Hantises (68e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 67e partie : Hamid et Nora se rendent chez l’ancienne gardienne du château qui a certainement bien des choses à leur dire sur la demeure qu’elle a gardée si longtemps !
La vieille hésite un peu puis elle se dit qu’elle n’a plus rien à cacher. De toute façon, les nouveaux châtelains sont au courant de tout, ou presque.
— C’est un vieux château, dit-elle, je pense qu’il a été construit au XVIe ou au XVIIe siècle… Il a eu plusieurs propriétaires avant votre parent. Votre parent, lui, n’y venait que très rarement… Et il faut dire qu’il ne s’y produisait rien quand il était ici !
— Il a eu de la chance, dit Nora
— Peut-être parce qu’il était toujours de passage…
Hamid a un sourire ironique.
— Et nous, pourquoi ? parce que nous sommes résidents ?
— Qui sait ? dit la gardienne
— Vous ne nous avez toujours pas dit quel est le mystère de cette bâtisse ?
— Voilà, dit la gardienne. Il y a de cela, longtemps, il s’est passé un drame dans la région. Un religieux aurait enlevé une nonne dans un couvent et il se serait enfui. Mais les moines, accourus à la rescousse, les auraient poursuivis jusqu’ici. Le château étant fermé et les fugitifs, qui auraient perdu du temps à essayer de se faire ouvrir la porte, auraient été rejoints par les moines qui, dans leur folie, auraient brûlé vifs les deux coupables.
— C’est une légende ? demande Hamid
— On le dit, mais on dit aussi que c’est une histoire vraie !
— C’est vrai, dit Hamid, une légende peut avoir assez d’influence pour créer l’illusion du réel !
— Moi, monsieur, dit la gardienne, je les ai vus, les deux fugitifs !
— Et vous y avez ajouté foi ?
— Oui, dit la gardienne
Nora intervient.
— Nous ne les avons pas vus, mais nous les avons entendus ! Ils criaient à fendre l’âme ! Nous avons aussi entendu les assaillants…
— Tout cela est une question d’influence !
— Les enfants les ont vus !
— Ils sont influençables !
La gardienne fait un geste d’impuissance.
— Vous êtes maître à bord !
On remercie la gardienne de sa disponibilité et on rentre.
— Tout cela, pour moi, c’est de l’irrationnel !
— Et comment comptes-tu vaincre la peur des enfants ?
— Je ne sais pas, mais j’y parviendrai !
Nora hésite puis dit.
— J’ai moi-même peur !
— Voyons, j’ai besoin de toi !
— Ne compte pas beaucoup sur moi pour te donner un coup de main ! (à suivre…)
K. N.
9 juin 2009 à 12 12 33 06336
les thématiques de la littérature d’aujourd’hui ?
Waciny Laredj: La guerre continue de hanter la littérature algérienne. L’histoire est revisitée à travers des romans comme Nuits de Strasbourg d’Assia Djebbar, Le Serment des barbares de Boualem Sansal ou Calamus de Merzac Bagtache. D’autres thèmes, plus liés au présent, sont venus s’ajouter, comme l’injustice, la violence, l’amour avec, par exemple, La Vie à l’endroit de Rachid Boudjedra ou Fetwa de Brahim Saadi.
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9 juin 2009 à 12 12 33 06336
Waciny Laredj
Né à Tlemcen en 1954, Waciny Laredj a été professeur de littérature moderne à l’université d’Alger jusqu’en 1994. Il vit actuellement à Paris, où il enseigne à l’université de Paris-III-Sorbonne Nouvelle. Il est l’auteur d’une dizaine de romans en langue arabe, dont Fleurs d’amandier (éd. Actes Sud, 2001), traduit en français. En mai, paraîtra Les Balcons de la mer du Nord (éd. Actes Sud).
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9 juin 2009 à 12 12 34 06346
Waciny Laredj : La littérature algérienne est traversée par le français, l’arabe et la langue berbère qui s’appuie sur l’oralité. Toute approche ne prenant pas en compte cette diversité demeure limitée mais cette richesse n’a pas été pleinement assumée car la littérature algérienne reste unie par son « algérianité ».
La francophone est traversée par plusieurs courants. De l’école exotique ou littérature de voyage (1830-1900) , avec Gustave Flaubert, Alphonse Daudet, Guy de Maupassant, ensuite les algériansites (1900-1935), l’école d’Alger (1935-1950) et l’école nationale ( 1950-1962), la littérature de la génération post-indépendance, avec Albert Camus ou Jean Sénac, ont permis au lecteur algérien d’accéder à cette double culture. Suivis par Mohammed Dib, Assia Djebbar, Kateb Yacine, Rachid Boudjedra, Rachid et Yasmina Khadra . A partir des années 1960, la poésie algérienne de langue arabe a vu émerger Moufdi Zakaria, Jalwah, A. Rezzagui, Zineb Laouedj, Fanni Achour et Rachida Khawazem. Les premiers romans algériens de langue arabe datent de ces années-là, avec Rih al-Janoub d’Abdelhamid Benhaddouga et l’As de Tahar Wattar. Aujourd’hui, Khallas djilali, Mustapha Faci, Bagtache Merzac et Boutagine sont à découvrir.
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