Hantises (45e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 44e partie :Appelés à se présenter à la visite médicale pour le service militaire, Tahar et Amine, qui habitent le même quartier, font le voyage ensemble.
Comme la ville où ils sont appelés est très éloignée de la leur, ils voyagent en train… Un voyage qui dure plusieurs heures !
Lorsqu’ils arrivent, en fin de journée, ils cherchent une chambre d’hôtel qui soit à la fois correcte et bon marché.
Ils finissent par en dénicher une. Ils y mettent leurs cabas et sortent faire un tour.
— Il n’y a rien à voir, dit Amine
— Tu as vu, la moitié des commerces sont déjà fermés !
— Et dire que nous allons passer, ici, deux années !
— Cherchons un restaurant pour dîner !
Ils doivent chercher longuement avant de trouver un établissement ouvert.
— C’est la croix et la bannière pour trouver un restaurant ouvert, proteste Amine
— Les gens rentrent très tôt chez eux !
— On ne veille donc pas, ici ?
— A quoi bon ? Il n’y a rien d’intéressant à voir !
Tahar soupire.
— J’espère qu’il vous reste quelque chose à manger !
— Bien sûr, attablez-vous !
Les deux garçons s’attablent. Ils attendent le menu, c’est le cuisinier qui vient dire ce qu’il reste :
— Chtitha poulet, chorba, couscous…
— C’est tout ? demande Amine, atterré
— C’est tout !
— Vous ne pouvez pas nous faire des frites et des steaks ?
— Non, il est tard, nous fermons dans une demi-heure !
— Cela veut dire que vous nous chasserez dans une demi-heure ?
— On ne peut rester ouvert au-delà !
Amine s’emporte.
— Mais qu’est-ce que cette ville !
— Je vous l’ai dit, les gens préfèrent rester chez eux ! dit le cuisinier, qu’est-ce que je vous apporte ?
— De la chorba ! dit Amine
— Moi aussi, dit Tahar
— Et n’oubliez pas, dans une demi-heure, on ferme !
— On n’oubliera pas, dit amine, furieux
La chorba est, en fait, bonne : c’est toujours cela, pour les deux garçons, qui se sentent perdus dans cette ville hostile. Si au moins la caserne était proche, ils s’y seraient rendus pour passer la nuit, mais elle est à une quinzaine de kilomètres de là. Et il n’y a pas de moyens de transport ! (à suivre…)
K. N.
8 juin 2009
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