- La linguistique, une discipline ignorée
La linguistique étude scientifique du langage, est une discipline encore très peu développée dans notre pays. Son utilité dans divers domaines de la recherche et de l’enseignement n’est plus à démontrer. Elle permet d’approfondir et de développer la connaissance dans plusieurs domaines de la vie. Au niveau de l’enseignement par exemple, elle contribue grâce à des descriptions sérieuses et rigoureuses des langues à améliorer, à enrichir les manuels et méthodes scolaires et à les envisager sous un angle plus rationnel donc non passionnel. La linguistique est une discipline qu’on dit assez récente. On dit qu’elle est née en 1916, avec la publication du “Cours linguistique générale” de Ferdinand de Saussure. Cela ne veut aucunement dire qu’avant cette date il n’y ait pas eu de travaux et d’études sur le langage. (Georges Mounin) dans son “Histoire de la linguistique” montre qu’on s’est toujours intéressé aux problèmes de langage dans tous les pays et dans toutes les civilisations. Depuis les temps, les historiens, philosophes, grammairiens lui ont manifestée beaucoup d’intérêt. Jusqu’au en 1916, les études sur le langage étaient un moyen d’accès à d’autres disciplines d’ordre sociologique, philosophique, logique, etc. Avant Saussure, les langues n’étaient pas étudiées en soi pour elles-mêmes, mais elles contribuaient à une meilleure compréhension d’autres objets. Saussure introduit l’idée que les langues ont séduit par leur rigueur ayant enrichi les disciplines relevant des sciences humaines comme l’ethnologie, la sociologie, la littérature, la pathologie du langage, etc. C’est dans le domaine de l’enseignement des langues que la linguistique a été d’une grande utilité parce qu’elle a permis de remodeler les méthodes traditionnelles et d’élaborer des instruments pédagogiques plus efficaces et plus appropriés à notre monde moderne. La linguistique connaît actuellement une certaine crise, surtout dans notre pays où elle reste une discipline très peu développée. Ceci s’explique par le fait que d’importantes écoles linguistiques (Jacobson, Harris, Martinet, etc) se trouvent dans un désarroi total.
La question linguistique est plus aiguë chez-nous que dans d’autres pays c’est parce qu’il se tient tout un discours sur les langues, lequel se caractérise par un aspect anti-scientifique qui ne correspond pas à la réalité des pratiques linguistiques dans notre pays. Ce discours déforme cette réalité, et du même coup présente un certain nombre de dangers.
En Algérie, il existe, en effet, tout un discours qui pose un certain nombre de jugements sur les langues parlées. Ainsi, on dira que Tamazight est pauvre, qu’elle ne possède ni grammaire, ni écriture, donc ne mérite pas le statut de “langue” ; ce qui explique et justifie qu’elle ne puisse faire l’objet de recherches ou d’enseignement. D’un point de vue scientifique, c’est à dire strictement linguistique, ces jugements n’ont aucun sens. Toutes les langues possèdent forcément une grammaire, un ensemble de règles, de conventions, à partir du moment où elles servent d’instrument de communication. On peut toujours pour n’importe quelle langue établir une écriture quand le besoin s’en fait sentir.
Pour ce qui est de langue “pauvre”, il s’explique à un moment de son histoire, pour des raisons socio-historiques précises et ne peut jouer le rôle d’instrument de communication et d’expression. Si “Tamazight” a subi un “appauvrissement”, c’est parce que cette langue a été progressivement écartée du champ culturel, intellectuel, politique,… pendant la période coloniale pour ne citer que cette dernière. Elle a continué (Tamazight) à se confiner essentiellement au registre de la vie quotidienne et affective juste après l’indépendance. La recherche est d’une “pauvreté” affligeante pour un pays comme le nôtre, qui vit d’ailleurs une situation linguistique très riche et, qui prétend s’ouvrir aux recherches les plus modernes.
Cette “pauvreté” est liée au fait que les recherches en sciences humaines sont dans notre pays le parent pauvre de la recherche scientifique. On a souvent tendance à considérer que seule la recherche en sciences dites “exactes” mérite quelque attention.
Comme si l’éducation et la formation de l’Algérien pouvaient se passer d’une réflexion sur la réalité sociale avec tous ses aspects (culturel, sociologique, moral…). C’est une option qui peut avoir des incidences très graves sur le développement d’un pays.
Saïd Seddik Khodja
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21 août 2009 à 20 08 35 08358
C EST UNE REALITE CE QUI DIT L AUTEUR DE CET ARTICLE; JE NE SUIS PAS SPECIALISTE MAIS JE CONSTATE SUR LE TEERAIN CE QUI SE PASSE EN ALGERIE; CHAQUE LANGUE A SA SPECIFICITE PAR EXEMPLE TAMAZIGHT QUI EST APPELE A SE DEVELLOPER. MAIS QUI VA LE FAIRE SI CE N EST SES ENFANTS; MERCI BEAUCOUP POUR CET ARTICLE ENCORE UNE FOIS; DJAMEL DE TIZI OUZOU PROFESSUER AU LYCEE