- Etude comparative entre Taha Hussein et Mouloud Mammeri au Koweït
Dans le cadre de la célébration du centenaire de la naissance de certains noms illustres de la littérature du monde arabe, une étude koueitienne, présentée par le docteur Hassan Fathallah, met, l’accent sur la comparaison des romans “La colline oubliée” de Mouloud Mammeri et “Les jours” de Taha Hussein.
Cette étude, rapportée par la revue “Al Arabi”, fait le rapprochement entre les littératures égyptienne et algérienne, Mouloud Mammeri, selon l’auteur de l’article, de par ses trois romans “La colline oubliée”, “Le sommeil du juste” et l’Opium et le bâton, a joué un rôle sans égal dans la lutte pour la libération nationale, et la défense des droits du peuple algérien. Le message de Mammeri, ajouta l’article est adressé à l’opinion publique internationale, pour revendiquer la justesse de la cause du peuple algérien. Cette cause, vantée et internationalisée par les plumes algériennes, selon cette étude, ne se limite pas à Mouloud Mammeri, mais cite également deux autres figures illustres de la littérature algérienne, en l’occurrence Malek Haddad et Mohamed Dib, lesquels sont des vitrines de la réalité algérienne, du temps de l’occupation française, d’après leurs œuvres. L’auteur de l’étude comparative, ajoute l’article, rappelle que le premier auteur et intellectuel du monde arabe a citer Mammeri et lui a reconnu une vision intellectuelle et une dimension universelle, fut Taha Hussein. Ces auteurs algériens d’expression française de la période coloniale, ont forgé un style propre à eux, distinct de celui des auteurs d’origine française.
L’amour, au temps de la guerre, est le thème commun des deux romans en question, à savoir “La colline oubliée” et “Les jours” de Taha Hussein. mais également l’amour impossible et interdit. L’étude qualifie la bien-aimée dans “La colline oubliée” de malheureuse, déçue, mais passive et calme, soumise, avec en prime l’espoir de retrouver l’amant pris dans la tourmente de la guerre, où le langage du feu et de l’acier ne laisse aucune place aux sentiments.
Plus loin, l’étude rappelle que Mammeri s’inspire d’un autre grand écrivain de sa génération, Mouloud Féraoun, pour qualifier un amour interdit, teinté de jalousie. L’auteur pousse la comparaison plus loin pour déclarer que le fils de Taourirt Mimoun, s’est inspiré de la description grecque, à l’instar de “Homeros”, qui décrit la beauté féminine; le choix des mots également n’est pas fortuit, mais constitue une force et une richesse dans l’écriture romanesque de “La colline oubliée”. L’auteur n’oublie aucun détail et souligne la fin dramatique du roman, précédée par un bonheur éphémère. Mokrane fut informé par sa bien-aimée qu’elle était enceinte de lui. Il n’eut pas le temps de savourer ce moment de bonheur, avant de rendre l’âme, sous la neige, sur le chemin de retour. Cette situation, selon l’étude, rappelle la fin de “l’Adieu aux armes” d’Ernest Hemingway.
Cette comparaison et cette étude démontrent la grandeur de Mammeri, en particulier, et de la littérature algérienne en général.
Salem Amrane.
La Dépêche de Kabylie
N° :1074 Date 2005-12-15
12 juin 2009
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