CELA S’EST PASSE UN JOUR/Aventures, drames et passions celebres
L’affaire Cora Crippen (7e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 6e partie : Parti demander des informations à Crippen, le commissaire Dew constate qu’il a disparu, ainsi que sa maîtresse. Il descend à la cave et remarque que des briques du sol sont disjointes.
Le concierge revient avec une pioche. En quelques coups, le commissaire enlève les briques, qui ont été effectivement descellées et mal replacées.
«Mon Dieu ! s’exclame-t-il
Le concierge, curieux, avance.
— Vous avez trouvé quelque chose ?
Il recule, lui aussi, horrifié par la découverte : un corps humain, ou plutôt ce qu’il en reste : un amas de chairs en décomposition. Des fragments de combinaison, restés attachés çà et là au corps, indiquent qu’il s’agit d’une femme, mais l’assassin a découpé la tête et les membres et les a fait disparaître. Il a également broyé les os pour rendre difficile, sinon impossible, l’identification par le squelette.
Le lendemain, 14 juillet, le chirurgien et pathologiste, Auguste Joseph-Pepper, de l’hôpital Sainte-Mary-de-Londres, vient examiner les restes macabres.
A l’époque, l’Angleterre ne possédait pas encore, comme le reste de l’Europe, des instituts de médecine légale : les affaires criminelles étaient laissées à l’appréciation des coroners, hommes élus, sans connaissances médicales, qui, dans le meilleur des cas, faisaient appel à des chimistes ou à des pathologistes pour les aider dans les affaires criminelles.
Pepper avait défrayé la chronique judiciaire, en résolvant quelques crimes : il a réussi à identifier les victimes et à faire condamner les assassins. C’était un homme consciencieux et compétent, qui prenait son travail à cœur. Autant dire que le commissaire Dew était bien inspiré en faisant appel à lui.
Pepper descend dans la cave de la maison de Crippen, en compagnie du commissaire Dew et aussitôt, il commence l’autopsie.
— L’assassin est sûrement un médecin ! s’exclame-t-il.
Le commissaire qui n’a pas parlé une seule fois du docteur Crippen, est surpris.
— Comment pouvez l’affirmer avec autant de certitude ?
— S’il n’est pas médecin, il a de larges connaissances en anatomie ! Tenez, regardez !
Dominant sa répulsion, le policier se penche sur le corps.
— Voyez, l’assassin a coupé la tête et les membres !
— C’est pour rendre l’identification impossible !
— Oui, y compris l’identification par les os ! Il les a broyés et placés de part et d’autre du corps !
— C’est malin !
— Il a également enlevé le sexe !
— Il y a des éléments de vêtements rattachés au corps… Je crois qu’il s’agit d’une combinaison de femme !
— Je vais faire transporter ces restes à la morgue d’Isligton, là-bas, je les analyserai mieux ! Espérons que l’assassin aura commis une erreur qui le perdra !
— Ce maudit Crippen est le diable en personne !
— Vous ne pouvez accuser personne, tant que le cadavre n’est pas identifié ! Et je pense que l’identification sera des plus difficiles ! (à suivre…)
K. N.
7 juin 2009
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