent.

    Car le souffle de la vie est dans les rayons du soleil et la main de la vie est dans le vent.

    Certains d’entre vous disent:  » C’est le vent du Nord qui a tissé les vêtements que nous portons.

    Et son ouvrage fini, il éclata de rire au fond des forêts.

    N’oubliez pas qu’il n’est de meilleur bouclier contre les yeux concupiscents que la pudeur elle-même.

    Et lorsqu’il n’y aura plus de concupiscence, la pudeur n’apparaîtra-t-elle pas comme une entrave et une souillure de l’esprit?

    N’oubliez pas que la terre aime sentir vos pieds nus et que les vents font leur délice de jouer avec vos cheveux.

    t’un marchand dit: Parle-nous de l’Achat et de la Vente.

    C’est en faisant commerce des dons de la terre que vous trouverez l’abondance.

    Cependant, si ces échanges ne se font pas dans un esprit d’amour et de justice ils pourront entraîner la jalousie et l’indigence.

    Et si vous voyez arriver des chanteurs et des danseurs et des joueurs de flûte, achetez aussi ce qu’ils ont à vous offrir.

    Et, quand le moment vient de vous séparer sur la place du marché, Veillez à ce que nul ne reparte les mains vides.

    Car le maître esprit de la terre ne trouvera de repos et ne se laissera porter par les vents, tant que les besoins du dernier d’entre vous n’auront été satisfaits.

    C’est lorsque votre esprit se laisse errer au gré des vents et lorsque vous êtes seuls et laissés à vous-mêmes, que vous commettez des fautes envers les autres et par le fait même envers vous-mêmes.

    Et comme l’éther il ne soulève que ceux qui ont des ailes.

    Ceci dit, c’est de l’homme en vous que j’aimerais vous entretenir.

    Car c’est bien lui et non pas votre moi-divin ou encore le gnome égaré dans les brouillards, qui sera confronté au crime et son châtiment.

    Car à la face du soleil ils sont comme les fils noirs et les fils blancs dans un même tissu.

    Et lorsque le fil noir se rompt, le tisserand vérifie tout le tissu, et il examine aussi le métier.

    Qu’il mette aussi le coeur du mari sur le plateau de la balance et mesure son âme à la sienne.

    Et demandez à celui qui veut châtier l’offenseur d’examiner l’esprit de l’offensé.

    Comme des enfants construisent des châteaux de sable au bord de la mer pendant des heures pour ensuite les détruire avec de grands éclats de rire.

    Ils ne voient que leurs ombres, et ils ont fait de celles-ci leurs lois.

    Oui, dans les jardins du temple et sous les murs de la citadelle, j’ai vu le plus libre d’entre vous porter sa liberté comme un joug et des bracelets de fer.

    Et j’ai senti que mon coeur saignait, car vous ne serez vraiment libres que lorsque le désir d’être libre deviendra pour vous une entrave, et lorsque vous cesserez de parler de la liberté comme d’un but et d’une consécration.

    S’il vous apparaît que c’est en renversant le despote que vous serez libres, assurez vous d’abord de détruire le trône que vous lui avez érigé dans votre c~ur.

    Car comment un tyran peut-il imposer sa loi à des êtres libres et fiers s’il n’existe pas une tyrannie au coeur de leur liberté et une honte au coeur de leur fierté?

    Votre âme est souvent le théâtre de combats où la raison et le jugement s’opposent à vos passions et à vos appétits.

    Bien entendu, vous veillerez à ne pas considérer davantage un invité qu’un autre, car prodiguer plus d’honneurs à l’un d’eux, c’est à coup sûr perdre l’amour et la confiance des deux.

    Réfugiés dans les collines, à l’ombre fraîche des trembles, alors que monte en vous la paix et la sérénité des champs et des prairies qui s’étendent alentour, laissez votre coeur dire dans son silence: « La raison est la demeure de Dieu.

    Ses forêts, il vous appartient aussi d’assurer votre repos dans la raison et de tout entreprendre avec passion.

    ne femme parla, disant, qu’est-ce que la Douleur?

    Les souffrances sont les déchirures par lesquelles les germes de votre compréhension percent leur enveloppe.

    Et tout comme il faut inévitablement que le noyau du fruit se casse pour que le coeur puisse mûrir au soleil, ainsi devez-vous connaître la douleur.

    Vous saurez vous soumettre sans difficulté aux saisons du coeur, comme on règle sa vie sur le passage des saisons.

