74.Hantises (74e partie)

Hantises (74e partie)
Par K. Noubi

Résumé de la 73e partie : Le chef de famille, Zoubir, subit une opération à l’étranger. Sa mère et ses deux benjamins, restés au pays, sont angoissés.

Le repas a été triste. Ni la grand-mère ni les deux petits n’avaient le cœur à manger. On dort tous dans la même pièce, ce qui permet d’avoir chaud au cœur.
— Grand-mère, demande Djamila, si tu reçois des nouvelles dans la nuit, réveille-nous !
— Je n’y manquerai pas, a répondu la grand-mère.
Elle veut leur allumer la télévision.
— Ce n’est pas la peine grand-mère
— Cela pour vous distraire…
— Non, non, nous préférons invoquer Dieu pour notre cher papa !
On se met donc au lit. La grand-mère, comme les enfants se mettent, dans un élan de ferveur, à prier Dieu pour sauver le chef de famille. Les enfants finissent par s’endormir. La grand-mère reste encore longtemps, les yeux rivés sur le téléphone, mais elle, aussi, finit par s’endormir, vaincue par la fatigue.
Un peu plus tard, Djamila se réveille. Elle a soif et comme elle ne veut pas déranger sa grand-mère ni son frère, elle se lève.
Elle sort de la chambre et descend sans faire de bruit, jusqu’au rez-de-chaussée où elle allume. Elle va jusqu’à la cuisine et ouvre le réfrigérateur. Elle prend une bouteille et se verse un plein verre.
«Ah, dit-elle, j’avais très soif !»
Elle a l’idée de prendre une bouteille et de l’emmener dans la chambre : peut-être que Samir ou la vieille grand-mère aurait également soif…
Elle aperçoit brusquement de la lumière au salon. Elle pense qu’on l’a oubliée et qu’il faut l’éteindre.
Elle va donc au salon et ouvre la porte. C’est alors qu’elle trouve, assis dans un fauteuil, un jeune garçon.
— Qui es-tu ? demande-t-elle
Mais le petit ne répond pas. Il se contente de sourire. Djamila pense aussitôt à un cousin qui serait arrivé dans la nuit. La grand-mère leur a peut-être ouvert, sans réveiller ni Djamila ni son frère.
— Tu es venu dans la nuit ? demande Djamila
Le petit continue à sourire. Comme elle s’approche de lui, il se lève.
— Où vas-tu ?
Il gagne la sortie et s’en va. Djamila le poursuit.
— Arrête !
Mais elle n’arrive pas à le retrouver.
— Où est-il passé ?
Elle a tout à coup sommeil.
— C’est sûrement un petit cousin !
Et elle va rejoindre sa grand-mère et son frère. Comme ils dorment toujours, elle ne veut pas les réveiller. (à suivre…)

K. N.