Cela s’est passe un jour/ Aventures, drames et passions celebres
La bête du Gévaudan (2e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 1re partie : En 1764, une bête énorme, que l’on identifie à un loup, sème la panique dans les montagnes du Gévaudan.
On fait appel aux chasseurs du monde. Mercier, un chasseur reconnu, arrive à Saint- Alban. il entre aussitôt en contact avec le comte de Morangiès et une battue de grande ampleur, est aussitôt décidée.
Elle a lieu le dimanche 28 octobre, elle réunit près de 10 000 hommes, venus d’un peu partout de la région. Comme rien n’a été retrouvé, on décide de reprendre la battue le 30, mais une neige abondante s’abat sur la région. Le capitaine Duhamel se rend à Saint-Chély, avec cinquante-cinq dragons, qui vont recevoir une double solde. Malheureusement, la bête n’est pas retrouvée.
Comment était donc cette bête qui effrayait tant les honnêtes gens du Gévaudan ? a la fin d’octobre 1764, un gentilhomme du Gévaudan, M. de la Barthe, la décrit ainsi :
«Cette bête a la tête large, très grosse, très allongée comme celle d’un veau et terminée en museau de lévrier. Elle avait le poil rougeâtre, rayé de noir, sur le dos, le poitrail et un peu gris, les jambes de devant un peu basses, la queue extraordinairement large, touffue et longue. La bête court en bondissant, les oreilles droites, sa marche au pas est très lente. Quand elle chasse, elle se couche, ventre à terre et rampe : alors elle ne paraît pas plus grande qu’un gros renard. Quand elle est à la distance qui lui convient, elle bondit sur sa proie et l’expédition est faite en un clin d’œil. Sa taille est plus haute que celle d’un grand loup. Elle est friande de sang, de tétons et de tête…»
Cette bête ne ressemble à aucun animal connu, puisqu’elle est plus gigantesque qu’un loup, qu’elle a la tête d’un veau, terminée par un museau de lévrier. Sa queue non plus n’est pas normale, puisqu’elle est extraordinairement large.
Elle a aussi la possibilité de se ramasser, quand elle chasse, comme un chat ou un félin, et de sauter sur sa victime. Même ses goûts sont particuliers : elle est friande de sang, de tête et de tétons, cela montre qu’elle s’en prend particulièrement aux femmes !
Le curé d’Aumont va, lui aussi, de sa petite description, en l’accompagnant d’un dessin :
«Elle paraît tantôt fort grande et tantôt fort petite… elle se redresse parfois sur ses deux jambes de derrière, badine de ses pattes de devant… Serait-ce un singe ? Mais non, elle ne lui ressemble nullement. Elle a des yeux de loups, étincelant de feu et de rage… fort leste, elle passe très vite d’un autre côté pour vous sauter dessus.»
Le capitaine Duhamel, lui, n’hésite pas, à aller dans le fantastique, avec les descriptions qui lui ont été faites :
«il avait la taille d’un taureau d’un an, les pattes aussi fortes que celles d’un ours avec six griffes, le poitrail aussi long que celui d’un léopard, la queue grosse comme le bras», et le capitaine Duhamel de conclure :
«Ce monstre doit avoir pour père un lion, reste à savoir qui est sa mère !»
Une question à laquelle certains auraient bien voulu qu’on réponde. A commencer par les autorités engagées dans la poursuite de la bête. Mais la bête, se moquant bien de ce que l’on peut penser d’elle, va reprendre les attaques ! (à suivre…)
K. N.
9 juin 2009
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