    Et vous resterez alertes et sereins aux hivers de votre tristesse.

    Vos souffrances sont en grande partie infligées par vous-mêmes.

    Elles sont ce remède amer par lequel le médecin qui est en vous soigne le malade en vous.

    Aussi accordez votre confiance à ce médecin, et buvez son remède en toute quiétude et sans vous plaindre: bien qu’elle vous paraisse brutale et sans ménagement, sa main est guidée par la main bienveillante de l’Invisible.

    Et si elle brûle vos lèvres, la coupe qu’il vous tend, n’en a pas moins été façonnée par le Potier lui-même, d’une argile détrempée de Ses larmes sacrées.

    t’un homme dit: Parle-nous de la Connaissance de soi.

    Vos coeurs contemplent en silence les secrets du jour et de la nuit.

    Mais vos oreilles languissent de s’emparer de cette connaissance du coeur.

    Vous voudriez cerner avec des mots ce que vous avez toujours pressenti par la pensée.

    Et sans doute voulez-vous aussi toucher du doigt le corps nu de vos songes.

    Il est aussi bien que ce soit ainsi.

    La source profonde de votre âme doit jaillir et ruisseler sourdement vers la mer.

    Les trésors de vos profondeurs abyssales étincelleront dès lors dans votre regard.

    Ce n’est pas avec la perche ou la sonde que vous connaîtrez la profondeur de votre savoir.

    Car votre être est une mer immense.

    Ne dites pas: « J’ai trouvé la vérité « , mais plutôt, « J’ai trouvé une vérité.

    Ne dites pas: « J’ai trouvé la voie unique de l’âme « , Dites plutôt: « Je me suis découvert à l’âme dans mon cheminement.

    Car l’âme chemine par tous les sentiers.

    L’âme n’avance pas sur les grand-routes bien tracées; elle ne pousse pas aveuglément comme le roseau.

    L’âme s’ouvre à sa propre déhiscence comme un lotus aux innombrables pétales.

    Nul homme ne peut vous révéler ce qui n’était déjà en éveil dans l’aube où vous parvenez par vous-mêmes à la connaissance.

    Le maître qui chemine dans l’ombre prestigieuse d’un temple, avec une suite de disciples, ne nous donne pas de sa sagesse, mais plutôt de sa foi et de son amour.

    L’astronome saura mieux vous parler des grands espaces, qu’il en aura une plus grande compréhension, mais il ne pourra vous donner cette compréhension.

    Le musicien peut faire pressentir par son chant les résonances profondes de l’univers, mais il ne peut vous donner l’oreille qui les entendra, ni la voix qui s’en fera l’écho.

    Car en amitié, les pensées, les désirs et les attentes sont donnés et partagés sans paroles, avec une joie discrète.

    Quand vous ne parvenez plus à vous recueillir dans la solitude de votre coeur, vous êtes tout entier sur vos lèvres, et les sons qui s’en échappent ne sont alors que passe-temps et dérobade.

    Et presque tout ce qui éclôt dans votre parole et dans la pensée est mort-vivant.

    Il y a ceux qui, parmi vous, se réfugient dans les bavardages par peur d’être laissés à eux-mêmes.

    Car dans le silence de leur solitude ils se retrouvent nus et préfèrent se dérober.

    Vous venez à la prière dans la détresse et le besoin.

    lors un homme, que l’on ne voyait dans la cité qu’une fois l’an, s’avança et dit: Parle-nous du Plaisir.

    Le plaisir est un chant de liberté.

    C’est l’éclosion de vos désirs, Mais n’est pas leur fruit.

    C’est l’oiseau en cage prenant son essor, Mais ce n’est pas le vaste ciel où il vole.

    Certes, le plaisir est un chant de liberté.

    Et s’il est une chose à laquelle j’aspire, c’est de vous voir le chanter de tout votre coeur; Pourtant je ne permettrais pas que vous perdiez votre souffle à le chanter.

    Vos jeunes gens, pour la plupart, recherchent la jouissance comme si c’était tout ce que l’on peut désirer, et ils sont jugés et réprimandés pour cela.

    La jouissance a sept soeurs, et la moindre d’entre elles dépasse la jouissance encore en beauté.

    Ceux-là devraient plutôt penser à leurs plaisirs de jadis avec gratitude, comme d’une bonne récolte après l’été.

