CELA S’EST PASSE UN JOUR/Aventures, drames et passions celebres
L’affaire Cora Crippen (12e partie et fin)
Par K. Noubi
Résumé de la 11e partie : Le conseiller juridique de Crippen conteste les preuves réunies par l’accusation pour faire condamner Crippen.
Cependant, le conseiller ne s’arrête pas là. Il veut, à son tour, apporter la preuve que le cadavre n’est pas celui de Cora, et il cherche à montrer que le morceau de peau analysé par Pepper et Spilsbury ne provient pas du bas-ventre. S’il le fait, c’est la preuve qu’il ne s’agit pas de Cora, puisque le cadavre n’aurait pas subi d’opération !
Mais qui pouvait faire les contre-analyses ? Newton pense aussitôt au directeur de l’Institut pathologique de l’hôpital de Londres, qu’il connaît bien, le docteur Hubert Maidand Turnbull et à son assistant, Wall : il sait que les deux hommes sont hostiles à leurs collègues de Saint Mary, Pepper et spilsbury, et qu’ils voudraient bien leur apporter la contradiction.
«Et si vous analysiez, à votre tour le morceau de peau ?»
Les deux hommes acceptent. Mais comme ils n’ont pas beaucoup de temps à consacrer à l’opération, ils le font rapidement.
«La peau ne provient pas du bas-ventre, déclarent-ils,
— Vous en êtes sûrs ? dit Newton
— Il faudra d’autres analyses pour le confirmer, mais apparemment…
— Cela me suffit», dit Newton
Il demande aux deux hommes une note écrite et, fort de cette «contre-analyse» faite à la hâte, il conteste les analyses de Pepper et de spilsbury.
Cependant, à la veille du procès, Turnbull, pris de remords, demande à voir d’autres échantillons de peau : il s’aperçoit de son erreur, avec effroi, mais il est trop tard pour faire machine arrière : sa réputation est en jeu !
Le procès commence le 18 octobre. Le 21, Turnbull et Wall, appelés en tant que témoins et experts, contestent que la peau portant la cicatrice provient du bas-ventre.
«Ce n’est donc pas une cicatrice post-opératoire ! Le cadavre n’est pas celui de Cora Crippen !»
Pepper et Spilsbury se montrent plus offensifs, parce que sûrs de ce qu’ils disent : ils détruisent les arguments de leurs adversaires et, tranquillement, déclarent :
— «Messieurs les jurés, c’est bien d’une peau de bas-ventre qu’il s’agit et elle porte la cicatrice d’une opération, tout comme celle que Cora Crippen a subie.»
Le président du tribunal intrigué par la démonstration, se retourne vers Turnbull.
— Dites-nous ce que vous pensez ?
L’homme est gêné. Le président insiste.
— Je crois qu’ils ont raison, lâche Turnbull.
C’était un aveu qu’il s’était laissé abuser !
Les autres preuves – le poison, les pyjamas – sont encore plus accablantes.
Le 22 octobre, après une délibération de 22 minutes, les jurés reviennent avec leur verdict : «coupable.»
Le 23 novembre, Crippen a été pendu, sa maîtresse, elle, a été condamnée, pour complicité, à une lourde peine de prison.
K. N.
8 juin 2009
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