CELA S’EST PASSE UN JOUR/Aventures, drames et passions celebres
La nuit des loups-garous (9e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 8e partie : Les loups-garous sortent toujours de nuit, de préférence à la pleine lune, ils hantent les cimetières et les monuments, ils errent, les yeux hagards, hurlant à la mort…
Le loup-garou hante également les pays nordiques. Le monstre est appelé, ici, vargulfr. Comme ailleurs, il s’agit d’êtres humains qui, sous l’effet de sortilèges ou de transformations internes, revêtent une forme animale.
Dans la Saga d’Egil, Ulfr est appelé Kveld-Egill, «le loup noir» ; parce que, la nuit, il devient farouche et son poil se hérisse comme celui d’une bête. On évite alors de s’approcher de lui et de lui parler, car il devient dangereux.
Dans la saga appelée Vilsunga, les héros, Sigmundr et Sinfjötl trouvent deux hommes endormis, des peaux de loups accrochées au-dessus d’eux. On leur explique qu’il s’agit de loups-garous et que tous les dix jours, ils reprennent leur forme humaine. Les deux héros prennent alors les peaux et les en revêtent de sorte qu’ils ne peuvent plus en sortir. Les deux loups-garous se réveillent alors et se mettent à hurler comme des loups.
On croyait aussi que les femmes peuvent se métamorphoser en louves, on les appelait varjinjur. Dans son ouvrage, Fantômes et revenants au Moyen age, C. Lecouteux écrit que dans les mythologies nordiques, la croyance au loup-garou est liée à celle de la migration des âmes, la peau, hamr, étant l’une des formes que celle-ci revêt.
Les transformations du hamr s’accompagnent toujours d’un redoublement de force qui prend alors l’aspect d’un animal. L’âme, ainsi métamorphosée, acquiert des pouvoirs extraordinaires, défiant le temps et l’espace. Le moment de la transformation s’accompagne de transes qui, selon Lecouteux, rappellent celles du chaman quand il entre en communication avec les esprits qu’il évoque. C’est pourquoi le loup-garou est craint, non seulement pour sa férocité, mais aussi pour ses pouvoirs de magicien.
La Russie, pays des forêts et des neiges, connaît les mêmes mythes et croyances.
Le Moyen Age, à la fois religieux et superstitieux, amplifie la peur des monstres, notamment celle du loup-garou.
Ici, la métamorphose est liée aux sorcières. Les nuits de pleine lune, celles-ci se tenaient à l’affût devant les forêts ou sur les sentiers, guettant les personnes honnêtes gens auxquelles elles jetaient des sorts. Les mêmes sorcières, selon Guillaume de Palerme, se promenaient avec des peaux de loups pour effrayer les gens.
Dans un de ses lais (poème), intitulé le Bisclavret, Marie de France parle d’un chevalier qui se déshabille entièrement pour se changer en loup. Il cache soigneusement ses vêtements sous une pierre car, autrement, il ne pourrait pas reprendre sa forme.
Le Moyen Age a connu de retentissants procès mettant en cause des loups-garous : comme les sorcières, ces derniers étaient souvent condamnés au bûcher et brûlés vifs.
La chasse aux sorcières se poursuit au cours de la Renaissance, avec des affaires célèbres. Notre époque connaît également ses histoires de loups-garous. Nous en évoquerons quelques-unes dans les articles qui suivent. (à suivre…)
K. N.
9 juin 2009
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