    Toutefois, si cela peut leur donner bonne conscience d’entretenir le remords, laissez-leur ce réconfort.

    Et il y a, parmi vous, ceux qui ne sont plus assez jeunes pour se mettre en route et qui ne sont pas encore assez vieux pour en donner le témoignage, et qui, dans la peur d’entreprendre la quête ou de se la rappeler, renoncent à tous les plaisirs pour ne pas être accusés d’avoir négligé l’esprit ou de l’avoir offensé.

    Ils retirent néanmoins une satisfaction dans le fait même d’y renoncer.

    Et ils sont de ceux qui trouvent un trésor alors qu’ils creusaient fébrilement la terre de leurs mains.

    Le rossignol pourrait-il troubler le calme profond de la nuit, et les lucioles pourraient-elles briller au détriment des étoiles?

    Mais comment savoir ce qui ressurgira demain, de tout ce que nous nous sommes épargnés aujourd’hui?

    Car le corps lui-même sait trop bien ce qui lui échoir et quels sont ses besoins légitimes et ne se laissera pas illusionner.

    Et tout le plaisir qu’a la fleur de céder à l’abeille ce dont elle fera son miel.

    Et les passionnés disent:  » Il n’en est rien, la beauté est chose redoutable et puissante.

    Mais les gaillards disent:  » Nous entendons son cri dans les montagnes, et avec ses clameurs, un martellement de sabots, un bruissement d’ailes et un rugissement de lion.

    Et dans l’étau des chaleurs d’été les moissonneurs disent: « Nous l’avons vue virevolter avec les feuilles de l’automne, et nous avons aperçu quelques flocons de neige dans ses cheveux.

    Voilà ce que vous avez dit de la beauté, entre autres choses.

    Mais à chaque fois, vous n’avez pas parlé de la beauté et ne parliez que de vos désirs insatisfaits.

    Et la beauté n’est pas la satisfaction d’un besoin mais la recherche d’une extase.

    Gens d’Orphalese, la beauté c’est la vie lorsqu’elle se dévoile sous son jour le plus sacré.

    La Beauté est l’éternité lorsqu’elle se contemple en un miroir.

    Et vous êtes cette éternité et aussi ce miroir.

    Et il dit: t’un vieux prêtre dit: Parle-nous de la Religion.

    Et n’est-elle pas aussi dans ce qui n’est ni acte ni pensée, mais le sentiment d’un mystère et sa révélation toujours renouvelée dans l’âme, même pendant que de nos mains nous équarrissons la pierre et tissons sur le métier?

    Car qui peut séparer la foi en son coeur des actes de ses mains ou encore, ce qu’il croit de ce qui l’occupe?

    Le vent et le soleil ne feront pas d’accrocs dans sa peau.

    Et celui qui règle chacune de ses conduites en fonction d’une morale met le rossignol en cage.

    Les chants les plus libres ne s’élèvent pas entre les murs de prisons où derrière des barbelés.

    Quand vous aurez bu au fleuve du silence, alors vous chanterez vraiment.

    Et quand vous serez parvenus au sommet de la montagne, alors commencera enfin votre ascension.

    Que ce jour, ce lieu et l’esprit qui nous a parlé, soient à jamais consacrés dans notre coeur.

    Et il répondit: Est-ce bien moi qui ai parlé?

    Ne me fallait-il pas aussi entendre ce qui a été dit?

    Alors, comme il commençait à descendre les marches du temple, tout le peuple se mit à le suivre.

    Et ayant rejoint son vaisseau, il se tint sur le pont.

    Gens d’Orphalese, le vent me presse de vous quitter.

    Bien que je ne sois pas dans une aussi grande hâte que le vent » il me faut partir.

    Et le soleil pour nous ne se lève pas là où il nous avait laissé au soir.

    Car nous sommes en chemin même lorsque la terre sommeille.

    Nous sommes comme les graines d’une plante vivace et c’est lorsque notre coeur est le plus mûr et le plus rempli que nous sommes livrés entre les mains du vent et dispersés sur la terre.

    Mon séjour parmi vous fut bref et davantage le fut mon parler.

    Mais dès que ma voix ne résonnera plus à vos oreilles et que vous n’aurez plus le souvenir de mon amour, je reviendrai parmi vous.

    Et c’est par un coeur plus ouvert et par des lèvres plus dociles à l’esprit que je parlerai.

