Quand les hommes pleurent…
Le matin du 09 Aout, 2008
Relevé des textes écrits et dits par Mahmoud Darwich
– 01030310 (VOIX DU POÈTE) –
Ils ne m’ont pas reconnu dans les ombres
qui absorbent ma déchirure sur le passeport.
ils ne m’ont pas reconnu dans les ombres
qui absorbent ma déchirure sur le passeport
ils exposaient ma déchirure aux touristes
collectionneurs de cartes postales
ils ne m’ont pas reconnu
ne laisse donc pas
ma paume sans soleil
car les arbres
me connaissent
toutes les chansons de la pluie me connaissent
ne me laisse pas aussi pâle que la Lune.
– 01314711 (VOIX DU POÈTE) –
Enfante-moi… enfante-moi (Lidinni),
pour que je sache en quelle terre je mourrai (Amoutou)
et en quelle terre je ressusciterai (Aeia).
(Salamoun) Paix sur toi qui prépare le feu
du matin (Sabahi), paix sur toi, paix sur toi
(Anahali) N’est-il pas venu le temps de t’offrir
quelque présent, le temps de revenir à toi ?
– 01460018 (VOIX DU POÈTE) –
Tes cheveux sont-ils encore plus longs que notre vie
(Omrina) et les arbres des nuages qui te tendent le ciel
pour se maintenir en vie ? (Lyahya)
Enfante-moi, pour que je boive à ton sein le lait
du Pays (Elbiladi), que je reste enfant dans tes bras
jusqu’à la fin des temps (abdi l’abidine).
J’ai beaucoup vu ô mère, beaucoup vu (Raâytou).
Enfante-moi pour que je reste sur tes paumes
(Rahatayki). Chantes-tu et pleures-tu toujours
pour rien quand tu m’aimes (Lachayë).
Mère : j’ai égaré mes mains sur les hanches d’Ube
femme chimérique (Sarabin).
J’étreins le sable, j’étreins l’ombre (Dilla).
Puis-je revenir à toi, puis-je revenir à moi (ILaya) ?
Ta mère a une mère ; les figuiers du jardin
ont des nuages (Raymoun),
alors, ne me laisse pas seul, errant (Charidan),
je veux tes mains pour porter mon cœur (Kalbi).
Je me languis du pain de ta voix, mère (Oummi) !
Je me languis de tout. Je me languis de toi.
Je me languis de moi.
11 juin 2009
1.POESIE