- Apulée
Un célèbre écrivain numide
On ne peut parler de littérature maghrébine sans évoquer Apulée qu’il soit à une époque où la littérature n’a pas encore connu le grand essor que va lui donner la Renaissance. Que son œuvre soit constituée, pour l’essentiel d’un seul livre, n’enlève en rien à l’importance de cet auteur dans l’évolution de la littérature maghrébine.
Certains vont jusqu’à le considérer comme le véritable père du roman. Ils voient “L’آne d’or”, comme étant le premier roman qu’a connu l’humanité. Mais là, n’est pas notre propos. Nous voudrions seulement montrer à nos lecteurs à travers cet article que la littérature berbère n’est pas née hier comme le prétendent certains auteurs mal intentionnés, que des intellectuels berbères ont existé à travers tous les temps, et pour certains écrit des choses sublimes quoique dans la langue des autres.
Les différentes colonisations ont étouffé dans l’œuf toute les tentatives des Berbères, à donner à leur langue écrite son socle solide.Mais il se trouve, malgré les aléas de l’histoire des auteurs berbères qui ont su rendre à leur peuple et à leur culture un très grand service en se mettant à l’écriture. Car comme l’a si bien dit un lauréat du Nobel : “Le meilleur moyen d’aider les autres, c’est d’écrire”.
Aujourd’hui, les Amazighs n’affichent-ils pas une certaine fierté en prononçant Saint Augustin, Apulée, Juba II ?
C’est vers 125 ap J.C. qu’Apulée vient au monde de parents berbères appartenant à l’aristocratie locale. C’est ainsi que contrairement aux enfants de son âge et de sa race, il sera éduqué à la romaine. Ses études qu’il a commencées dans sa ville natale Madaure (région de Constantine), le mèneront très loin. Après avoir étudié dans la célèbre université de Carthage, le voilà à Athènes (Grèce) où il s’initie au néoplatonisme et à beaucoup d’autres sciences de l’époque. Le voici en Egypte où il se frotte aux religions de Dionysos et d’Isis.
Le petit Berbère est complètement changé au contact de ces différentes civilisations et cultures. La mort de son père va mettre un terme à sa recherche du savoir et à ses pérégrinations. Il rentre dans son village natal, où il hérite d’une fortune qui va le transformer en personne très influente. Attiré par Carthage, il ira ensuite s’y installer pour exercer ses dons de conférencier. Son savoir encyclopédique lui permet de traiter tous les sujets. Il peut aussi bien parler de musique de philosophie que de magie. Lest grands savants et les autorités reconnaissent son mérite et lui élèvent même de son vivant une statue.
Apulée est vraiment une personne complexe et plurielle accumulant les professions. Il a été tour à tour, avocat, prêtre conférencier, faiseur de miracles… Polyglotte, il s’exprimait aussi bien en berbère, en latin qu’en grec. Son amour pour la magie fait dire à certains de ses contemporains qu’il ressemble à Jésus-Christ, le grand faiseur de miracles.
“Il se fit initier à tous les cultes, plus ou moins secrets, qui abondaient alors dans l’Orient méditerranéen, mystères d’Eleusis, de Mithra, d’Isis, culte des Cabires à Samolthrace et mille autres encore, d’une moindre célébrité. Il espérait y trouver le secret des choses”, dit de lui un connaisseur. C’est vrai, la magie occupe une très grande place dans la vie et l’œuvre d’Apulée. Sa belle-famille ne l’a-t-elle pas traîné devant les juges pour magie ?
Son œuvre majeure “L’âne d’or”, n’est-elle pas traversée de long en large de souffle magique ?
Mais la magie n’est pas toute la vie de cet auteur interdisiciplinaire. Il s’intéresse à la philosophie, à l’astronomie, à la médecine. Et son œuvre, celle qui nous est parvenue est éloquente et nous montre combien notre homme est un touche-à-tout.
“L’apologie”. “Les florides”, “La metamorphose ou L’آne d’or”, “Sur le Dieu Socrate”, “De Platon”… tels sont les ouvrages dudit auteur immense qui ne cesse de nous étonner des siècles durant. Il est tout simplement un miracle qu’un Berbère vivant sous domination étrangère soit parvenu à une telle stature. Si on connaît beaucoup de sa vie, sa mort par contre, reste mystérieuse. Personne ne sait ni le jour, ni l’heure ni l’année, ni la cause de sa mort.
Apulée est parti, en laissant à la postérité une œuvre riche et immense.
Boualem B.
N° :929 Date 2005-06-26
http://www.depechedekabylie.com/popread.php?id=5729&ed=929
25 juin 2010 à 17 05 39 06396
Jolie réflexion dans cet article !
Bonne continuation,
Redha