Hantises (44e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 43e partie : Malgré l’avertissement reçu en rêve, Mohammed tente d’abattre l’arbre qui gêne la construction… celui-ci saigne !
Taos est effrayée en voyant arriver son mari : il est pâle comme un linge !
— que s’est-il passé ? demande-t-elle.
— rien, dit Mohammed.
— comment rien ! tu es livide !
— dis à ton fils de t’expliquer !
Il va s’étendre sur un lit. Taos, elle, interroge Tayeb qui lui raconte ce qui s’est passé.
— un vieil homme ! c’est l’esprit de l’olivier !
— je n’ai rien vu, dit Tayeb.
— mais les ouvriers l’ont vu !
— c’est ce qu’ils disent !
— et cet arbre qui saigne !
Tayeb est sceptique.
— a réfléchir, je ne sais pas si c’est du sang… C’est épais, c’est sombre, mais cela peut être de la sève !
— de la sève !
— oui, c’est comme la sève des pins !
— mais c’est un olivier, et à ma connaissance, un olivier ne suinte pas comme un pin !
— je ne sais quoi dire !
— il faut retourner sur les lieux, voir de quoi il s’agit !
Tayeb secoue la tête.
— je t’assure que cette histoire commence à me fatiguer… Va t’occuper de père, je crois qu’il est très remué !
En effet, Mohammed est bouleversé.
— comment vas-tu ? demande Taos
— mal, dit-il.
Il regarde sa femme, les yeux hagards.
— il fallait voir l’arbre saigner…
— je t’ai dit de laisser cet olivier !
— je le laisse !
Taos n’en croit pas ses oreilles.
— tu… tu abandonnes la construction ?
— je ne sais pas encore, mais pour le moment je ne ferai pas couper cet arbre !
Tayeb, comme sa mère, est étonné par la décision de son père.
— peut-être qu’on trouvera un terrain à Alger.
Tayeb sait ce que de tels propos peuvent coûter à son père, qui tient à construire une maison dans son village.
— on peut construire ici, dit-il, il faut voir comment garder l’olivier… au milieu de la cour, ce sera un bel élément de décoration !
— tu as raison, dit sa mère, on garde cet arbre. Il nous protégera ! (à suivre…)
K. N.
8 juin 2009
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