- Vient de paraître aux éditions Minuscules
“Entretiens avec Jean-Pierre Andrevon” de Hamza Zirem
Jean-Pierre Andrevon est né en 1937 près de Grenoble où il habite toujours. Il a avorté ses études secondaires et a été employé aux Ponts-et-chaussées durant quatre ans. Il a fait des études artistiques et a été professeur de dessin pendant six ans. Il a effectué son Service militaire en Algérie (arrivé en Kabylie quinze jours avant le cessez-le-feu).
Les éditions Minuscules situées à Béjaïa, viennent de publier un livre d’entretiens avec le grand écrivain français, Jean-Pierre Andrevon. L’auteur de Les hommes-machines s’exprime sur la condition humaine, sur la création artistique, sur la guerre d’Algérie et bien d’autres thèmes. L’écrivain Zirem interroge son ami Andrevon sur des questions très sensibles.
Hamza Zirem est professeur de langue française, auteur de trois livres : Le temps asséché (Clapas, 1997), Le gouvernail tombe à la mer (Clapas, 1999) et Essai sur Térence suivi de Dernières épîtres (Minuscules, 2005). Ses textes sont publiés dans diverses revues (Rencontres artistiques et Littéraires, Algérie Littérature/Action…).
Il échange une correspondance littéraire avec des écrivains de renommée internationale tel Michel Tournier et Jean-Pierre Andrevon.
Avec ce dernier, il est resté en contact depuis 1997. Hamza interroge son ami Jean-Pierre sur son œuvre, sur la guerre d’Algérie, sur l’écologie, sur les relations algéro-française…
Les propos de la conversation spontanée recueillis, dans ce livre, d’une grande originalité, inaugurent la collection “Auteurs choisis” des éditions Minuscules. Sur une question relative au passage d’Andrevon en Algérie, en tant qu’appelé dans l’armée française, l’humaniste répond : “Je n’oublie pas la torture généralisée (les coupables n’étaient pas le seul général Aussaresse ni quelques officiers paras, mais tout le monde, y compris des appelés, paysans ou ouvriers, gagnés par la gangrène), je n’oublie pas les femmes violées, les mechtas passées au napalm.
Mais, je n’oublie pas non plus que la première victime française du soulèvement de Novembre 54 fut un instituteur, ni les bombes aveugles dans les cafés d’Alger, ni les appelés interdire la guerre, comme l’a dit je crois Jacques Prévert ? Qu’en tout cas, c’est une belle saloperie qui n’épargne personne, tous pourris, tous bourreaux”.
L’ex-professeur de dessin n’admet mille atteinte à la liberté humaine, d’où qu’elle vienne. Cette attitude ne fait que confirmer son attachement inconditionnel à la dignité de l’homme. “Rien n’est pire, pour moi, que le nationalisme. Je suis un citoyen de la Terre. Et la Terre, contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas bien grand.
Surtout quand elle compte 6 milliards 500 millions d’habitants”. Sur le traité d’amitié entre l’Algérie et la France, qui tarde à voir le jour, l’auteur de Le Monde enfin ne mâche pas ses mots. “La notion même d’amitié (et qui plus est imposée, ou concrétisée par un traité !!) entre deux pays est pour moi incongrue, incompréhensible, risible, grotesque. Je suis ami avec Hamza Zirem, pas avec l’Algérie (ou la Kabylie) et je n’ai pas besoin de traité pour ça”.
En somme, cette nouvelle parution des éditions Minuscules est un livre qui regroupe des réflexions sur la condition humaine, des approches singulières de certaines questions de l’heure et des projections par rapport à l’écologie dont dépend le lendemain de la terre. Rappelons enfin que Jean-Pierre Andrevon est né en 1937 près de Grenoble où il habite toujours.
Il a avorté ses études secondaires et a été employé aux Ponts-et-chaussées durant quatre ans. Il a fait des études artistiques et a été professeur de dessin pendant six ans. Il a effectué son Service militaire en Algérie (arrivé en Kabylie quinze jours avant le cessez-le-feu). Andrevon est un touche à tout : il alterne la peinture, la BD, l’illustration, la chanson, le court métrage, la critique cinématographique et l’écriture qui mobilise l’essentiel de ses efforts. C’est l’auteur français le plus publié. Au total, sa bibliographie compte 137 ouvrages dans les genres divers (science-fiction, fantastique, policier, livre de jeunesse…).
La plupart de ses livres ont une connotation écologique et sont traduits dans plusieurs langues. Andrevon a été récompensé par de nombreux prix, entre autres : Prix de la science-fiction (1989), Prix du roman d’aventures (2001), Prix Viasterton du meilleur roman francophone (2002) et le prix Julia Verlanger (2006) pour Le monde enfin, qu’il considère comme son œuvre maîtresse. Ses thèmes de prédilection sont : la guerre, le racisme, le nucléaire, les problèmes liés à l’environnement… Ses livres sont une réflexion sur l’humanité. Ces dernières années, Jean-Pierre Andrevon s’est attelé à l’écriture d’un dictionnaire encyclopédique de 111 ans de films fantastiques et de science-fiction (1896-2007).
Boualem B.
http://www.depechedekabylie.com/popread.php?id=44496&ed=1592
12 juin 2009
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