    Et la mort dût-elle m’enfouir et le vaste silence devenir mon linceul, je parviendrais jusqu’à vous pour me faire comprendre.

    Et ce n’est pas en vain que j’aurais sollicité votre écoute.

    Car, pour peu que ce que je vous ai dit jusqu’ici soit vérité, cette vérité se révélera d’une voix plus claire et dans des mots plus propres à vous rejoindre dans vos pensées.

    Je pars avec le vent, gens d’Orphalese, mais non pas pour me perdre dans le néant.

    Et si ce jour n’est celui de l’accomplissement de tous vos voeux et n’a pas donné la pleine mesure de mon amour, qu’il soit la promesse d’un jour à venir.

    Les voeux de l’homme peuvent changer, mais son amour ainsi que le désir de voir cet amour donner satisfaction à ses v~ux restent les mêmes.

    Aussi ayez l’assurance que je ressurgirai du grand silence.

    La brume se dissipe à J’aurore, laissant une rosée sur les terres, avant de s’élever et — devenue nuée — retomber en pluie.

    A l’étendue de mon silence se joignaient par mille ruisseaux les rires de vos enfants et par fleuves entiers, l’ardeur de vos jeunes gens.

    C’est le chant dans lequel tous vos chants ne sont que des frémissements étouffés.

    Et c’est en cet homme immense que vous trouverez votre immensité.

    Sa puissance vous attache à la terre, son parfum vous transporte dans les hauteurs et dans sa pérennité vous êtes immortels.

    Il me faudrait aussi vous dire que vous êtes chacun aussi forts que le maillon le plus fort.

    Et ce serait se faire une idée de la toute-puissance de l’océan à la légèreté de son écume, que de vous juger à partir de vos faits et gestes les plus menus.

    Il est un printemps qui se love en vous; il a un sourire sur ses lèvres ensommeillées et ne se laissera offenser par le doute.

    Une lignée d’hommes sages sont venus parmi vous pour vous donner la sagesse.

    Mais moi je suis venu pour que vous me donniez une part de cette sagesse que vous aviez déjà.

    Alors qu’il s’agit de la vie elle-même qui s’est mise en quête de la vie dans les corps transis par la peur de la mort.

    Voyez plutôt ces montagnes et ces plaines comme un berceau et un seuil sacré.

    Car lorsque je déployais à leur pleine envergure mes ailes sous le soleil, leur ombre sur la terre dessinait encore une tortue.

    Ayant dit cela, il se retourna vers le pilote du navire, qui se tenait déjà à la barre, et dont le regard se fixait tantôt sur les voiles gonflées par le vent et tantôt sur le grand large.

    Et si cela ne suffit pas, alors nous devrons nous retrouver et tendre tous ensemble nos mains vers Celui qui est la source de tous les dons.

    N’oubliez pas que je vous reviendrai.

    Avant longtemps, lors d’une brève accalmie de tous les vents, une autre femme me donnera naissance.

    Je vous fais mes adieux ainsi qu’aux jeunes années que j’ai passées avec vous.

    Il me semble que c’était à peine hier que nous avons fait cette rencontre dans un rêve.

    Vous avez alors élevé vos chants autour de ma solitude, et de vos aspirations j’ai façonné une tour dans le ciel.

    Mais aujourd’hui notre sommeil a été troublé et notre rêve s’achève, ce n’est plus l’aube.

    Le flux de la lumière est sur nous, notre conscience vaporeuse est devenue un jour éclatant et il est temps de nous séparer.

    Peut-être nous sera-t-il donné de nous rencontrer une fois de plus dans les franges crépusculaires de la mémoire.

    Alors nous parlerons de nouveau et ce chant que vous me ferez entendre sera plus profond.

    Et quand nos mains se joindront encore une fois dans le rêve de se réunir, ce sera de nouveau pour construire tous ensemble une tour dans le ciel.

    Comme il disait cela, il fit signe aux marins; et ayant aussitôt levé l’ancre et dégagé le navire de ses amarres, ils remontèrent vers l’Est.

    Alors un cri s’éleva comme d’un même coeur et s’élança dans le crépuscule pour aller résonner sur l’étendue de la mer, comme une trompe de brume.

    Seule Almitra restait silencieuse, qui cherchait à ne pas perdre de vue la forme évanescente du navire dans le lointain.

     » Avant longtemps, lors d’une brève accalmie de tous les vents, une autre femme me donnera naissance.

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