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Kateb Yacine, le sens de la citoyenneté

12 juin 2009

Non classé

  • Nedjma, la douceur et l’acier.
    Kateb Yacine, le sens de la citoyenneté

Kateb Yacine, le sens de la citoyenneté 1277_26009

La recherche de Nedjma commença très tôt. L’esprit critique de l’auteur  bourgeonnait  sur toutes les branches des « vérités figées ». Qui est Nedjma ? Où est-elle? Derrière l’officiel apparent.

Kateb Yacine, « poète émeutier de profession et de confession » pour reprendre l’expression du poète Azedine Lateb, est l’écrivain à la plume et l’acte matures. Il naquit à Constantine en 1929, en lui était enfoui l’atavisme rebelle et contestataire, qui ne tarda pas à s’extérioriser. Il n’avait que quinze  ans lorsqu’il rejoint les rangs des manifestants de Sétif (1945)

qui protestaient contre l’injustice. Les geôles l’accueillirent quatre mois durant. Sa mère, le croyant fusillé, a perdu la raison. C’est dans cette atmosphère de douleur qui bercèrent son jeune âge, qu’il composa un poème en alexandrins semblable à celui d’Hugo « Demain dès l’aube… «   L’a-t-il pastiché, ou est-ce une violence portée au texte du grand maître de la littérature française ? La seconde position semble plus adéquate, après l’analyse scientifique et objective de ce texte, car Kateb, contrairement à Hugo ne se montre pas pathétique mais révolté. Il ne débouche pas vers une tombe mais plutôt vers un avenir illuminé… La recherche de Nedjma commença très tôt. L’esprit critique de l’auteur  bourgeonnait  sur toutes les branches des « vérités figées ». Qui est Nedjma ? Où est-elle? Derrière l’officiel apparent. Le roman intitulé de ce prénom féminin, édité au Seuil à Paris en 1956, est l’élaboration d’une carte de route. La longue route qui s’offre aux Algériens. Il est le premier à l’avoir prise, la plume à la main. Il y découvre Nedjma, l’amour subtil, l’occulte vérité. Elle est le fer, elle est le sang, et la fleure éclose arrosée de flammes. La patrie quidam. Kateb a toujours remis en question l’Algérie officielle, son nom même, et ses mensongers fondements.  Il disait :  » […] je me suis perdu en Kabylie. Pour retrouver mon chemin, je me suis adressé à un paysan sur la route. Je lui ai parlé en arabe. Il m’a répondu en tamazight. Impossible de se comprendre. Ce dialogue de sourds m’a donné à réfléchir. Je me suis demandé si le paysan kabyle aurait dû parler arabe, ou si, au contraire, j’aurais dû parler Tamazight …  » Qui d’entre les amoureux de L’Algérie d’aujourd’hui, quelle que soit sa langue, arrive à ce genre de réflexion ? Qui d’entre eux continuent la lutte pour l’amour de Nedjma, vestale omise ou ignorée ?
Kateb, lui, a compris le sens de la citoyenneté. Il a compris que Nedjma est plurielle. Elle est le peuple, et la tribu des ancêtres assujettie sous l’ombre de l’ordre impérial des chasseurs de lumières.
C’est la tâche des écrivains qui prend un sens dans cette ébullition sociale. L’écrivain devient prophète et son message doit passer dans la langue du peuple. Ainsi Kateb Yacine a opté pour l’arabe algérien. La langue française : la gueule du loup. Elle a mis dès son arrivé chez lui une distance avec sa culture maternelle, avec sa mère même qui, au lieu de déclamer traditionnellement des contes, lisait le journal francophone…
1962. L’Algérie est indépendante sans ses langues. L’arabe classique succède à l’arabe algérien, et Yacine écrit Mohamed prend ta valise  dans la langue maternelle du peuple. Acte de protestation ? Certainement, mais surtout, c’est un acte d’engagement et d’éveil intellectuel, qui ouvre les horizons de l’universalité, où toutes les langues ne devienne plus étrangères tant que l’on travaille et on maîtrise la sienne.
Mohamed revient et ouvre sa valise aux Algériens. Il en décharge des manuels scolaires où Kateb est absent, et un ciel où Nedjma scintille désespérément aux yeux aveugles du peuple. Mais comme disait Matoub : « on a beau chasser les étoiles, le ciel ne périra pas ».

Mohamed Mahiout

http://www.depechedekabylie.com/popread.php?id=26009&ed=1277

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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Une réponse à “Kateb Yacine, le sens de la citoyenneté”

  1. baddache lilya Dit :

    c est un article d un patriote qui a une tres belle plumes il merite d etre dans nos manuels scolaires pour peu qu il soit compris un jour vous serai parmi ces etoiles vivantes toutes mes salutations et encouragements distingue es

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